Le ou les criminels ont réussi à toucher la carotide, au niveau du cou. L’opération effectuée rapidement par un autre médecin de la place a permis de limiter les dégâts. Sa vie ne serait, semble t-il, plus en danger, selon ses parents, que nous avons pu joindre par téléphone. Mais ils souhaitent que l’Etat l’évacue rapidement sur Bamako pour des soins ou analyses complémentaires.
Maintenant, la question est de savoir qui l’a poignardé? Comme la ville est sous haute surveillance militaire, de prime abord on pense à une infiltration djihadiste, comme pour n’importe quel représentant de l’Etat. Cette piste a été écartée parce qu’il n’existait aucun indice d’infiltration. Alors, quelle autre piste explorer? Celle d’un règlement de comptes? C’est ce qui se dessine, dans la mesure où il nous est revenu que deux agents de l’hôpital ont été arrêtés pour les besoins de l’enquête.
Ce qu’il est important de savoir, c’est que Ibra, comme l’appellent ses intimes, est un homme de principe, un homme rigoureux, foncièrement opposé à toutes sortes de magouilles ou d’arrangements qui léseraient les intérêts de l’Etat. Avec l’occupation, il était l’un des rares médecins qui soit resté sur place, auprès des populations. Il a donné le maximum et, conformément à son serment, soigné toutes les personnes, sans distinction de couleur ou de religion, y compris djihadistes. Il se déplaçait souvent dans les villages environnants pour visiter les CSCOM, vidés de leur personnel pour raisons d’occupation.
Vivement qu’il soit évacué sur Bamako et, si sa situation l’exige, vers l’étranger, au compte de l’Etat malien! Prompt rétablissement à Ibra.