L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) et la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) sont deux structures de lutte contre la fraude et la délinquance financières sous toutes leurs formes. A ce titre, elles partagent le même combat, les mêmes défis, les mêmes contraintes. Raisons suffisantes pour que les responsables de ces deux structures décident de se rencontrer, d’échanger et de dégager une vision commune du combat à mener ensemble. Cette rencontre a eu lieu le mercredi 30 août 2017 au siège de l’Oclei à l’ACI 2000.
Après avoir reçu la délégation de la Centif, Moumouni Guindo, le président de l’Oclei présentera ses collaborateurs. Dans son allocution, le président de la Centif, Marimpa Samoura (l’ancien ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances chargé du Budget dans le gouvernement sortant de Cheick Modibo Diarra) dira que la lutte contre la délinquance, la fraude et le blanchiment de capitaux ne peut être gagnée par une seule structure. “Il faut une lutte commune, il faut une conjugaison des efforts, il faut une pédagogie, la sensibilisation pour gagner cette bataille. Et il n’y aura pas de privilège dans cette bataille “, a-t-il déclaré avant d’ajouter que la Centif et l’Oclei se donneront la main pour combattre le blanchiment de capitaux.
Après ces mots, les deux structures ont été présentées aux participants à la rencontre. Comme son nom l’indique, la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) est une cellule de renseignement placée sous la tutelle du ministre des Finances avec une autonomie financière. Elle a pour mission de recueillir, analyser et traiter tout renseignement dans les déclarations de soupçon reçues des personnes assujetties ; émettre des avis. Comme prérogatives/obligations, la Centif est la seule structure habilitée à recevoir des déclarations d’opérations suspectes et elle bénéficie de l’inopposabilité du secret professionnel ; du droit d’apposition à l’exécution d’une opération pour une durée maximale de 48 heures ; du droit de communication étendu. Elle garantit la confidentialité des informations et accuse réception de toute déclaration, informer les assujettis des conclusions de ses investigations, élabore des rapports trimestriels et annuels destinés au ministre des Finances et à la Bcéao.
L’Oclei : un organe de répression
Jouissant aussi de l’autonomie financière, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite a pour mission de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de lutte envisagée au plan national, sous régional, régional et international contre l’enrichissement illicite.
A ce titre, il est chargé d’assurer, dans le respect des compétences propres à chacune des structures concernées, une coopération efficace et la concertation des autorités nationales, directement ou indirectement concernées par la lutte contre l’enrichissement illicite ; de prendre communication des déclarations de biens aux fins d’exploitation ; de recevoir également toutes autres informations utiles nécessaires à l’accomplissement de sa mission, notamment celles communiquées par les organes de contrôle et d’inspection ainsi que des officiers de police judiciaire ; de demander aux assujettis ainsi qu’à toute autre personne physique ou morale la communication des informations détenues par eux et susceptibles d’enrichir les éléments justifiant la saisine des autorités judiciaires compétentes ; d’effectuer ou de faire effectuer des études périodiques sur l’évolution des techniques utilisées aux fins d’enrichissement illicite ; de centraliser les informations nécessaires à la détection et à la prévention des faits d’enrichissement illicite ; d’animer et de coordonner, en tant que de besoin, aux nivaux national et international, les moyens d’investigation dont disposent les Administrations ou services pour la recherche des infractions induisant des obligations de déclaration ; d’émettre un avis sur la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de lutte contre l’enrichissement illicite. A ce titre, il propose toutes réformes nécessaires au renforcement de l’efficacité de la contre l’enrichissement illicite ; de susciter et de promouvoir au sein des institutions et des organismes publics et parapublics des mécanismes destinés à prévenir, détecter et faire réprimer l’enrichissement illicite ; d’évaluer périodiquement l’impact des stratégies et les performances atteintes ; de recommander toutes formes législative, réglementaire ou administrative, tendant à promouvoir la bonne gouvernance, y compris dans les transactions commerciales internationales ; de recevoir les réclamations, dénonciations et plaintes des personnes physiques ou morales se rapportant à des faits d’enrichissement illicite.
L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite peut s’attacher les services de toute personne susceptible de lui apporter son concours. Il entretient des relations de coopération avec les organismes nationaux et internationaux similaires intervenant dans le domaine de la lutte contre l’enrichissement illicite. C’est dans ce cadre que l’Oclei a rencontré la Centif.
Après la présentation des deux structures, il s’est avéré que la Centif et l’Oclei ont beaucoup de points de similitude. Ce qui a motivé le rapprochement des deux structures pour mieux lutter contre la fraude, la délinquance financière et le blanchiment des capitaux. Les deux responsables des deux structures n’ont pas caché leur satisfaction quant à l’issue de la rencontre qui a été fructueuse.