Opérationnalisation de la force du G5 Sahel : le président Ibrahim Boubacar Keïta intensifie son offensive diplomatique dans la région. Après le Tchad hier, le chef de l’Etat devrait se rendre aujourd’hui au Niger et au Burkina Faso. Idriss Déby, qui se réjouit de cette visite pour la dynamisation du G5, plaide pour l’union des forces, mais accuse « la responsabilité » des pays occidentaux dans le terrorisme au Sahel.
Au cœur des échanges avec ses homologues : l’accélération du processus d’opérationnalisation de la force conjointe chargée de lutter contre le terrorisme dans le Sahel.
Première étape de cette offensive diplomatique : rencontre ce lundi à huit clos à Bamako avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Avec le dirigeant mauritanien, IBK abordé les questions liées à l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel, dont la base a été inauguré samedi à Mopti par le président malien.
Ibrahim Boubacar Keita était au Tchad ce mardi. Il est attendu aujourd’hui au Niger et au Burkina Faso. Avec ses homologues nigérien et burkinabé, IBK devrait échanger sur la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, et les moyens liés à l’opérationnalisation de la force conjointe.
Forte de 5000 hommes, la force G5 Sahel sera appuyée par la force Barkhane, la Minusma, et un contingent Sénégalais. Mais selon certaines sources, le Sénégal qui ne fait pas partie du G5 Sahel, veut intégrer l’organisation. D’où un blocage dans le processus. D’après des sources concordantes, le Sénégal, mécontent, aurait refusé de déployer son contingent et ses deux hélicoptères à Mopti. Avec ses homologues tchadien, nigérien et burkinabé, IBK devrait évoquer très certainement la question. Et l’Organisation du G5 Sahel pourrait devenir G6 Sahel avec l’intégration du Sénégal.
Inauguré le week-end dernier à Sevaré dans le centre du pays, le poste de commandement central de la force conjointe du G5 Sahel comptera les troupes des cinq pays. Selon les chefs d’États des pays membres du G5, les premières opérations militaires pourraient être attendues dès le mois prochain.
Pour le président tchadien, qui se réjouit de cette visite pour la dynamisation du G5, la lutte contre le terrorisme représente des enjeux énormes pour les pays du Sahel. Idriss Déby plaide pour l’union des forces, mais accuse la « responsabilité de l’Occident dans la déstabilisation du Sahel ». Selon lui, celui-ci doit s’assumer.
Idriss Déby, président du Tchad :
La mise en place de la force G5 suscite des inquiétudes chez certains observateurs quant à la multiplication et l’efficacité des forces sur le théâtre des opérations dans le Sahel. Ces observateurs craignent un chevauchement dans les actions entre ces différentes forces. Mais le commandement en chef de l’opération Barkhane au Mali rassure : « Les actions seront complémentaires pour plus d’efficacité sur le terrain ».
Général Christian Allavene, Commandant de l’opération Barkhane au Mali :