L’initiation de l’Opération Tabaski ne semble pas avoir atteint son objectif cette année. Les prix des moutons des sites indiqués n’étaient pas à la portée de l’acheteur moyen. Pour cause, les éleveurs vendeurs désignés pour l’opération Tabaski, ne perçoivent aucun centime de la part du gouvernement. Il y a deux ans de cela, ils transportent ces moutons à Bamako à leurs propres frais. Approchés par nos soins, ces éleveurs qui sont toujours au compte des pouvoirs publics, sont exposés à toutes les tracasseries routières pour pouvoir atteindre les sites retenus. Ce qui veut dire qu’aucune disposition préalable n’a pas été prise pour que ces moutons soient vendus aux prix abordables pour les consommateurs.
Ibrahim Barry est un vendeur de moutons installé au niveau du site, du terrain Souleymane Mory Coulibaly de la commune V du district de Bamako. Il nous relate les difficultés auxquelles, ils sont exposés. Pour que les prix soient à la portée de l’acheteur, il demande un accompagnement financier du gouvernement, comme cela a été le cas, ils y a quelques années. Un tel appui financier souhaité devrait se faire, à quelques mois de la fête du Tabaski. Il déplore aussi, la non-assistance du Département en charge de l’Elevage pour les aider à nourrir leur bétail. Et même, de l’eau pour permettre à ces animaux de se désaltérer. Toute chose qui devrait être réglé bien avant l’arrivée des moutons sur les sites.
De même, nous avons tendu notre micro à un client présent sur les lieux. Par rapport à ces prix de ces moutons dits promotionnels, Moussa keita dit ne pas du tout comprendre le discours gouvernemental au sujet de cette « Opération Tabaski ». C’est une politique ambiguë,$ puisque les prix déclarés par le ministère de tutelle sont loin de correspondre à ceux avancés par les vendeurs. « De notre entendement, toutes les facilités ont été accordées par le gouvernement, pour que les prix de ces moutons soient accessibles pour bon nombre de bamakois. Mais c’est tout a fait le contraire, de ce qui se passe sur le terrain. »
Soulignons que l’édition 2017 l’Opération tabaski a prévu la mise sur le marché national de 17 000 têtes de moutons dans les capitales régionales et 7 000 têtes de moutons dans le District de Bamako, soit en tout 24 000 têtes contre 27 000 béliers pour l’édition 2016. Quant aux prix des moutons, ils varient entre 50 000 et 120 000 FCFA, contre 40 000 à 120 000 FCFA pour l’année dernière. De même, ils sont classés en 3 catégories. Ceux qui sont de la couleur verte, représentent le premier choix et sont cédés entre 100 000 et 120 000 FCFA. Quant au second choix identifié par la couleur jaune, les moutons sont vendus entre 75 000 et 100 000 FCFA. Et enfin ceux de la troisième catégorie, identifiée par la couleur rouge sont vendus entre 50 000 et 75 000 FCFA.