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Appel au dialogue avec les djihadistes: Mahamoud Dicko mandaté à négocier avec les groupes armés non signataires
Publié le samedi 16 septembre 2017  |  Le Prétoire
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger. (Photo Mahmoud DICKO, imam et président du Haut Conseil Islamique du Mali)
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Les lampions se sont éteints, le 10 septembre 2017, sur les travaux du forum de la Mission des bons offices, organisé en collaboration avec le Haut conseil islamique du Mali et la Coordination générale des maîtres coraniques.
Le thème de cette rencontre était: «la contribution des maîtres coraniques et notabilités traditionnelles au retour de la paix et de la quiétude dans le delta central et la boucle du Niger». C’était au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba.

Ce forum de deux jours a regroupé plus de 400 délégués venus de la coordination des maîtres coraniques, de la Mission des bons offices, des notabilités traditionnelles, des chefs religieux du delta central et de la boucle du Niger, du Haut conseil islamique du Mali, des représentants du Gouvernement, des partis politiques, des organisations de la société civile, des familles fondatrices de Bamako.

Après d’importantes présentations et informations sur le rôle des maîtres coraniques dans le retour de la paix et de la quiétude, l’importance de la réconciliation et du vivre ensemble par éminentes personnalités et érudits en vue de préserver et consolider la cohésion sociale et l’unité nationale, les participants ont formulé une série de recommandations: l’envoi d’une mission urgente de la Mission des bons offices, de la Coordination des maîtres coraniques, du Haut conseil islamique du Mali avec les forces vives de la nation dans le delta central et la boucle du Niger afin d’apaiser le climat social; le renforcement des initiatives en cours dans le cadre de la médiation et de réconciliation entre les communautés; la mise en place d’un mécanisme national de prévention et de gestion des conflits; une plus grande implication de l’Etat conformément à sa mission régalienne dans la protection des populations et de leurs biens dans les zones concernées; la mise en place d’une politique efficace de communication afin d’éviter l’amalgame qui est fait sur les populations civiles selon leur apparence (facieste, habillement, religion, langue…); le désarmement de toute personne détenant illicitement des armes de guerre et en particulier les chasseurs traditionnels, plus connus sous le nom de ‘‘donsos’’, par le pouvoir public; mettre en place un mécanisme de retour rapide des écoles, des services sociaux de base, notamment (les centres de santé, eau et électricité), dans le delta central et la boucle du Niger; créer des pôles économiques de développement et financer des activités génératrices de revenus dans la zone concernée; l’amélioration de la gouvernance et le retour rapide de tous les services de l’Etat; le retour rapide des déplacés et des refugiés; l’instauration d’un dialogue avec les présumés djihadistes; privilégier les canaux traditionnels de règlements de litiges; accélérer l’intégration des écoles coraniques au système éducatif national.

Faisant des recommandations spécifiques, le Forum demande au gouvernement, aux autres pays membres du G5 Sahel et aux partenaires financiers de consacrer 60% des ressources financières du G5 à la création de conditions de développement économique dans les zones fortement touchées par la crise.

En outre, il recommande à l’Etat de s’investir pour la libération de toutes les personnes détenues à la Maison d’arrêt sur la base de l’amalgame et diligenter les nombreux dossiers de crime et d’atteinte aux droits de l’homme en souffrance au niveau de la justice.

Le forum donne solennellement mandat au coordinateur de la Mission des bons offices, l’Imam Mahmoud Dicko, d’entreprendre sans délai des négociations avec les groupes armés non signataires de l’Accord.

Pari difficile à tenir

L’espoir suscité avec la recommandation de négocier avec les groupes armés non signataires semble être le point de toutes les divergences depuis la Conférence d’entente nationale. L’on se souvient qu’à l’issue de ladite Conférence, tenue du 27 mars au 2 avril 2017, les participants ont recommandé de négocier avec les belligérants, du Centre en l’occurrence Ahmadou Koufa; mais aussi avec les extrémistes religieux du Nord, en l’occurrence Iyad Ag Ghali, tout en préservant le caractère laïc de l’Etat. Cette option sera écartée d’un revers de la main par la France.

«Iyad Ag Ghali demeure l’une des cibles prioritaires dans la bande Sahélo- saharienne. C’est un terroriste. Notre objectif est de le neutraliser », a réaffirmé Jean Marc Ayrault, l’ancien ministre des Affaires étrangère de la France lors de son passage à Bamako le 7 avril 2017.
Et le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta a réitéré cette position de ne pas négocier avec les groupes qualifiés de terroristes. Et pourtant, la Conférence d’entente nationale était le seul cadre idoine prévu dans l’Accord pour trancher définitivement la lancinante question de l’Azawad et de dégager les éléments d’une solution devant permettre au Mali de transcender sa douloureuse épreuve. Les observateurs de la crise malienne s’interrogent désormais si IBK va revoir sa copie en explorant cette voie afin de donner une chance à la paix.
Wait and see !

Boubacar SIDIBE
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