Le parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) n’a organisé de manifestation publique depuis le 22 mars 2012. C’est désormais chose faite. Les premiers responsables du PDES étaient en conférence des cadres le samedi 6 avril au CICB. La rencontre a permis aux héritiers du président ATT d’exprimer leur courage politique à assumer » le bilan de la gestion consensuelle du pays pendant ces dix dernières années « , avant de souligner la nécessité de tirer toutes les leçons des erreurs qui ont pu être commises.
Les premiers responsables du PDES lors de la conférence
En l’absence du président du parti, Hamed Diané Séméga, à l’extérieur du pays depuis le coup d’Etat du 22 mars, c’est au vice-président Ousmane Bah qu’est revenue la lourde charge de diriger ceux que l’on qualifie d’héritiers politiques du président Amadou Toumani Touré.
Après avoir rappelé le parcours du PDES, qui a été créé un 17 juillet 2010, l’honorable, Ousmane Bah a indiqué que le parti avait attiré l’attention des premiers responsables du pays sur les dérives dans la gouvernance. « Ce qui se passe au Nord est inadmissible « , avertissaient en mars 2008, à la une d’un journal de la place certains proches du chef de l’Etat d’alors (qui seront des responsables du PDES).
Pour Ousmane Bah, certains hommes politiques très en vue en ce moment ont essayé de les dissuader à l’avenir d’écrire de tels articles. « Comble du paradoxe, ces mêmes hommes politiques sont aujourd’hui les premiers à se désolidariser et à renier les actions qu’ils ont eux-mêmes posées ces dix dernières années, que ce soit leurs actions gouvernementales ou législatives « , a souligné le vice-président du PDES.
Il a alors déploré le « traitement tout particulier « auquel le PDES fait l’objet depuis le coup d’Etat. Malgré le rang de troisième force politique qui lui est attribué, derrière l’ADEMA et l’URD, le PDES n’a aucun membre au gouvernement d’union nationale. Ses cadres, à en croire M Bah, ne cessent d’être relevés de leurs postes au sein de l’Administration. « Ils sont vus comme des pestiférés « , a dénoncé l’orateur.
Malgré cette marginalisation, a dit le vice-président du parti, » nous assumons sans complexe le bilan de la gestion consensuelle du pays pendant ces dix dernières années. Mais nous avons également l’impérieuse obligation de tirer toutes les leçons de cette gestion en reconnaissant les erreurs commises, erreurs souvent communes à la classe politique toute entière, tout comme nous devons convenir des faiblesses et les insuffisances constatées « .
Et le représentant du président Hamed Diané Séméga d’appeler les gouvernants à définitivement tourner le dos à une pratique qui a consisté, pendant vingt ans, à acheter mal la paix et à signer de mauvais accords avec les groupes armés mal intentionnés et irresponsables.
Il n’a pas manqué de rappeler la mobilisation que le PDES n’a cessé de susciter autour des forces de défense et de sécurité du Mali. Aux premières heures de la crise sécuritaire, le parti a organisé un meeting de soutien dans la ville garnison de Koulikoro pour collecter dix millions afin d’aider les soldats maliens.
Des responsables politiques du FDR invités à l’ouverture de cette conférence des cadres du PDES comme Iba N’Diaye de l’ADEMA ont manifesté leur soutien au parti des héritiers d’ATT. « Vous êtes décidés à ne pas raser le mur. Ne baissez pas les bras. Vous ne serez pas orphelins. Donnons-nous la main pour nous assumer « , a-t-il lancé.
Bruno D SEGBEDJI