PolitiquePénalisation des maliens de côte d’Ivoire suite à la mauvaise gestion des cartes NINA: Les autorités maliennes vivement interpellées pour éviter le chaos
Depuis la reconnaissance de la carte NINA par le gouvernement malien en lui donnant la même valeur que la carte d’identité nationale ou consulaire, nos compatriotes de la Côte d’Ivoire vivent le calvaire. Ainsi, au pays de Feu Félix Houphouët Boigny, depuis l’attaque de Bassam, aucun étranger n’est autorisé à circuler sans une carte biométrique ou un passeport biométrique. Donc, pour les Maliens, c’est la carte NINA qui est surtout recommandée dans les établissements bancaires et à l’aéroport, en dehors du passeport biométrique. Selon nos sources à Abidjan, à l’aéroport, aucun malien ne peut embarquer à bord d’un avion pour Bamako tant qu’il ne détient pas sa carte NINA ou un passeport biométrique.
A défaut de cela, il faut qu’il fasse recours au consulat pour se faire délivrer le fameux sésame. Il importe de signaler ici, qu’il y a, malheureusement rupture fréquente de stock en cartes d’identité consulaires et timbres. Comme quoi, la fin de la traversée du désert pour les Maliens de Côte d’Ivoire n’est pas pour maintenant, puisque l’opération RAVEC n’a été que partielle. Car, selon nos sources à Abidjan, les faibles moyens matériels et financiers mis jusqu’ici à la disposition des consulats et le bref délai de deux mois pour cette importante opération, expliquent le manque d’exhaustivité du recensement dans ce pays à forte concentration de Maliens.
En dépit de tout cela, indiquent nos sources, le bureau du Conseil de base des Maliens de Côte d’ivoire, démembrement du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME), mis en place le 5 février 2016 par l’ambassadeur de la République du Mali en Côte d’Ivoire SEM Ousmane Ag Rhissa, a causé de préjudices irréparables à beaucoup de Maliens dans ce pays. Pour nos sources, ce bureau dont il s’agit, est composé majoritairement de militants du RPM et des ressortissants de la région d’origine de l’ambassadeur. Toujours, selon nos sources, le seul critère suffisant pour être titulaire d’un poste de secrétariat du conseil de base des Maliens de Côte d’Ivoire est d’être militant du RPM sinon on ne tient pas compte de l’intégrité ni de la disponibilité et de la compétence.
Ce triste constat, a frustré les Maliens de Côte d’Ivoire. La grande majorité s’est désintéressée du conseil de base qui, en principe, est censé représenter toutes les sensibilités. Pour cette majorité de Maliens de Côte d’Ivoire, ce comportement constitue une atteinte à la démocratie et à l’efficacité de la structure.
La preuve est que ce bureau de plus de 80 membres, depuis qu’il a été installé, n’a tenu aucune réunion puisqu’incapable de réunir une dizaine de membres autour d’une table. De nos jours, le seul rôle des premiers responsables du bureau du HCME, section Côte d’Ivoire, est d’accompagner l’ambassadeur aux cérémonies où ils pourront paraitre sur les écrans des télévisions. Et, c’est à ce bureau fantôme qu’on a remis les cartes NINA pour distribuer à nos compatriotes résidant en Côte d’Ivoire, qui ont assisté impuissants à des spéculations et abus de toutes sortes dans la distribution de ces précieuses cartes.
Selon des compatriotes contactés à Abidjan, les autorités consulaires sont actuellement embarrassées. Car, elles ne savent plus comment distribuer les 2000 cartes NINA qu’elles ont reçues il y a quelques mois, puisque n’osant plus les remettre au bureau de l’ambassadeur. Il a même été constaté sur certaines fiches des noms et des photos des compatriotes enrôlés mais qui n’ont jamais vu leurs cartes par la faute de ce fameux bureau. Selon nos sources, les cartes NINA de la juridiction consulaire d’Abidjan ont été remises officiellement au Conseil de base des Maliens de Côte d’Ivoire depuis le 23 février 2016, mais à présent, il n’a pas rendu compte, à plus forte raison, établi un procès-verbal de distribution.
En plus, l’ambassade ne dispose d’aucune pièce justificative de la distribution des 58 mille 107 cartes NINA. Il importe pour nos sources, que le ministre de l’Administration Territoriale, M. Tiéman Hubert Coulibaly rappelle à la chancellerie d’Abidjan combien coûte une carte NINA au contribuable malien.
Les autorités maliennes interpelées
Face à cela qu’il faut qualifier de gâchis et de gravissime, le 17 juillet 2017, un groupe de maliens excédés a rencontré l’ambassadeur par rapport à la situation des cartes NINA. Un participant à cette rencontre, très déçu a déclaré que les «éléments de réponse que la chancellerie a donnés sont ambigus». Aussi, les Maliens de Côte d’ivoire se posent la question de savoir s’il n’y a pas de sanction prévue contre une association reconnue d’utilité publique en cas de faute grave, même si les membres sont des camarades.
Il y a une menace de révolte des Maliens résidant en Côte d’Ivoire. Ce qui nous rappelle l’occupation en fin 2016 du Consulat du Mali à Paris par les membres du Collectif «Mains propres». Pendant plus d’une semaine, les membres du collectif «Mains propres» ont investi le bâtiment abritant le Consulat en décembre 2016 à la suite d’une rumeur d’accord entre le gouvernement malien et l’Union Européenne sur la question migratoire, principalement, sur l’accord de réadmission des sans-papiers maliens. Malgré que le gouvernement ait fermement démenti avoir signé un quelconque accord, le consulat est resté occupé pendant plusieurs jours, empêchant l’administration de travailler. Car, ils voulaient aussi dénoncer la corruption qui y régnait.
En somme, les plus hautes autorités du pays, à commencer par le président de la République, son Premier ministre, son ministre de l’Administration territoriale, ceux en charge des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur sont vivement interpellés pour mettre fin au calvaire des Maliens de Côte d’Ivoire. Et cela afin d’éviter un cas comme celui de l’occupation du Consulat du Mali à Paris.