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Mali: le piège dans la vallée au nord de Gao
Publié le lundi 8 avril 2013  |  AFP


© AFP par DR
Crise au nord du mali : soldats français et maliens en alerte maximale dans la ville de Gao
Lundi 22 février 2013. Gao. Les militaires français et maliens sont en alerte maximale, un jour après les attaques des islamistes à Gao.


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Au lever du soleil, le piège s’est refermé. Un millier de soldats français a encerclé dimanche cette vallée perdue dans le désert au nord de Gao, pour en chasser ou y éliminer les combattants islamistes.
Lundi, vingt-quatre heures après le début de l’opération "Gustav", les soldats de la 3ème brigade mécanisée basée à Clermont-Ferrand (centre de la France) n’ont pas tiré un coup de feu, pas aperçu l’un des jihadistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (ujao) qui, selon les renseignements, auraient pu avoir établi un camp dans un bois touffu du lit de l’oued.
Mais ils ont saisi 340 obus et roquettes de gros calibre, sommairement cachés au bord d’un petit ravin sous des acacias. Un pick-up Toyota recouvert
de branchages, invisible à dix mètres, a été découvert et détruit à
l’ancienne, à coups de pioche dans les carters.
"Nous avons défait les groupes jihadistes plus au nord, dans les Ifoghas.
On n’y trouve plus personne", explique à quelques journalistes le général
Bernard Barrera, chef de la composante terrestre de l’opération Serval. "Nous
opérons maintenant dans le centre-nord du Mali, pour casser l’ennemi en lui
refusant le temps de se réorganiser".
Depuis des semaines les services de renseignements, grâce aux écoutes, aux
observations aériennes, au recoupement de témoignages, avaient estimé que
cette vallée de vingt km de long sur deux de large avait toute les chances de
recéler des stocks d’armes et peut-être, s’ils n’ont pas fui devant l’avancée
de l’armée française, de petits groupes de combattants.
La colonne d’un millier d’hommes et plusieurs dizaines de blindés a quitté
Gao samedi, en plein jour. Pas vraiment discret: pour tenter d’endormir la
méfiance de l’ennemi, les forces françaises ont fait mine de se diriger vers
une autre ville, plus à l’Est. Dans la soirée, un faux ballet d’hélicoptère a
été organisé dans le secteur. "Une manoeuvre de déception", sourit le général
Barrera.

"Ne pas se laisser surprendre"

Et en pleine nuit de samedi à dimanche, les blindés commandés sur le
terrain par le colonel Bruno Bert ont foncé vers la vallée. Ils ont pris les
deux lignes de crête, bloqué le fond de la vallée et, couverts par des
hélicoptères et plus haut par des Mirages, ils ont avancé dans l’oued. Deux
heures plus tard, le gros bois était fouillé. Puis ses environs. Personne.
Les quelques maisons de terre et les nombreuses tentes touareg ne sont
occupées que par des femmes et des enfants. "Etrange, non?" commente un
capitaine français. Les hommes du Mujao, dont les services de renseignements
français sont persuadés qu’ils étaient là quelques jours, voire quelques
heures auparavant, ont sans doute changé de vallée, se sont fondus dans le
paysage. Le vent de sable qui a soufflé les deux jours précédents les y a
peut-être aidés.
"Mais il faut faire attention, ne pas se laisser surprendre" dit le colonel
Bruno Bert, qui commande l’opération. "Plusieurs fois des gars se sont cachés
pendant des heures à quelques mètres de nous, pour tout d’un coup se lever et
rafaler. Ce n’est pas fini. Cette vallée est grande, avec de multiples oueds
secondaires, nous allons prendre tout le temps nécessaire pour la fouiller".
Au cours des jours à venir, les soldats français vont passer les lieux au
peigne fin. Ils comptent sur les témoignages d’autochtones hostiles aux
islamistes pour leur indiquer, le plus anonymement possible, l’emplacement des
caches d’armes.
Dans la nuit de dimanche à lundi, tous les instruments de vision nocturne
des blindés postés sur les crêtes ont été activés, ainsi que les caméras
thermiques des drones et des avions, afin de vérifier que des jihadistes ne
profitent pas de la nuit pour tenter de sortir de la nasse.
"L’éternel problème", commente le colonel Bert: "Ce sont les gars que l’on
croise en civil, en chemise et pantalon. Même si nous avons des doutes ou des
suspicions, ce sont des éleveurs, des locaux. Ce n’est souvent que des heures
ou des jours plus tard que nous trouvons dans les buissons, bien cachés, des
postes de tir, des armes, des munitions, du ravitaillement".
mm/stb/hba

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