La gestion du fondateur du RPM se révèle si calamiteuse à la tête de l’Etat que le parti a fini par perdre de sa superbe. Il faut reconnaitre que les malheurs des « Tisserands » ont commencé au lendemain de l’élection présidentielle de 2013.
Le président IBK, grisé par le succès, n’a jamais raté une occasion pour rabattre le caquet des chefs et militants du RPM qui s’avisaient d’en revendiquer tout ou partie. Avec quelque raison, car on ne pouvait raisonnablement donner à Tréta une victoire qui appartenait tout autant au capitaine Sanogo qu’à Mahamoud Dicko pour leur activisme frénétique dans le champ politique et électoral.
La formule galvaudée du chef de l’Etat sur sa qualité d’homme « d’égal partage » trouve là sans doute sa justification. Sauf que le rappel à l’ordre du RPM a été constant, frisant parfois le mépris.
La nomination de Bocari Tréta au gouvernement et dans une position protocolaire avantageuse était apparue comme le geste de réconciliation. Et là patatras !
Ce qui reste de l’image du RPM se fracasse avec les scandales des engrais frelatés et autres tracteurs surfacturés et/ou aux conditions d’attributions de marchés plus que douteuses.
Ce que IBK a fragilisé, Tréta n’a pas été loin de lui porter l’estocade finale. Résultat des courses : le parti garde profil bas et n’a même plus le courage de nous regarder dans le blanc de l’œil.
Cette chronique m’a été inspirée par la campagne de vœux pour la Tabaski. « Le RPM vous souhaite une bonne fête de Tabaski !» Où trouve-t-on ces affiches ? De l’entrée de Woyowayanko à la sortie de Sébénicoro. De l’autre côté du pont, Bamako semble comme un sanctuaire interdit à sa propagande politique qui insupporte d’autant nos compatriotes désormais sans voix devant l’ampleur des promesses et le riquiqui des réalisations.
Et à ce rythme, la sphère d’influence du RPM va se réduire au quartier de son père fondateur. Et s’il devait échapper à ce destin de parti de quartier, il existe encore le risque (pour ses militants) de devenir une formation politique guinéenne. A cause de la proximité géographique de la frontière, mais surtout d’un manque total de crédibilité pour embobiner les Maliens dans une nouvelle aventure.
Une réalité crûment et cruellement résumée dans une belle dérision qui a circulé un temps sur les réseaux sociaux. RPM : Rien Pour le Mali !