Pour avoir soutenu Laurent Gbagbo lors de la dernière élection présidentielle ivoirienne, la chanteuse Aicha Koné est devenue l’une des victimes post-électorales les plus regrettées du paysage musical de son pays, qu’elle a été obligée de quitter pour se terrer en Guinée ou elle est devenue une exilée.
Très touchée psychologiquement, envahie par un grand stress… La diva incontestée de la musique ivoirienne est depuis quelques mois en Guinée Conakry, non pas pour y effectuer une tournée, mais plutôt pour y déposer ses baluchons en tant qu’exilée. Un statut causé en grande partie par le soutien qu’elle avait décidé d’apporter ouvertement à l’ancien président Laurent Gbagbo, lors de la dernière élection présidentielle de 2010. Devenue subséquemment indésirable depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Dramane Ouattara, la célébrissime chanteuse a été obligée de quitter sa patrie, à la recherche d’un environnement plus clément. Une situation qui n’est pas de tout repos, même si l’artiste se complaît malgré elle, dans ses nouveaux habits de paria. En effet, chaleureusement accueillie en Guinée où elle vit désormais, Aicha Koné essaie d’oublier touts ces choses qu’elle a vécues en Côte d’Ivoire, les médisances (accusée de rachat de cartes d’électeurs), les attaques verbales et physiques (agressée par des partisans de Blé Goudé le 1er mars 2011, sa résidence de Marcory assiégée en novembre 2010 par des partisans d’ADO…).
Alors, ne sentant plus en sécurité dans son propre pays, Aicha Koné dont les productions musicales ne passent plus à la télévision nationale, car étiquetée pro Gbagbo, a décidé de partir pour mettre fin à toutes ces attaques dont elle fait objet, surtout de la part des autorités de la RTI (radio télévision ivoirienne) qui ont décidé de la combattre. Dixit la diva qui a accordé il y a seulement quelques jours, une interview à Sar Magazine, dans le cadre d’une manifestation qui s’est déroulée dans la capitale guinéenne. Pour rappel, Aicha Koné est désormais considérée comme la Mama Africa de la musique africaine, en remplacement de Myriam Makéba. Son intronisation s’est déroulée le 31 mars dernier au Palais du Peuple de Conakry, sous le parrainage du Président de la République de Guinée Conakry, Alpha Condé et d’une des petites-filles de la défunte chanteuse sud africaine, Zinzi, représentante de la famille. Les choses se passent bien pour elle en Guinée, rassure Aicha Koné qui s’apprête à effectuer des tournées sous-régionales et un concert avec la reine du Moutouashi, Tshala Muana en République Démocratique du Congo, la nouvelle Mama Africa compte revenir un jour en Côte d’Ivoire. Même si « elle doit le faire avec une canne », Ses choix demeurent inchangés, à savoir apporter continuellement son soutien à Gbagbo. Un fait à méditer pour tous ces artistes souteneurs des présidents sortants, qui n’hésitent pas à retourner leurs vestes sans aucun scrupule.