Mon cousin adoré a souci de tout : éducation, santé, pauvreté, environnement. Prosaïquement, il a souci du bien-être de ses compatriotes. Mais presque rien de ses soucis n’a été comblé. Comme un persifleur, il aime nous le rappeler, son souci de tout et pour tout, à souhait, en d’autres termes à l’envi sans e. En raison de sa passion pour le Mali, j’ose espérer qu’il ne voudrait pas se payer notre tête.
Cousin adoré, comment peux-tu être solitaire, lors même que nous sommes plus de 16 millions de Maliens à vouloir t’enlacer ou t’étreindre ? Cousin, tu as tout faux. Ta solitude, tu le dois à ton comportement de quelqu’un qui aime se faire servir, donc de pacha, sans servir en retour. Qui pense que cela le lui est dû, mais n’aime pas le reconnaître lors de ses grandiloquences mièvres.
On frappe tous les jours à ta porte, mais on est offensé de ne pouvoir te tirer de ton cocon familial, de ta couette, de ton lit douillet. Parce que confort et luxe se sont personnifiés en toi, cousin d’amour. Le dormeur va-t-il se réveiller ? En attendant, comme le dit un rappeur français, «dans le souci, notre inconscience nous traîne au bord du suicide». Nous sommes dans cette situation lamentable par ta faute, cousin d’amour.
Lamentable, tu l’étais, tu l’es, et le seras toujours, quand tu penses, encore à cette date, que parce que premier Malien par ton statut, ta passion pour le Mali surclasse la mienne ou celle de tout autre Malien. Tu dis être d’égal partage, plutôt, «tu veux être d’égal partage avec tous les Maliens». Ce n’est pas vrai. Notre fiston a certainement pouffé en te l’entendant dire.
Quand tu confesses n’avoir pas été diligent dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger, c’est vrai. Mais quand tu dis le regretter, on sent comme un parfum de démagogie, quand bien même tu nous avais promis la résolution de la crise du nord en cent jours. Tu étais lamentable, cousin adoré, dans ton monologue télévisé de dimanche soir.