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EN TERME DE DECENTRALISATION, LES POPULATIONS DU SUD ONT ETE TRAHIES
Publié le jeudi 14 septembre 2017  |  Carrefour
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Rappelons que l’Assemblée Nationale du Mali a délibéré et adopté en sa séance plénière du 6 janvier 2012 la loi portant création de nouvelles circonscriptions administratives au Mali. Cette loi a marqué la fin de la trop grande centralisation du pouvoir et a donné du coup, une certaine responsabilité aux populations afin de décider de leur destin. Pour la petite histoire, on distingue trois grandes périodes :
1èrepériode 1960-1977: La loi N° 60-3/AL-RS du 7 juin 1960 a consacré la rupture avec le découpage administratif hérité de la période coloniale. La reforme a abouti à un accroissement des échelons (région, cercle et arrondissement) et une augmentation du nombre des circonscriptions (6 régions : Kayes, Bamako, Sikasso, Ségou, Mopti et Gao subdivisées en 42 cercles).
2e période 1977-1991: L’Ordonnance N° 77-44/CMLN du 12 juillet 1977 a fixé la composition du territoire national en régions, cercles, arrondissements, communes, villages et fractions nomades et le district de Bamako tandis que l’Ordonnance N°77-45/CMLN du 12 juillet 1977 a déterminé les circonscriptions administratives et les collectivités territoriales. Le nombre de régions est passé de six à sept : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao plus le district de Bamako, tandis que le nombre de cercles a augmenté de 42 à 46, les arrondissements de 279 à 281 et les communes de 13 à 19 ;
3ème période 1991: L’Ordonnance N°91-039/P-CTSP du 8 août 1991 a déterminé les circonscriptions administratives et les collectivités territoriales. Elle a apporté le nombre de régions à huit par la création de la nouvelle région de Kidal, des cercles à 49 et des arrondissements à 285.
L’objectif principal était d’assurer le développement et la démocratisation du pays à la base, en associant les populations à la gestion de leurs propres affaires à travers les comités de développement, les conseils régionaux et locaux.
Ce découpage a permis, avec plus ou moins d’efficacité, le contrôle de la population et le dynamisme économique.
Dans le souci de corriger les insuffisances constatées depuis 1991, il s’est avéré nécessaire à partir de 2012 de procéder à un nouveau découpage territorial en vue de :
mettre l’administration en adéquation avec les objectifs de sa modernisation assignés dans le cadre du programme de développement institutionnel ;
prendre en compte les solidarités communautaires ;
mettre en œuvre les objectifs fixés par l’état dans le cadre de la décentralisation.
Ce nouveau découpage a reposé sur quatre critères :
le maintien et la dynamisation des solidarités sociales (données historiques, sociologiques, modes de vie, coutumes, etc.) ;
l’homogénéité économique de chaque territoire érigé en entité administrative déconcentrée ;
la logique géographique et spatiale (nécessité de tenir compte des distances et de la continuité géographique pour procéder à un découpage administratif) ;
la prise en compte du découpage administratif existant.
Les innovations qui y sont introduites ont concerné :
l’augmentation du nombre de régions administratives qui passe de huit à dix-neuf ;
la mise en place progressive des régions avec leurs démembrements sur une période de trois à cinq ans pour tenir compte des contraintes financières, logistiques et de la rareté relative des ressources humaines.
Il est important de souligner que ce nouveau découpage n’a concerné que les structures déconcentrées de l’administration territoriale. Ainsi avec ce nouveau découpage, le territoire de la république du Mali comprend désormais le district de Bamako et les dix-neuf (19) régions suivantes : Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudéni, Ménaka, Nioro, Kita, Dioïla, Nara, Bougouni, Koutiala, San, Douentza, Bandiagara.
Il est dit que les cercles et les arrondissements composant chaque région devraient être déterminés par la loi et que le district de Bamako a été doté d’un statut particulier défini par la loi.
Sur ses dix nouvelles régions, IBK et ses gouvernements successifs n’ont opérationnalisé que deux régions à savoir Ménaka et Taoudéni dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Les huit autres seront-elles un jour opérationnalisées, lorsqu’on sait que le mandat d’IBK fini en moins d’une année et on se demande si le peuple va contracter avec lui un autre bail pour Koulouba.
L’argumentaire du pouvoir qui consiste à dire qu’il n’y a pas de fonds est faux. Il s’agit de faire actionner les dossiers sur l’achat surfacturé de l’avion présidentiel pour récolter le montant qu’il faut pour les rendre opérationnelles. C’est là où la gouvernance actuelle a trahi les peuples de ces régions. Ils se sont constitués en collectif pour demander leur dû, faute de satisfaction, ils feront voter leurs cartes NINA dans l’intérêt de leurs peuples. A bon entendeur salut !
Siramakan KEITA
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