Après un sit-in de protestation organisé le 18 avril dernier pour exprimer le malaise des travailleurs face à la gestion, jugée catastrophique, des affaires du service ; le Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Protection de la Famille (SNS-AS-PF) du Centre Hospitalier Universitaire(CHU) Gabriel Touré exige désormais le départ de son directeur le Dr Abdoulaye Nènè Coulibaly. Cette décision été prise hier 26 avril 2012 au cours d’une assemblée tenue à cet titre sous le hangar situé entre la Réa-Adulte et la Médecine.
Abdoulaye Néné Coulibaly DG Chu Gabriel Touré
Risques de paralysie du service au CHU Gabriel Touré la semaine prochaine. En effet le comité syndical dirigé par le Dr Loséni Bengaly prévoit désormais des sit-in périodiques pour pousser son directeur à la sortie. Engagé dans un bras de fer qui dure depuis quelques temps, les deux parties semblent encore loin d’accorder leur violon pour assurer le bon fonctionnement du service au grand dam des usagers de cette structure hospitalière très sollicitée par les populations de la capitale.
Selon le Dr Loséni Bengaly, secrétaire général du SNS-AS-PF du CHU Gabriel Touré, un protocole d’accord avait été signé en janvier 2011 entre syndicat et la direction visant le payement des ristournes et les indemnités de garde du personnel. Ayant constaté que cet engagement n’avait pas été respecté par le directeur, le Dr Abdoulaye Nènè Coulibaly, le syndicat avait lancé un mot d’ordre de grève pour mars 2012. Ce mot d’ordre a été levé suite au coup d’état du 22 mars 2012. Après cet évènement, le syndicat a dû envisager d’autres moyens de revendication dont : le sit-in du mercredi dernier et suivi de l’assemblée générale d’hier.
A la tête du CHU depuis 2007, depuis son arrivée, le Dr Abdoulaye Nènè Coulibaly, selon les membres du SNS-AS-PF a cherché à combattre le syndicat, il a surtout nommés des personnes de son entourage à la tête de la plupart des services de l’hôpital. Constats de cette gestion népotique aujourd’hui, les comptes du service sont vides et saisi par des créanciers, l’hôpital est en panne, les travailleurs sont loin d’être dans les meilleures conditions. Au Dr Mama Boubacar Bamani d’égrener un chapelet de problèmes que connait le CHU Gabriel Touré suite à cette gestion, jugée catastrophique de Mr Coulibalys. Les problèmes concernent entre autres : le scanner et la radio en panne, le bloc technique ainsi que le bloc de l’ORL non opérationnels, la faible dotation de la pharmacie, la situation des 210 lots à usage d’habitation pour le personnel, le grand retard dans le payement des ristournes, le manque de gants d’examen, d’alcool, le non payement des allocations du personnel.
Aux dires des participants à cette assemblée générale, on constate une dette de 800 millions F CFA au compte de la pharmacie du CHU. Les 3 millions F CFA de la mutuelle, les 60 millions F CFA de prêt auprès d’une banque de la place pour payer les ristournes sont autant de griefs que ruminent les agents du CHU Gabriel Touré en longueur de journée. Toujours selon Mr Bamani, un patient a rendu hier son âme suite aux différents reports successifs de son intervention par manque de matériels adéquats. Pour l’adjoint au secrétaire général du syndicat, le Dr Boubou Kassambara : « Ce n’est pas un crime de demander le départ du directeur s’il s’avère qu’il est incompétent. Les attaques ne nous décourageront pas, nous userons de tous les moyens légaux dont dispose un syndicat pour le faire. Notre objectif n’est pas de paralyser les services, mais de faire comprendre à l’opinion nationale qu’il y a un malaise au CHU Gabriel Touré.». Dit-il. Face à son incapacité de faire plier le syndicat sur ses revendications, le Directeur semble procéder à des propositions de licenciement de certains contractuels de l’hôpital à sa hiérarchie.
C’est le cas le 13 mais 2012 de Djimé Kanté, standardiste au CHU Gabriel Touré. Son seul tort est d’avoir mobilisé les gens lors différentes rencontre du syndicat. C’est pourquoi, les responsables du syndicat diront qu’il ne faut pas céder aux intimidations. Ils en appelle à l’union sacrée de tous autour du cas Djimé Kanté. « Cette décision de vise pas Kanté seulement, elle concerne nous tous ici présents. Il faut rester ensemble en tout état de cause ». A averti Loséni Bengaly.