Tenir un conseil de cabinet élargi délocalisé dans une capitale régionale, il fallait y penser. Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, le Pr Samba Ousmane Sow, a innové en réunissant à Kayes, l’ensemble ou presque des structures de son ressort.
Tous étaient là : le secrétaire général, Dr Salif Samaké, les conseillers et chargés de missions), représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Lucien Manga, un représentant de l’UNICEF, les directeurs des centres hospitalo-universitaires et autres structures centrales, les directeurs des hôpitaux régionaux et médecins chefs de centres de santé de référence (CSREF). L’objectif de cette mobilisation ? Discuter des efforts à accomplir et des stratégies à mettre en place pour tenir l’engagement du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga dans sa Déclaration de politique générale (DPG), devant les député le 15 juin dernier. Il faut aussi noter que les représentants de différents syndicats de la santé y étaient aussi associés. Cet engagement entend transformer 12 centres de santé communautaires (CSCOM) en centres de santé de référence (CSREF) qui représentent le deuxième niveau de la pyramide sanitaire, de réaliser la mue de 6 CSREF pour en faire des hôpitaux de 2è référence et de construire des établissements hospitaliers dans certaines localités. Il s’agit aussi de poursuivre le processus de réforme de la santé.
L’initiative a été utile. En effet, la réunion a permis de faire des analyses croisées et d’opposer les arguments sur des préoccupations essentielles liées à cet engagement gouvernemental qui s’adosse au Programme d’urgences sociales du président, au Programme de développement sanitaire et social (PRODESS), à la loi de 2002, portant loi hospitalière. Cette réunion élargie a créé un cadre d’échanges et de propositions pertinentes en harmonie avec les textes existants pour engager la réflexion sur cette priorité gouvernementale, au niveau du département de la Santé et de l’Hygiène publique. Il convient de rappeler qu’à l’heure actuelle, le processus de réforme est en grande discussion dans les sous-commissions et plénières. Des compétences avérées et autres personnes ressources s’emploient à faire un check-up complet et les orientations requises pour la réussite de la réforme. Même si la réforme n’est pas la panacée, elle permettra certainement de faire des réajustements nécessaires et d’innover dans certains aspects. Parce que l’un des rêves des autorités sanitaires est de doter notre pays d’un système de santé encore plus performant et mieux structuré avec des critères précis liés à la population, à l’espace géographique et autres.
Dans une présentation sur le processus de réforme par le secrétaire général du département de la Santé et de l’Hygiène publique, il ressort que ledit processus intégrera forcément l’accroissement démographique (près de 16 millions d’habitants), la notion de santé mondiale et la décentralisation. Il cernera aussi les effets de la crise socio-politique et sécuritaire, l’insatisfaction des usagers et prestataires de la santé.
Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Lucien Manga a expliqué que le fait d’associer les partenaires à des discussions intimes du département de la Santé participe de la transparence. Il a exprimé tout l’intérêt qu’il porte à l’initiative.
Un constat. Le ministre Samba Ousmane Sow a, avec pédagogie su capter l’attention de tous et maintenir leur intérêt pour les discussions qui ont duré plus de 7 heures d’horloge. Au vu de la réussite de l’organisation de la rencontre et de la qualité des discussions, le challenge a été tenu et l’objectif recherché a été atteint. L’ensemble des responsables du département de la Santé sont, à ce jour, au même niveau d’information sur le processus de réforme.
Après la réunion élargie, le ministre a enchaîné une rencontre avec le personnel socio-sanitaire de la Région de Kayes. Des préoccupations essentielles y ont été évoquées, discutées. A l’hôpital Fousseyni Daou par exemple, les difficultés ont trait à l’absence de réanimation et de salle de déchoquage ; et à l’insuffisance des ressources humaines. Le besoin de scanner est criard. Il est inadmissible que l’hôpital régional ne puisse pas disposer de cet outil de diagnostic. De fait, le neurologue affecté à l’établissement se tourne les pouces en l’absence de scanner. Par ailleurs, les différents comités syndicaux de l’hôpital, de la direction régionale de la Santé et du CSREF, ont égrené aussi quelques griefs, notamment l’intégration des agents payés sur recettes des associations de santé communautaire (ASACO). Sur la question, des apaisements ont été donnés et le processus de réflexion et d’analyse serait en cours.
Les échanges ont été parfois passionnés avec des usagers qui ont mis à profit l’opportunité pour dénoncer certaines pratiques malsaines qui jurent avec l’éthique et la déontologie médicale. Mais globalement les échanges ont été empreints de convivialité, de respect. Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a dit comprendre la frustration des usagers dans nos établissements hospitaliers et invité le personnel à être des modèles mais surtout de l’aider à séparer le bon grain de l’ivraie. IL a renfdu un hommage appuyé à ses collaborateurs, notamment le directeur nationale de la Santé, Dr Mama Coumaré pour son engagement et son abnégation à servir la bonne cause, au directeur régional de la Santé de Kayes, Cheick Amadou Tidiane Traoré et à son secrétaire général.
Bréhima DOUMBIA