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Plan de sortie de la crise
Publié le mercredi 30 aout 2017  |  Le Reporter
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse de la CMA sur la situation à Kidal
Les membres de la Coordination des Mouvements de l`Azawad (CMA) ont animé une conférence de presse le 18 Octobre 2016, afin de partager avec les journalistes, la situation de Kidal
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Bien que difficile, cette piste longue de 755 km qui traverse l’Erg Agueli au départ de Taoudéni et qui mène à Tombouctou nous montre le chemin. Car aux pas mesurés d’une Azalaï, avec un guide et un minimum de volonté, il est possible d’en parcourir la totalité à pied. Ce n’est donc pas un problème de moyens, à la condition expresse toutefois que l’on prenne en compte certains écueils graves qui, à n’en plus douter, nous empêcheront d’arriver à destination.

Et donc des souvenirs que je garde de cette traversée des sables de la tranquillité, je pense à propos :
Du Mali : je cite Jeffrey Gitomer «L’échec n’est pas l’insécurité, il s’agit de l’absence d’exécution». Nous sommes en août 2017 et l’insécurité sur l’ensemble du territoire national est probante. Est-ce à dire que le pays est en échec ? Je ne pense pas. Il reste une option viable encore non inexplorée qui est l’ACTION, mais dans des paradigmes autres que ceux qui ont prévalu depuis l’indépendance. On peut le faire assez rapidement et réussir au point que l’état actuel du pays, dans quelques années à peine, ne soit plus qu’un mauvais souvenir. La force et la résilience nationale sont intactes. Il convient maintenant d’agir simplement «avec» tous les composants de la caravane, sans exclusive, afin qu’elle se mette en bon ordre de marche pour entamer la traversée menant au développement réel et durable.

De la France : que si l’échec au Mali se produit, ce sera le sien. Et plus précisément celui du gouvernement du président Macron, quand bien même cette sortie de piste se ferait en coresponsabilité avec les autorités du pays. Ce nouveau gouvernement avait en effet la possibilité de reconnaître l’erreur commise par le gouvernement Hollande avec Barkhane, et de la corriger. Le déploiement de ce composant militaire qui a été utilisé à des fins politiques n’a pas résisté au facteur temps, et c’est une faute stratégique lourde de par ses conséquences.
Mais en se défaussant sur une force sahélienne dont il ne peut ignorer les vulnérabilités, puisqu’il vient de nommer à la tête de son état-major un général qui n’ignore rien des formations reçues par les armés de la sous-région, le président Macron ajoute à la faute géopolitique une faute morale, dans la mesure où il incombe généralement au fort de prendre ses responsabilité. Ce qui m’amène au pré-carré.

Du pré-carré : que le maintenir vous oblige. Vous exercez une tutelle «soft» ou «hard» sur le cheminement d’un peuple par le biais de ses dirigeants ou quoi que ce soit d’autres, qu’importe, mais vous l’assumez. Dans la réussite, comme dans l’échec. À défaut, et parce que la piste n’appartient pas au guide qui la pratique, le risque est que l’Azalaï en choisisse un autre. En l’occurrence Américain où Soviétique. Je pense pour ma part qu’il existe encore une France proactive avec laquelle le pays a plutôt intérêt de travailler, mais celle-ci, malheureusement et dans le Tanezrouft, reste inaudible. Si bien qu’entre les maux représentés par le risque de sortie de piste sévère avec le guide actuel, et le fait d’en changer, contraint et forcé à un moment critique, il faut choisir le moindre. Et donc prendre le risque d’en changer ou quoi qu’il arrive, poser la chose en termes clairs au premier bivouac.

Des forces armées du Mali : et de la sous-région. Tant qu’elles n’auront pas les cordons de la bourse de leurs munitions, les armes qu’on leur offre ne servent à rien. Comment s’en étonner ? Si une politique est sous tutelle, alors le bras armé qui sert à la protéger l’est également. Point. Ce qui rajoute au mensonge du G5 Sahel, et qui signifie en clair qu’il n’y aura pas d’indépendance en Afrique de l’Ouest, tant que les états-majors ne seront pas souverains dans le choix de la formation de leurs troupes, de leurs équipements et dans leur financement.
Toute autre approche n’est que mensongère puisqu’elle ne sert qu’à maintenir une dépendance sournoise. Qu’on aide ces forces est une chose, mais qu’on les manipule en est une autre. Le terme est dur mais il est choisi, car ceux qui meurent au final pour des choix qu’ils n’ont pas faits restent les militaires africains. Dire qu’ils ne méritent pas cela, et en aucun cas, n’est que le minimum décent.

Pierre BERTET
Security and militarysuport
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