En plus du tort que l’Entreprise malienne des secteurs du bâtiment et travaux publics et des concessions de service public (BECM-CG) cause aux habitants de Banakabougou, les enfants sont aussi utilisés pour exécuter des travaux au-delà de leurs forces et compétences.
L’entreprise BECM-CG semble insensible à la douleur de la population, malgré le cri de cœur de celle-ci qui ne sait plus à quel saint se vouer. En dépit des cris de détresse, l’entreprise joue à l’indifférence. Ce qui fait grincer les dents les commerçants du quartier.
La semaine passée, un homme la trentaine entamée s’est cassé le pied à cause des fossés laissés à ciel ouvert au quartier. Ce qui n’a pas laissé certaines personnes sans réaction. Ces dernières, semble-t-il, entendent passer la vitesse supérieure, c’est-à-dire organiser une marche de protestation.
Si la première marche, à l’initiative de la population, a échoué grâce à la clairvoyance du chef de brigade du quartier, celle qui se dessine ce week-end risque d’être un pet au visage de la BECM-CG. Les commerçants des alentours, futurs grévistes, sont décidés à se faire entendre puisque les conditions ne sont pas réunies pour eux de vaquer à leurs occupations, à cause du blocage des pistes d’accès à la zone.
Pis, les eaux de ruissellement élargissent de plus en plus les trous et les travailleurs de la structure ne mettent plus les pieds dans les parages. C’est le sauve-qui-peut en pleine ville de Banankabougou sous le regard impuissant des autorités du quartier.
D’autre part, cette situation interpelle plus d’un, car c’est cette même entreprise qui a en charge les travaux du bitumage de la route Barouéli-Tamani pendant cette période pluvieuse. Déjà un grand doute plane sur la compétence de l’entreprise à réaliser de grands travaux en période d’hivernage sans compter le respect du délai d’exécution. La route est longue de 32 km pour un délai d’exécution de 12 mois et avec des vieux camions Benz dont dispose la société (certains sans feu rouge), il y a lieu de se demander l’efficacité de cette entreprise.
Un mépris de la Convention 182 du BIT
En plus du tort causé à la population, ce sont les enfants qui se trouvent être aujourd’hui les victimes de l’entreprise. A la vue des gamins exécuter un travail que leur poids ne permet pas, l’on se croirait à la renaissance de l’esclavage.
A Bamako, et plus particulièrement dans certains chantiers gérés par la BECM-CG, c’est la désolation. Pour preuve, ce sont des mineurs qui sont à pied d’œuvre pour faire le travail des adultes par endroits. Ce qui les rend vulnérables à toutes sortes de maladies.
Selon l’OIT, un "travail dangereux" est de façon générale ce qui peut "compromettre la santé ou la sécurité physique ou morale d’un enfant", plus précisément cela inclut les métiers de la construction, les mines avec certaines machines.
D. Kéita