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Crue du fleuve Niger: montée inquiétante et risque de graves inondations
Publié le mardi 12 septembre 2017  |  kibaru
Kadji
© AFP par DR
Kadji : arrestation de 50 presumes complices du Mujao
Vendredi 1 mars 2013. Des personnes arrêtées sur une île du fleuve Niger située près de Gao
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La situation du fleuve Niger est particulièrement inquiétante. L'Autorité du bassin du fleuve Niger (ABN) met en garde contre les risques de graves inondations au Bénin et au Nigeria, deux pays traversés par ce cours d’eau qui connaît actuellement une crue en territoire nigérien.

Au Niger, le fleuve est en alerte orange et « l'alerte rouge pourrait être imminente », selon le ministre nigérien de la Gestion des catastrophes naturelles. Lawan Magadji était sur le terrain sur week-end auprès des villages et îles menacées par la montée du fleuve Niger. Les eaux atteignent presque les 6 mètres. Une quinzaine de villages sont directement frappés et près de 40 000 habitants pourraient être évacués dans les heures qui viennent.

« Pour l’instant nous avons 16 villages concernés, dont un au niveau de la ville de Niamey. Il y a une île qui fait environ 3 500 habitants. Nous avons convenu avec cette île-là qu’il sera possible de les évacuer. (...) Déjà au niveau de Gaya, nous avons procédé à l’évacuation de trois villages hier. » Il appelle les habitants des parties basses du fleuve à la vigilance et à la prudence.

Le ministre assure que les autorités peuvent faire face. « Le gouvernement est là, prêt pour ça. L’alerte a déjà été lancée, donc nous attendons à tout moment qu’on nous appelle pour nous rapporter une situation qui pourrait arriver dans des villages qui ne sont pas sous contrôle. »

Le ministre souligne que de fortes pluies sont en cause. « Depuis 72 heures nous enregistrons la grande crue du fleuve, une crue soudaine, due en réalité aux affluents du fleuve qui ont drainé beaucoup d’eaux de pluie. Au niveau de Niamey, trois grandes digues ont été faites, elles tiennent bien. Mais il y a une digue au niveau de la rive droite que nous sommes en train de renforcer. »

De son côté, l’ABN tire, elle aussi, la sonnette d'alarme. L'Autorité du bassin du fleuve Niger enregistre, chaque jour, une montée des eaux. Vendredi, le fleuve atteignait 5,94 mètres à Niamey. S’il monte 46 centimètres de plus, c'est l'alerte rouge. L'ABN met ainsi l'accent sur un risque de graves inondations, en aval, au Bénin et au Nigeria.

Collecter des données pour éviter des crises

Joint par RFI, Soungalo Koné, un des responsables de l'ABN, appelle aujourd'hui les Etats à tout mettre en œuvre pour éviter une nouvelle catastrophe. « L’alerte orange, cela signifie, pour nous, qu’il faut redoubler d’efforts. Il faut que les autorités, à leur niveau, commencent à préparer les sites d’accueil, en cas de sinistres. La gestion de la situation nationale est de la responsabilité des Etats », précise-t-il avant de lancer un appel aux autorités.

« L’appel que je lance aux autorités c’est qu’elles prennent en compte et priorisent, dans leur politique nationale, la collecte des données hydrologiques et météorologiques, pour nous permettre d’être performants et donc d’alerter avec la bonne information pour que les bonnes décisions soient prises », appelle-t-il avant de faire référence aux inondations de 2012 qui ont fait plusieurs dizaines de morts.

« En 2012, nous avons eu une situation plus dramatique que celle-là. Ce phénomène devient de plus en plus récurrent. Ce doit être certainement les effets des changements climatiques qu’il faut surveiller de près, d’où l’appel que nous lançons auprès des autorités, pour qu’elles priorisent la collecte des données afin que nous puissions juguler cette situation ».

Depuis le mois de juin, les fortes pluies qui s’abattent sur le Niger ont déjà fait 44 morts et plus de 80 000 sinistrés dans tout le pays. Un paradoxe pour ce pays majoritairement désertique.

RFI
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