BRUXELLES- Les responsables maliens sont "tétanisés" par la perspective du retrait des forces françaises, qui devrait débuter fin avril, a déclaré lundi Arnaud Danjean, le président français de la sous-commission Défense du Parlement Européen, au retour d’une mission à
Bamako.
"L’annonce du retrait français est vécue très difficilement au Mali. Elle provoque beaucoup de craintes chez les partenaires africains et chez les Maliens, qui semblent tétanisés par cette perspective", a souligné M. Danjean devant la presse à Bruxelles.
L’eurodéputé UMP a indiqué comprendre "le message sur le retrait" du président François Hollande, qui a annoncé que les opérations de rapatriement des 4.000 soldats débuteraient fin avril. Mais, a-t-il ajouté, "l’articulation entre les calendriers militaire et politique va être problématique", car "il y a de sérieux doutes sur la faisabilité" d’organiser les élections en juillet, comme s’y sont engagés les autorités maliennes.
A l’issue d’une mission d’une semaine, M. Danjean s’est déclaré "très frappé par l’état de déliquescence de l’Etat malien", dont les responsables "ne semblent pas prendre la mesure de leur tache".
De plus, ces élites restent "tétanisées" face au capitaine Amadou Haya Sanogo, qui avait renversé en mars 2012 le président Amadou Toumani Touré. "Son degré de nuisance reste considérable" malgré la volonté de tous de "le marginaliser", souligne l’eurodéputé, en prévenant que Sanogo pourrait "être tenté de capitaliser sur le retrait français".
M. Danjean a par ailleurs été impressionné par "le travail absolument remarquable des forces françaises" engagées au Mali, qui ont réussi à "casser la colonne vertébrale d’Aqmi", l’un des mouvements jihadistes actifs dans le nord Mali. "La menace n’est cependant pas éteinte", selon lui.
Il a également estimé que la mission de formation l’armée malienne lancée début avril par l’Union européenne "a rapidement trouvé ses marques" mais qu’elle devra probablement être prolongée au delà de son mandat initial, fixé à la mi-2014.