La victoire que nous venons d’arracher avec le sursis du référendum constitutionnel ne doit pas nous donner le droit de baisser les bras et de nous dire que maintenant la lutte est terminée. Loin s’en faut. C’est aujourd’hui plus que jamais que nous devons redoubler de vigilance.
A la suite du sursis référendaire prononcé par le Président de la République, suite à la pression du Peuple à travers le Mouvement « AN TE A BANNA », il nous est loisible aujourd’hui de constater que la CMA et son Ange gardien sont aux abois et vont désespérément dans tous les sens pour essayer de donner au Peuple malien de faux espoirs quant au retour de la paix dans notre pays : communiqués de la CMA pour le retour de l’administration à Kidal, balade médiatique organisée pour le gouverneur Ichrach à Kidal, un projet de Résolution de sanctions déposé, soutenu par la France et adopté par le Conseil de Sécurité de l’ONU, ce mardi 5 septembre 2017, …. Tout cela pour nous convaincre que la paix est en bonne voie au Mali et que nous devons accepter d’aller au référendum constitutionnel. Le Peuple Malien n’est pas dupe, il sait tirer le bon grain de l’ivraie, il sait faire la part des choses.
Parallèlement à ces actions de la France et de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), le Dr Anasser Ag Rhissa, l’idéologue de la CMA, nous professe des menaces dans certaines de ses publications, notamment dans celle titrée : « Le référendum au Mali évitera le chaos, la partition du pays et garantira la paix, la sécurité et le développement durables». Dans cette publication, le Dr Anasser Ag Rhissa, à la solde de ses maîtres féodaux de la CMA, nous dit sans ambages que si le Mali ne s’engage pas dans cette réforme constitutionnelle prévue par les accords d’Alger, cela lui pourrait être reproché par les parties à l’accord, notamment l’Union européenne, les Nations unies, qui sont nos principaux partenaires financiers. Pire, Il va jusqu’à nous rappeler que si l’on refuse le référendum, les groupes armés peuvent demander pour les régions dits de l’AZAWAD l’organisation d’un Référendum d’autodétermination qui serait prévue par la charte des peuples de San Francisco.
Nous disons à Anasser Ag Rhissa et à ses commanditaires que le Peuple Malien est Souverain et est déterminé à défendre jusqu’au sacrifice ultime les 1.241.000km2 de notre territoire et qu’aucun partenaire ou Bailleur quel qu’il soit ne peut nous en dissuader. Ils doivent comprendre que nous n’avons pas peur d’un référendum d’autodétermination dans les régions du Nord du Mali, parce que tout simplement les populations dans les régions concernées (Gao, Tombouctou, Ménaka, Taoudéni et Kidal) sont à 93% favorables pour le Mali et qu’il n’y a qu’une minorité à peu près 7% manipulée par la France qui manifeste une velléité sécessionniste récurrente.
Comme nous le disions dans nos précédents articles, le complot ourdi contre notre pays pour sa partition a essentiellement deux volets : Militaire et politique.
Le volet militaire, à ce jour, est à plus de 60% réussi dans nos régions du Nord (Kidal, Ménaka, Taoudéni et Tombouctou) qui sont aujourd’hui sous contrôle de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Le GATIA, désarmé par la force Barkhane donc par la France, le 13 juillet 2017, en dehors du processus du DDR, a finalement été vaincu par la CMA et contraint à replier et rejoindre l’Armée Malienne cantonnée à Gao, seule région du Nord du Mali qui leur échappe pour le moment.
Le volet politique, quant à lui, a été bloqué par le Peuple mobilisé à travers son refus du référendum constitutionnel.
Ce que la France et les responsables de la CMA doivent comprendre c’est que le Mali est un grand pays et ne sombrera pas dans cette crise savamment planifiée pour sa déstabilisation et sa destruction comme en Libye. Il s’en sortira vaille que vaille.
Nous demandons au Conseil de Sécurité de l’ONU, conformément à la nouvelle résolution, de prendre des sanctions contre les responsables des forces Barkhane pour avoir désarmé un groupe signataire de l’Accord, en dehors du processus du DDR où tous les groupes armés signataires de la Plateforme comme de la CMA doivent être désarmés. C’est une violation flagrante de l’Accord à laquelle nous exigeons des sanctions. Nous osons espérer qu’il n’y aura pas deux poids, deux mesures et que nul n’est au-dessus de la Loi.
Enfin, pour ce qui est de l’organisation du référendum tant attendu, elle sera envisageable, lorsque tous les groupes armés auront déposé les armes conformément aux dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, en l’occurrence, lorsque le DDR sera opérationnel.
Nous rappelons que le programme DDR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion) est prévu par le chapitre VIII de l’Accord. Il a pour objectif de créer un environnement sécuritaire maitrisé et stable, favorable à la réinsertion socio-économique des ex-combattants. Son opérationnalisation devrait commencer au deuxième mois de la signature de l’Accord pour la paix, c’est-à-dire, au mois de juillet 2015. Deux ans après la signature de l’Accord, le DDR peine à démarrer. Pourquoi ? Alors qu’il y a huit (8) sites déjà disponibles d’une capacité de 750 combattants chacun. En réalité les groupes armés ne veulent pas désarmer, ils veulent continuer à négocier la mise en œuvre de l’Accord avec le gouvernement du Mali, les armes à la main, ce qui n’est pas acceptable dans un pays de droit. Or s’ils ne désarment pas, il n’y aura pas de paix et s’il n’y a pas de paix, il n’y aura pas de référendum. Nous, société civile, nous y veillerons.
Le Mouvement Patriotique « AN TE A BANNA » veillera. Il n’est pas mort, il est plus que jamais solide aujourd’hui contrairement aux rumeurs qui circulent. Il sera toujours dans son rôle de veille citoyenne pour protéger l’intégrité territoriale et les acquis démocratiques du Mali, n’en déplaisent ses détracteurs.
Je lance de nouveau un appel à toutes les organisations de la société civile du Mali, tous bords confondus de rester vigilantes et mobilisées pour le MALI.