4 septembre 2016, 4 septembre 2017, jour pour jour, un géant nous a quitté, un aigle royal a pris son envol pour le voyage ultime. Amadou Traoré, affectueusement appelé Amadou Djicoroni, s’en est allé pour toujours.
Aucun mot, aucun substantif, aucune métaphore n’est assez fort , n’est assez précis pour décrire l’immensité de la perte, et la disparition poignante de ce grand homme.
Il était l’un des témoins les plus représentatifs de notre histoire politique récente.
Pourfendeur de l’injustice et du révisionnisme, il s’est battu pendant trois décennies contre les tentatives de falsifications et de réécriture de l’histoire du Mali. Il était un homme de conviction, un homme dont l’intégrité et le courage ont toujours pris le dessus sur tout le reste.
Il a contre vents et marées, gardé une posture sentinelle contre toute velléité machiavélique de tenir la mémoire des pères fondateurs de la République du Mali.
Il a permis grâce à son œuvre riche et avant-gardiste, à ces pères fondateurs de dormir tranquille et en paix dans leur tombe.
Sa pugnacité dans le combat, son courage légendaire, son vécu en parfaite harmonie avec le discours, son exemplarité et l’œuvre immense qu’il laisse derrière lui, demeureront à jamais pour nous et pour les générations à venir une source d’inspiration majeure.
Comme pour compléter et parachever la pensée d’Amadou Hampaté Bâ, ta disparition au regard de l’immensité et de la densité de tes œuvres, nous fait dire sans hésitation aucune, qu’un vieillard qui meurt peut demeurer une bibliothèque pour l’humanité et pour l’éternité.
Dors en paix papa, camarade, que Dieu tout puissant t’accueille dans son paradis.
Moctar S. TRAORE
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Professeur Yoro Diakité, président du parti BARA
À la mémoire de Amadou Djicoroni Traoré, notre aîné bien aimé
Mesdames et Messieurs, Camarades jeunes,
On a coutume de dire que ‘’tout homme doit mourir un jour ‘’. Oui, certes ; mais toutes les morts n’ont pas la même signification.
Un écrivain de la Chine antique disait :’’Certes, les hommes sont mortels, mais certaines morts ont plus de poids que le mont Taichon, d’autres en ont moins qu’une plume.’’ Amadou fait partie des morts dont le poids est plus lourd que 1000 collines de Koulouba.
Mourir pour les intérêts du peuple pèse dix milles fois plus que mourir pour les exploiteurs et oppresseurs du peuple. Amadou Djicoroni, pour le peu que je connais de lui depuis les années 1990, a servi de toutes ses forces le peuple malien, il est mort en servant ses intérêts stratégiques, en dénonçant le régime dictatorial de Moussa Traoré, en démasquant la petite bourgeoisie malienne qui s’est emparée du pouvoir en mars 1991, j’en fais partie et qui utilise le pouvoir d’Etat pour se servir aujourd’hui et non pas servir le peuple, qui s’enrichit de façon arrogante au vu et au su de tous, obstruant et hypothéquant l’avenir de la grande masse de notre jeunesse, détruisant chaque année d’avantage la nation malienne, ouverte aujourd’hui, et largement au capital financier international et à toutes les aventures terroristes, djihadistes, et trafics de toutes sortes.
Toute la lutte d’Amadou Djicoroni tournait au fond d’une seule et même préoccupation : comment sortir notre chère patrie de ce bourbier dans lequel ses propres enfants l’ont plongé ? Que faire ?
Evidemment Amadou Djicoroni, notre cher et regretté aîné, n’est plus là pour y répondre. L’avenir appartient à la jeune génération combattante, clairvoyante, patriotique et révolutionnaire.