Le Mali, le Niger, le Tchad, la Mauritanie et le Burkina Faso ont mis sur les fonts baptismaux une force conjointe, dénommée G5 Sahel, afin de lutter efficacement contre le terrorisme dans le sahel. L’initiative, bien que salutaire, n’en demeure pas moins fragile à cause du piège dangereux qu’elle porte, celui de se mettre sous la tutelle de la France. En plus de cette faiblesse, il y a quatre autres qui laissent présager d’un lendemain chaotique pour l’Organisation.
Première faiblesse du G5 Sahel : son assujettissement à la force Barkhane
Malgré les assurances données par Emmanuel Macron, de ne pas substituer les forces G5 à Barkhane et que les forces étrangères appuieront les FAMAS dans la lutte contre le terrorisme, rien n’indique que les forces du G5 auront toute leur liberté de mouvement sur tout le territoire. Pourront-elles se déplacer à leur guise dans tous les coins et recoins de l’Adrar sans être entravées par les forces françaises, étant entendu que celui qui finance est celui qui décide.
Deuxième faiblesse : le manque de ressources
L’une des tares du G5 Sahel est sans nul doute le manque de moyens logistiques pour relever le défi de la lutte contre le terrorisme. Les pays concernés ne pourront mobiliser que 50 millions d’Euros sur 423 prévus, le reste est à chercher auprès des bailleurs de fonds. Arriveront-ils à trouver ce qui manque ? On le saura après la réunion des donateurs en tête desquels la France. A cet obstacle s’ajoute l’inexpérience due au manque de formation adéquate des troupes qui seront déployées sur le terrain.
Troisième Faiblesse : l’absence de l’Algérie du G5
La plus grosse interrogation concerne la place dans le G5 de l’Algérie qui a été au cœur des différentes rébellions et accords. Sa grande expérience dans la lutte contre le terrorisme et surtout le fait qu’elle partage plus de 1000 Kilomètres de frontière avec le Mali et la Mauritanie font d’elle un partenaire incontournable. Tous les observateurs s’accordent à dire que mettre une structure à la porte de l’Algérie sans son implication, c’est faire semblant de lutter contre le terrorisme.
Quatrième faiblesse : la distance prise par les Etats Unis vis-à-vis du G5
Les USA n’ont pas voulu s’engager pour la création d’une nouvelle force africaine anti terroriste, G5 Sahel, dont le financement lui couterait encore de la quinine. Ils trouvent même inopportun la mise en place de cette nouvelle force alors qu’il y en a déjà deux, à savoir la MINUSMA et Barkhane. L’absence de la caution américaine poserait deux problèmes majeurs, la difficulté à réunir le montant demandé et l’inefficacité dans le domaine du renseignement, ce qui handicaperait fortement la force du G5.
La cinquième faiblesse : le nombre d’hommes prévus pour cette force
Au regard de l’immensité de l’espace sahélien, 5000 hommes pour lutter contre le terrorisme peut sembler insuffisant au regard des 12 000 militaires de la MINUSMA. Le nombre de militaires à mobiliser pour constituer le G5 est en déça de ce qu’il faut pour la victoire sur le terrorisme. L’exemple du Nigéria avec ses 80 000 soldats n’est toujours pas parvenu à neutraliser Boko Haram.