La Plateforme « Antè A bana » a tenu une assemblée générale, le samedi 16 septembre 2017 au siège de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Ordre du jour : présentation et examen du Manifeste de la Plateforme ; la démission du directoire de la Plateforme et des questions diverses. Même si des petites corrections doivent être apportées au Manifeste, le document a été apprécié et acclamé par l’Assemblée générale. Il ressort de son contenu que bientôt des actions d’envergures seront menées contre la rétention des cartes NINA. En outre, dans ce manifeste, la Plateforme demande une relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, afin de le rendre accessible aux Maliens et applicable. Comme convenu et attendu, à la suite donc de la démission du bureau, une commission ad hoc de 29 membres a été mise en place pour diriger provisoirement la direction de la Plateforme avant la mise en place effective, dans un bref délai du nouveau directoire.
Cette assemblée générale était placée sous la présidence de la présidente de la Plateforme « An tè, A bana : Touche pas à ma constitution ! », Mme Sy Kadiatou Sow, en présence de Tiébilé Dramé, Djiguiba Keïta, Me Amidou Diabaté et Makan Moussa Camara du Parena, de l’ancien ministre Soumana Sako de la Cnas Faso hère, de Mme Coulibaly Kadiatou Samaké de l’URD, de Nouhoum Togo du Pdes, de Lacine Diawara du Biprem, de l’honorable Amadou Thiam de l’Adp-Maliba, de Souleymane Koné et Alhousseini Abba Maïga des Fare Anka wuli, de Amadou Bédi Daou du Mouvement trop c’est trop, des syndicalistes comme Soumana Kalapo de la Cstm, de l’ancien conseiller à la présidence, Etienne Fakaba Sissoko, de l’artiste Master Soumi, de Mohamed Touré du CNID Association et bien d’autres personnalités.
Dans le manifeste lu par Djiguiba Keïta (PPR), la Plateforme dit avoir tiré les leçons de ses actions de protestation pacifique – marches et meetings des 17 juin, 1er et 15 juillet, 3 et 19 août 2017 – qui, par leur niveau de mobilisation populaire, ont moralement et politiquement légitimé leur combat au sein de la Plateforme AN TE A BANA contre la révision constitutionnelle et en ont fait une force de veille républicaine, démocratique et citoyenne dédiée à la défense des droits et libertés publiques. Pour la première fois, indique l’orateur, les Maliens se sont mobilisés pour dénoncer la dégradation de la situation sécuritaire, et pour faire face à l’affaissement des institutions de la gouvernance démocratique, politique et économique. « La gouvernance en cours, caractérisée par la multiplication des scandales financiers et l’amplification des formes de corruption, de chantage, de racket des citoyens, de la non redevabilité et de l’impunité généralisée, témoigne d’une tragique déconnexion du pouvoir exécutif d’avec les priorités du pays », précise le manifeste de la Plateforme. Après avoir mis en échec le projet de révision de la constitution, la Plateforme est déterminée à rester debout et vigilants face à toute « velléité » de changement anticonstitutionnel de la Constitution du 25 février 1992. La Plateforme AN TE A BANA affirme sa volonté de contribuer à ce que le peuple malien maîtrise mieux son destin républicain, démocratique et pluraliste. « C’est pourquoi : Nous, femmes et hommes, initiateurs et adhérents au présent Manifeste, décidons d’élaborer et d’adopter ce Manifeste conformément aux principes directeurs ci-après : l’attachement indéfectible aux valeurs de la République, à la laïcité de l’Etat, à l’intégrité du territoire national et à la souveraineté du Mali ; le respect des principes démocratiques, l’accès au pouvoir et son exercice conformément à la constitution et aux principes d’un Etat de droit qui comprend le rejet et la condamnation des changements anticonstitutionnels ; la séparation effective des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ; la participation effective des citoyens au processus démocratique et à la gestion des affaires publiques par l’exercice d’un contrôle citoyen, l’indépendance, la crédibilité, la célérité de la justice et la lutte contre l’impunité sous toutes ses formes, la transparence dans la gestion des affaires publiques, la condamnation et la répression des actes de corruption, la récompense du mérite par l’encouragement de l’intégrité », lit-on dans le Manifeste.
Après la démission du bureau, une commission ad hoc dirige provisoirement
L’objectif stratégique de la Plateforme AN TE A BANA est de travailler à créer les conditions sine qua non d’une paix durable au Mali, à savoir, l’organisation, à intervalles réguliers, d’élections transparentes et crédibles incluant le recouvrement de l’intégrité territoriale, y compris le déploiement de l’armée et de l’Administration sur l’ensemble du territoire national ; l’accès démocratique aux médias d’Etat, surtout à l’ORTM ; l’instauration de la biométrie et l’audit du fichier électoral, la création d’une autorité unique et indépendante de gestion des élections. En outre, la Plateforme entend engager un acte citoyen d’envergure contre la rétention des cartes NINA. La Plateforme a dénoncé dans son manifeste, le tripatouillage des procédures et des résultats électoraux; la désignation partisane des présidents et assesseurs des bureaux de vote et bien d’autres dérives. « Au regard de la triste réalité décrite ci-dessus, nous décidons de jouer désormais notre rôle de veille citoyenne pour parer aux problèmes conjoncturels les plus urgents, en élaborant et en exécutant, chaque fois que de besoin, des plans d’actions appropriés ; Rappelons la Communauté Internationale à son devoir de prévention des conflits post électoraux ; Invitons à une relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, afin de le rendre accessible aux Maliens et applicable ; Convenons de lutter farouchement contre le séparatisme et le terrorisme, par la légitimation de l’Etat », indiquent les membres de la Plateforme. Ce manifeste a été apprécié par la majorité des participants à l’Assemblée générale à l’image de Bakary Doumbia, président du forum des organisations de la société civile qui a souligné que le manifeste est très bon. Il a souhaité à ce que le manifeste soit ventilé dans les langues nationales.
Par ailleurs, comme convenu et attendu, à la suite donc de la démission du bureau, une commission ad hoc de 29 membres a été mise en place pour diriger provisoirement la direction de la Plateforme avant la mise en place effective, dans un bref délai du nouveau directoire. Cette commission va mener des réflexions sur la composition du futur bureau avant le 25 septembre prochain, date de la prochaine Assemblée générale de la Plateforme. Parmi les membres de ladite commission, on peut citer : Dr Bréhima Fomba, Djiguiba Keïta (PPR), Souleymane Koné, Moussa Makan Camara, Fatoumata Sacko, Mohamed Touré, Kalifa Doumbia, Tiémoko Maïga, Fatoumata Sacko, Mamadou Sidibé, Moussa Sangaré, Kadidia Fofana, Almoubachar Haïdara, Nouhoum Sarr, Mohamed D Traoré, Etienne Fakaba Sissoko, Abdramane Dicko, Ibrahim Kébé, Jean Bosko Dako, Adam Camara, Nouhoum Togo.
Lors des débats qui ont été quelques fois houleux, l’union de la Plateforme a été mainte fois prônée. « Dans l’histoire politique d’IBK, c’est la première fois qu’il recule. Et cela parce que la plateforme est restée unie. L’objectif est de gagner le combat, nous devrons tout faire pour maintenir la Plateforme », a souligné l’honorable Thiam. Quant à Tiébilé Dramé, il a rappelé que la plateforme a pu faire des mobilisations historiques. Pour sa part, le jeune ressortissant de Gao qui était présent à l’Assemblée générale a déploré l’absence de l’Etat dans sa région. Avant d’ajouter que la jeunesse de Gao dit NON à la mauvaise gouvernance.