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Relance du secteur agricole: Ce coton qui tue les autres filières et enrichit des individus !
Publié le mercredi 13 septembre 2017  |  Le Point
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Le procès d’intention fait par certains observateurs de la vie politique aux acteurs du monde rural, surtout pour le coton, semble se vérifier peu à peu. Pour la simple raison que des affairistes profitent pour relancer leurs affaires et agrandir leur empire financier.




C’est du moins ce qui transparaît de l’orientation du secteur agricole du gouvernement, qui a fait du coton la seule culture, sujette de toutes les attentions. La vision du gouvernement sur le développement du secteur agricole repose sur la diversification des cultures, à travers la création sur l’ensemble du territoire national, de pôles agricoles.
Il s’agit de promouvoir aussi bien des cultures de rente comme : la noix d’anacarde, le coton et la mangue, que des cultures de subsistance comme le riz, le maïs, l’igname et le mil, mais aussi les produits maraichers. Le développement agricole se présente comme un impératif catégorique au Mali, qui connaît une faible production de vivres. Certains produits comme l’oignon, la pomme de terre et la banane, proviennent des pays de la sous-région. Il y a donc nécessité de relancer l’agriculture, et cela est possible, puisque le pays regorge de terres fertiles à l’instar de l’Office du Niger.
La population malienne est aussi essentiellement jeune. Mais le gouvernement a sa propre conception de ce qu’il appelle la relance du secteur agricole. Elle se résume au développement de la seule filière du coton. Le gouvernement a exprimé cette cristallisation sur la filière coton dès les premiers jours d’exercice du pouvoir.
La réduction du secteur agricole à la filière du coton
Aujourd’hui, le coton ravit la vedette aux autres cultures. Et le hic dans tout ceci est que la subvention des intrants est un vrai business pour les acteurs du monde agricole. Si l’engrais n’est pas vendu dans les autres pays de la sous-région, les paysans peinent à avoir leur commande pour une bonne productivité. Une vraie mafia s’est installée dans le monde agricole malien, flouant du coup les pauvres paysans. A ce jour, le gouvernement n’a pas changé d’orientation, et le coton continue de bénéficier de toutes les attentions. On observe une communication excessive sur les réalisations du gouvernement dans la filière coton.
Toutes les phases de campagne cotonnière 2016-2017 sont médiatisées, avec en prime le trophée de guerre qui parle d’un taux de production record estimé à des milliers de tonnes. A grand renfort de publicité dans les journaux proches du pouvoir, on apprend que la campagne s’est terminée sans fausses notes, et que toutes les parties prenantes : producteurs, transporteurs, égreneurs, contrôleurs de qualité, assureurs et banques, ont obtenu satisfaction.
L’abandon des autres filières
Mais pendant que le coton, dit-on, a connu une campagne réussie, on n’entend rien sur les autres cultures, en l’occurrence des cultures de subsistance, pour satisfaire la consommation intérieure. Les autres cultures de rente sont rangées dans l’armoire des oubliettes. Et après on s’étonne que l’insécurité alimentaire batte son plein dans le pays. Mais cette attention du gouvernement pour le coton, au détriment des autres cultures, prête flanc aux interrogations. Comment ne pas imaginer, au regard de cette autosatisfaction affichée, que les ressources prétendument engrangées au cours de cette campagne, n’ont pas plus profité aux entreprises des amis et/ou businessman du monde agricole, qu’aux pauvres cotonculteurs de Kadiolo ? Et dernière question qui vaut son pesant d’or : quelle est la part de revenus que l’Etat du Mali a engrangée dans ses caisses ? N’est-ce pas désormais une évidence que la recherche et la sauvegarde des intérêts du gouvernement priment sur l’intérêt général ? Ces interrogations nous préoccupent tous et méritent une réflexion profonde de la part de tous. Car il est inconcevable que le Mali, grand pays agricole, puisse connaitre un taux d’insécurité alimentaire qui frise le ridicule. Surtout dans les régions les plus agricoles du Mali que sont Sikasso et Ségou.
Asi de Diapé
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