Nations unies (Etats-Unis) - Le Conseil de sécurité de l’ONU a été récemment saisi par la France d’un projet de résolution instituant un régime général de sanctions pour le Mali, mais une éventuelle mise au vote n’est pas attendue avant plusieurs semaines, selon des diplomates.
Le Mali, toujours en grave crise malgré un accord de paix en 2015, avait demandé dans une lettre le mois dernier l’institution de ce régime de sanctions, qui inclut, selon le texte obtenu par l’AFP, la possibilité d’interdictions de voyage et de gels d’avoirs. Une adoption de la résolution par le Conseil de sécurité permettra dans un deuxième temps d’identifier des individus ou des entités pour des sanctions.
Le numéro deux de la mission diplomatique russe à l’ONU, Petr Iliichev, a confirmé des discussions sur un projet de résolution mais mis en garde contre un texte qui précipiterait la fin de l’accord de paix de 2015. Une mise au vote pourrait être retardée en raison de divisions apparues au sein de l’exécutif malien, a-t-il précisé devant des journalistes. La Russie "n’est ni opposée, ni en faveur" de ce texte, a ajouté le diplomate russe.
Selon une autre source diplomatique, un éventuel vote n’interviendrait pas avant plusieurs semaines.
De manière générale, les membres du Conseil de sécurité estiment qu’un éventuel vote "devrait être reporté", a indiqué de son côté à des journalistes l’ambassadeur éthiopien, Tekeda Alemu, qui assure en septembre la présidence tournante de l’instance suprême de l’ONU. "Des consultations sont en cours", le projet "n’est pas abandonné". "Combien de temps durera le report ? Ce n’est pas décidé", a-t-il ajouté.
Aucun commentaire n’a pu être obtenu auprès des missions malienne et
française à l’ONU.
Au cours des derniers mois, la violence a redoublé au Mali avec des violations répétées de cessez-le-feu et des attaques contre des positions des Casques bleus présente dans le pays pour accompagner l’accord de 2015.
En dépit d’une présence militaire française et de celle de l’ONU, le pays reste un lieu de passage pour des trafics en tous genres et le théâtre d’actions de force de groupes jihadistes armés. L’armée malienne n’a guère la capacité de les neutraliser et l’Etat malien dirigé par Ibrahim Boubacar Keïta peine à combattre la corruption et faire fonctionner institutions et administrations.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont en grande partie été chassés en 2013 à la suite d’une intervention militaire française qui se poursuit encore actuellement. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.