Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a inauguré samedi à Sévaré (centre) le Poste de commandement de la force antijihadiste du G5 Sahel, formée de soldats du Mali, du Niger, du Tchad, du Burkina Faso et de Mauritanie, a-t-on appris de sources administrative et de sécurité.
"Le président Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé samedi à Sévaré où il a inauguré le Poste de commandement de la Force G5, pour la lutte contre le terrorisme dans le Sahel", a déclaré à l’AFP Oumar Kanté, un responsable administratif régional présent lors de la cérémonie d’inauguration.
Sévaré est à une dizaine de km à l’est de Mopti, chef-lieu de la région du même nom, dans le centre du Mali où la situation sécuritaire s’est nettement dégradée ces derniers mois.
Le commandant de la force du G5, le général malien Didier Dakoua, et d’autres responsables militaires de cette unité, étaient également présents à cette cérémonie, selon le même responsable administratif.
Le poste de commandement de Sévaré "va être au coeur de la lutte contre le terrorisme dans les cinq pays membres du G5", a expliqué à l’AFP une source de sécurité malienne, également présente à la cérémonie d’inauguration.
"Le premier bataillon de la force (du G5) sera opérationnel" dès le mois de septembre et en octobre "des opérations militaires transfrontalières se dérouleront dans la zone des trois frontières, communes au Mali, au Niger et au Burkina Faso", indique un document officiel consulté samedi par l’AFP.
Les dirigeants des pays du G5 Sahel, soutenus par le président français Emmanuel Macron, avaient acté le 2 juillet à Bamako la constitution de cette force antijihadiste conjointe et débloqué des fonds pour commencer son déploiement en septembre-octobre.
Cette force soutenue par les Occidentaux est encore en formation. Son financement est loin d’être bouclé : seulement 50 millions d’euros ont été promis sur les 450 jugés nécessaires.
La France, présente dans la zone sahélo-saharienne avec 4.000 hommes engagés dans l’opération antijihadiste Barkhane, a poussé à la création de cette force militaire qui devrait compter 5.000 hommes.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré l’accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes mais dont l’application enregistre d’importants retards.