Bamako - Le maire de Sikasso (sud), Kalifa Sanogo, a déclaré dimanche sa candidature à la présidentielle de 2018 au Mali, au cours d'un entretien téléphonique avec un journaliste de l'AFP.
"Oui, à la demande de milliers de mes partisans réunis samedi à Sikasso, j'ai accepté d'être candidat à l'élection présidentielle de 2018", a affirmé Kalifa Sanogo.
Ancien PDG de la compagnie malienne de développement textile (CMDT), Kalifa Sanogo est maire de Sikasso, à environ 380 km au sud de Bamako, proche des frontières burkinabè et ivoirienne et capitale d'une des dix régions du Mali. Il est le premier à entrer dans la course au scrutin présidentiel.
Selon les observateurs, M. Sanogo devrait être l'un des candidats les plus sérieux lors de la primaire pour désigner celui qui portera les couleurs de l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) à la prochaine présidentielle.
Principal allié du pouvoir malien au sein de la mouvance présidentielle, l'Adéma a décidé samedi de présenter son propre candidat à ce scrutin.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dont le premier quinquennat s'achève en 2018, n'a pas encore officiellement fait acte de candidature pour un second mandat, mais il était pressenti pour être le candidat unique de la mouvance présidentielle.
Au cours des derniers mois, la violence a redoublé au Mali avec des violations répétées de cessez-le-feu et des attaques contre des Casques bleus présents dans le pays pour accompagner l'accord de 2015 entre le gouvernement et l'ex-rébellion à dominante touareg dans le nord du pays.
En dépit d'une présence militaire française et de celle de l'ONU, le pays reste un lieu de passage pour des trafics en tous genres et le théâtre d'actions de force de groupes jihadistes armés, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L'armée n'a guère la capacité de les neutraliser et l'Etat
peine à combattre la corruption et à faire fonctionner institutions et administrations.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont en grande partie été chassés en 2013 à la suite d'une intervention militaire française qui se poursuit encore actuellement. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.