Le ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire en collaboration avec la Coalition malienne de défense des droits de l’enfant (COMADE) a remis, mercredi dernier à Lafiabougou, un important lot d’équipements et de vivres à 120 mères de jumeaux. Ces mères ont été formées aux activités génératrices de revenus.
Le don était composé de sacs de riz, de bidons d’huile, de sel et d’équipements pour la fabrication artisanale de savon. Cette solidarité exprimée pour des mères de jumeaux a pour but de mettre fin à la mendicité des jumeaux.
Il s’agit aussi de créer pour ces familles de meilleures conditions pour assurer une prise en charge correcte de ces jumeaux ou triplés et d’aider les familles à assumer leurs devoirs et responsabilités et de préserver les enfants des risques d’exposition sur les voies publiques.
Selon le conseiller technique au ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Abdoulaye Ibrahim Maïga, le département s’est engagé avec la COMADE dans un programme triennal de lutte contre la mendicité depuis 2015. Il a également expliqué qu’un des volets de ce programme est consacré à lutter contre l’exploitation des enfants jumeaux à travers la mendicité. C’est dans ce cadre que les 120 mères de jumeaux ont bénéficié d’une formation aux activités génératrices de revenus, a expliqué le conseiller technique.
Par ailleurs, Abdoulaye Ibrahim Maïga a précisé que cette formation visait à permettre à ces mères qui pratiquent la mendicité sur les artères et places publiques de subvenir, non seulement à leurs besoins mais aussi de sortir les enfants jumeaux de situations dramatiques auxquelles ils sont exposés au quotidien.
En s’adressant aux bénéficiaires, le représentant du ministre en charge de la Solidarité les a invités à saisir l’opportunité pour bannir la mendicité. Et Abdoulaye Ibrahim Maïga d’exhorter ces mères de jumeaux à servir d’exemples pour les autres mères qui continuent encore d’exposer leurs enfants à la rue. Par ailleurs, il a promis, au nom de son département, de prendre en charge les mères et les jumeaux par le Régime d’assistance médicale (RAMED). Il s’agit d’une politique de protection sociale qui assure la prise en charge du risque maladie chez les indigents, reconnus comme tels. D’après le secrétaire général de la COMADE, Gaoussou Traoré, il est temps d’arrêter la mendicité des jumeaux. « Il faut que ça change. Car le phénomène est en train de devenir une entreprise » a-t-il alerté, visiblement indigné par cette exploitation des mômes. Il a souligné que le présent acte de solidarité détermine cela. Nous avons formé les mères de jumeaux pour leur apprendre à se sortir d’affaire en menant une activité génératrice de revenus. En outre, le secrétaire général de la COMADE a précisé que sa Coalition vise une reconversion des mentalités mais aussi une prise de conscience par rapport aux dangers qui guettent les enfants exposés à la rue.
La même idée a été soutenue par la porte-parole des mères de jumeaux, Minata Konaté. Cette dernière a reconnu que travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles est mieux que d’exposer les enfants à des risques.
Elle a aussi témoigné de sa reconnaissance aux initiateurs pour leur accompagnement, notamment en termes de formation mais aussi d’équipements et vivres, avant de promettre qu’elles (les mères de jumeaux bénéficiaires de cette solidarité) vont arrêter la mendicité et se consacrer au travail.
Fatoumata NAPHO