Les responsables, l’ensemble du personnel de la CMDT et les producteurs du coton , nourrissent de réels espoirs par rapport à la réalisation des 725000 tonnes de coton. Le Pr Baba Berthé et ses collaborateurs qui s’attendent à une grosse campagne jamais réalisée depuis l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale, assisteront le mardi à Koutiala à la sortie d’usine de la première balle de coton de la campagne 2017- 2018. Votre serviteur a approché pour vous, le conseiller technique agricole principal du président Directeur Général du groupe CMDT. Il éclaire sur la physionomie d’ensemble de l’évolution de la campagne en cours, prodigue des conseils, parle du rôle de l’encadrement des agents CMDT, de la gestion des intrants, de fertilité des sols et de l’emploi de la chaux agricole.
Le Pouce : Au stade actuel, nos lecteurs voudraient savoir l’évolution de la physionomie de la campagne 2017- 2018 ?
Ousmane N. Traoré : « Au jour d’aujourd’hui, la campagne 2017- 2018 évolue normalement. On a bouclé les semis de coton à 730966 hectares. Cette superficie n’a jamais été réalisée depuis l’introduction de la culture du coton au Mali. Un record comparativement à ce qui a été fait l’année dernière. La CMDT a produit pendant la campagne 2016- 2017, 647000 tonnes sur 656000 hectares. Vous percevez l’écart entre les deux superficies. La pluviométrie a été globalement satisfaisante, même s’il ya eu beaucoup de poches de sécheresse qui sont, généralement facteurs de multiplications de ravageurs. Chaque fois qu’il ya eu une poche de sécheresse, l’éclosion des œufs des ravageurs est accélérée. Fort heureusement, les producteurs avaient à leur disposition tous les produits pour combattre les différents types de ravageurs se trouvant au Mali. Il n’y a pas eu de dégâts majeurs sur le cotonnier. Au cours des sorties inopinées du Président Directeur Général, on s’est rendu compte que le cotonnier a été bien traité par les producteurs. Et ce qui témoigne cet état de fait, c’est la présence de beaucoup de capsules de base sur le cotonnier cette campagne. Ceci dénote la mobilisation des producteurs autour du thème, traitement du cotonnier. Voici une situation encourageante. Si les pluies continuent à tomber jusqu’à fin septembre début octobre, nous sommes sûrs, que les rendements seront améliorés. Qui dit amélioration de rendement avec une superficie de 730000 hectares, dit que les objectifs fixés par les autorités en début de campagne seront atteints. Par rapport à la physionomie, nous restons très confiants. Les indicateurs que nous avons vus au cours des différentes missions du PDG dans les filiales, rendent confiant tout un chacun sur une bonne récolte du coton ».
Le Pouce : Des conseils et recommandations ont – ils été adressés aux producteurs ?
Ousmane N. Traoré : « Il a été demandé aux producteurs de poursuivre le traitement phytosanitaire même si les pluies venaient à s’arrêter, afin de sauver les dernières capsules. Le PDG a beaucoup insisté sur cet aspect auprès des producteurs. Nous pensons que le message est passé 5 sur 5 et espérons qu’ils vont poursuivre le traitement jusqu’en octobre. C’est ce qui est recommandé techniquement par rapport au coton. Une autre recommandation a porté sur la qualité du coton. Même si on a une grande quantité , si on a pas la qualité, sur le marché mondial, on aura des difficultés. C’est pourquoi, l’accent a été mis sur la qualité du coton, qui commence depuis la récolte. Si le tri est bien fait au moment de la récolte, nous osons croire que le taux de grades de tête serait très important pour cette campagne. Il aidera le Mali à bien vendre son coton sur le marché mondial. Il a été question aussi de la bonne gestion des céréales. Cette année, nous allons produire plus de 2 300 000 tonnes. Les producteurs doivent s’organiser à mieux gérer ce stock pour que le pays puisse en profiter. Cette production dépasse les besoins de la zone cotonnière. Elle pourra profiter au reste du pays. Ces grandes réalisations tant en superficies qu’en production sont dues à l’apport des tracteurs subventionnés en zone CMDT. Aujourd’hui, dans cette zone, les gens en demandent 495 tracteurs subventionnés, en plus des 500 reçus. Les premiers tracteurs auront été un facteur motivant dans la zone cotonnière. Et si jamais, les producteurs parvenaient à voir leurs doléances satisfaites, le Mali occuperait une bonne place au niveau de l’Afrique ».
Le Pouce : Qu’en est-il du rôle des encadreurs de la CMDT ?
Ousmane N.Traoré : « Les encadreurs ont été d’un apport inestimable dans tout le processus. Chaque fois qu’il leur a été demandé de former les producteurs depuis la phase des labours jusqu’au traitement, les encadreurs ont mouillé le maillot. Les producteurs ont signifié cet accompagnement au PDG lors de ses récentes sorties dans les filiales. Les producteurs ont émis le souhait de voir se renforcer cet accompagnement de nos encadreurs afin de gagner en rendement ».
Le Pouce : Parlons de la gestion des intrants en zone CMDT ?
Ousmane N. Traoré : « Commençons d’abord par les engrais. Il y a deux niveaux. Le premier niveau est la satisfaction des besoins exprimés en termes de quantité. Partout on est passé, le PDG a voulu expressément savoir si les besoins exprimés par les producteurs ont été entièrement satisfaits. La réponse a été affirmative. Le deuxième niveau, c’est la qualité. Ce travail a été fait au niveau de la Holding en collaboration avec la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton. A la réception du résultat de ce travail, il a été constaté que des engrais de quelques fournisseurs avaient été déclarés hors normes. Le PDG a aussitôt donné l’ordre de retirer ses produits et de les faire remplacer par des engrais de qualité, respectant les normes requises. Les producteurs ont approuvé et apprécié cette démarche du président directeur général. L’engrais qu’ils ont apporté dans les champs est de bonne qualité. Le deuxième groupe des intrants concerne les insecticides. Les paysans ont dit avoir reçu des insecticides de très bonne qualité. Sept jours après le traitement, le paysan doit en principe passer pour voir dans le champ, si les ravageurs sont présents ou sont absents. Partout où on est passé, les paysans nous ont fait savoir que lors de leur passage après le traitement de sept jours, qu’ils n’ont pas constaté de présence de ravageurs. On retient que tant sur le plan quantité que qualité, les paysans ont été satisfaits sur toute la ligne. Le calendrier des traitements a été respecté. »
Le Pouce : La chaux agricole a-t-elle été assez utilisée en zone CMDT au cours de la campagne 2017- 2018 ?
Ousmane N. Traoré : « La question des fertilités et notamment l’acidité des sols en zone CMDT se pose avec acuité. Les différentes analyses ont montré que 80% de nos sols sont classés acides. C’est une situation préoccupante qu’il faut corriger.
L’acidité handicape l’amélioration du rendement. La chaux agricole est une des solutions. Comparativement aux autres années et avec l’accompagnement de l’inter profession du coton, la chaux agricole a été subventionné. Les producteurs ont eu une quantité plus importante. Au cours de la campagne précédente, les producteurs n’ont utilisé que 1000 tonnes de chaux à 400k/ha contre plus de 6000 tonnes en 2017-2018. Ce chiffre n’est pas définitif. L’autre produit qui nous permet d’améliorer la fertilité du sol qui est le phosphate du Tilemsi, a été très largement utilisé pendant cette campagne par les producteurs. La quantité utilisée avoisine les 20000 tonnes. C’est des motifs de satisfaction qui nous rendent confiant par rapport à l’amélioration des rendements de cette campagne ».