Le Pr. Clément Dembélé, président du Mouvement d’Ensemble, a donné mercredi dernier un point de presse à son domicile sis au Banconi. Les échanges avec les médias ont porté sur la révision constitutionnelle et le retour du gouverneur à Kidal. Le Pr. Dembélé estime que le quinquennat du président IBK a servi de leçon pour tout homme politique car «il faudra désormais éviter de tout penser à la place des Maliens».
Pour le Pr. Clément Dembélé, les récents événements ont occasionné l’éveil de conscience de la population malienne, particulièrement, celle de la jeunesse. Un coup dur pour les politiciens de carrière qui se voient dans l’obligation de changer de fusil d’épaule parce que plus jamais, le Mali ne saurait être gouverné comme dans les années 80.
À l’en croire, le processus qui avait été engagé pour la révision constitutionnelle a montré à suffisance le manque de vision politique du pouvoir en place. «Bamako n’est pas le Mali. Le processus de révision constitutionnelle devait commencer à l’intérieur du pays pour se terminer à Bamako. Malheureusement, on a tout pensé et construit à la place des Maliens pour venir proposer un produit fini au peuple», a déploré le Pr. Clément Dembélé.
L’échec d’une telle démarche était prévisible pour celui qui a fait une lecture des événements de la signature d’un protocole d’accord entre l’Union européenne et les autorités maliennes, pour rapatrier des expatriés maliens vivant dans les conditions irrégulières en Europe, analyse-t-il. «Cette histoire, en quelques heures, a submergé le gouvernement, en suscitant de l’indignation chez les Maliens. Depuis lors les Maliens se sont décidés de ne plus laisser la vie de la nation aux mains de l’élite politique pour décider à sa place», argumente-t-il.
Concernant le retour du gouverneur à Kidal, voire de l’administration dans la région Kidal, déchirée par des guerres fratricides, le Pr. Dembélé dit contenir sa joie. Car, dit-il, «avant la crise il y avait un gouverneur et ce retour n’aura aucun effet si on ne se pose pas les bonnes questions». Pour Pr. Dembélé, il est plus préoccupant de faire face aux attentes des populations de la région de Kidal que de croire que le retour du gouverneur et de l’administration dans la région mettrait fin à la crise.
De quoi les gens de la région de Kidal tout comme les autres régions du Mali ont-ils besoin ? C’est la question primordiale qui s’impose aujourd’hui, de l’avis de Pr. Dembélé. «Le terrorisme sera ainsi combattu par les populations elles-mêmes quand elles verront que leur propre sécurité dépendra de ce qu’elles auront elles-mêmes décidé. Tant que les autorités maliennes n’auront pas donné l’occasion aux populations de répondre à cette question, la paix sera toujours une illusion. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est qu’il faudra désormais éviter de tout penser à la place des Maliens», a martelé le Pr. Clément.