Après avoir observé une grève de trois jours pour obtenir l’annulation de la décision de licenciement d’un travailleur du NSIA, qui se trouve être le secrétaire général du comité syndical, le SYNABEF a saisi la justice d’une requête aux fins d’annulation du licenciement et réintégration de Monsieur Issiaka TRAORE. Le Républicain a recueilli la part de vérité de la Direction générale de NSIA. Les points sur les ‘’i’’.
Ce qui parait être un revirement dans l’affaire qui oppose le Syndicat national des Banques et Etablissements financiers (SYNABEF) et la Direction générale de NSIA, c’est bien l’issue de la saisine de la justice par le syndicat, d’une requête aux fins d’annulation du licenciement et réintégration de Monsieur Issiaka TRAORE.
A l’audience publique de référé du lundi 28 aout 2017 du tribunal de travail, le SYNABEF n’a pas pu prouver qu’il a une existence juridique. « C’est un syndicat qui ne dispose d’aucun récépissé et est irrégulièrement constitué en violation des articles 234 et 250 du code du travail. Le représentant du syndicat n’a pas non plus prouvé qu’il a un mandat pour agir au nom et pour le compte du salarié licencié, Monsieur Issiaka TRAORE (Article 204 du code du travail) », selon les informations recueillies auprès de la direction. Le 04 septembre 2017, le Tribunal en vidant son délibéré a simplement débouté le syndicat de sa demande comme étant mal fondée.
Pour la direction de NSIA qui a croisé le fer avec le syndicat devant le tribunal du travail, « C’est un syndicat de fait qui a perturbé tout le secteur bancaire et financier du Mali en privant les usagers de leur argent déposé dans les banques et de leur droit à un service continu et en faisant perdre aux entreprises et à l’économie nationale énormément d’argent. On ne peut pas prétendre défendre les droits des salariés, évoquer la constitution alors qu’on est illégalement constitué.
Les responsables de ce syndicat peuvent être poursuivis devant les juridictions pour troubles manifestement illicites », selon la Direction générale de NSIA. Cette tournure a donné des raisons à la direction générale de NSIA d’évoquer ce qu’elle pense être des problèmes récurrents en s’interrogeant sur l’opportunité pour le SYNABEF de transformer un conflit individuel de travail en conflit collectif en orchestrant des grèves temporaires de 3 jours voir illimitée qui privent les usagers de leur argent déposé dans les banques alors que la question peut être tranchée par la justice ?
Au vu du délibéré du 04 septembre 2017 du Tribunal de Bamako qui a débouté les responsables du SYNABEF purement et simplement, nous comprenons mieux leur détermination à régler le problème en punissant la population plutôt que de saisir la justice, assène la Direction générale de NSIA. Selon elle, « NSIA Mali, dont les actions sont aussi détenues par des Maliens est une société de droit malien qui respecte la législation locale. NSIA Mali est dans un processus de recapitalisation à coup de milliards de francs CFA, pour donner la possibilité à l’ensemble de son personnel de conserver ses emplois ».
Un rappel
Tout a commencé par un mail du vendredi 10 février 2017, adressé par le Sieur Issiaka TRAORE à la Direction Générale de NSIA Assurances, que celle-ci a jugé « particulièrement virulent ». En réaction, la Direction Générale de NSIA Assurances a adressé une demande d’explications à l’auteur de ce mail, qu’elle estime être dans l’obligation de répondre. Une lettre qui n’a jamais été répondue, « contrairement à son obligation de d’obéir aux ordres de sa hiérarchie », note la Direction Générale de NSIA Assurances.
Le 19 avril 2017, en l’absence de réponse à la demande d’explications et la multiplication des actes d’insubordination et de défiance de Monsieur Issiaka TRAORE, se référant au courrier du 7 mars 2017 de l’inspection du travail et au règlement intérieur, NSIA a adressé une lettre de demande d’autorisation de licenciement à l’inspection du travail qui a 15 jours pour se prononcer conformément à la loi. L’inspection du Travail n’a pas répondu pendant le délai légal, ce qui équivaut à une autorisation implicite de licenciement. Malgré cette autorisation implicite de licenciement, l’employeur n’a pas immédiatement licencié Issiaka TRAORE.
Il a voulu lui donner une seconde chance de se ressaisir. Au lieu de faire amende honorable, il est passé de la défiance à l’égard de ses supérieurs hiérarchiques à un autre stade: dénigrer la société NSIA au Mali qui l’emploie et le Groupe NSIA. A noter que Issiaka TRAORE est le chef du département informatique de NSIA, c’est à dire l’homme qui est au cœur du dispositif virtuel de NSIA, un poste est sensible et il a accès à des informations confidentielles et est membre du Comité de Direction.
« Tirant les conséquences des actes de provocations, de dénigrement et de décrédibilisation de l’entreprise par monsieur Issiaka TRAORE, NSIA a décidé de le licencier conformément aux règles édictées par le code du travail, estimant que l’entreprise ne peut plus confier son département informatique à un salarié qui pense qu’il n‘a pas de supérieur hiérarchique, qui refuse de répondre à une demande d’explications, qui manque de respect à ses patrons et raconte des contrevérités sur son entreprise.