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Problématique de la paix au SAHEL: Les Africains ne doivent compter que sur eux-mêmes
Publié le mardi 19 septembre 2017  |  L’Inter de Bamako
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Un an nous sépare des élections présidentielle et législative de 2018. C’est l’occasion de rappeler aux maliens de tous bords : les pros et anti de la révision constitutionnelle de se battre pour que le Mali organise les élections sur fonds propres. Les africains doivent avoir à l’esprit que le monde occidental (surtout l’Union européenne et les USA) n’est pas là pour nos intérêts. Le monde occidental est là pour nous imposer sa pensée et son mode de vie et de justice.




A travers la « démocratie », le monde occidental cherche à nous imposer ses candidats. Ce n’est pas en une journée que des observateurs de l’Union européenne, de la francophonie et de l’union africaine puissent contrôler la transparence des élections présidentielle, législative et sénatoriale d’un pays. La stratégie du monde occidental est bien connue. Dès que le candidat de leur choix arrive à passer au premier tour à la suite de fraudes et d’irrégularités, ils se précipitent à organiser une conférence de presse pour dire aux candidats malheureux d’accepter les faits. Les dernières élections au Kenya l’ont prouvé avec la conférence de presse organisée par l’ambassadeur des USA au nom de l’ensemble des partenaires diplomatiques et financiers auprès de ce pays de l’Afrique orientale. Ils ont conseillé à l’opposition d’accepter la décision de l’autorité qui a organisé les élections et de déposer leurs recours à la justice. Ils avaient en tête aussi que la cour suprême ne changera pas le verdict car leur candidat est bien Uhuru Kenyatta.
Pour l’honneur et la dignité du Mali, il faut discuter avec tous les fils du Mali sans rien exclure. Pour cela, il faut rappeler au président IBK de ne pas se cramponner aux recommandations de ses amis français qui l’ont dit de ne pas discuter avec les jihadistes Iyad ag Ghaly et Amadou Koufa. Et pourtant, la France a l’habitude de discuter avec le diable pour ses intérêts. Elle a discuté avec les mêmes jihadistes pour libérer ses otages d’Areva du Niger. Personne ne peut exclure la question de la religion islamique du jeu politique malien car les maliens sont musulmans à plus de 90%. Et puis, la France n’est pas le Mali. Les maliens ont le droit d’exprimer leur souveraineté devant n’importe quelle nation et n’importe quelle organisation internationale, même l’ONU. Et si le président IBK dit que les jihadistes maliens (Koufa et Iyad) doivent répondre de leurs actes en rentrant dans le processus de paix (sa condition avancée sur les antennes), les têtes de file du MNLA aussi doivent répondre de leurs actes. Tout le tsunami est parti du MNLA. Si le président IBK refuse d’inclure les jihadistes dans le processus de paix, il donne raison à AQMI qui avait déclaré dès la semaine de son investiture en septembre 2013 « qu’il est un fonctionnaire au service de la France et qu’ils seront à bout de lui ». M. Aliou Mahamar Touré, l’ancien commissaire islamique de Gao a été jugé et condamné à dix ans de prison et pourtant ceux qui lui donnaient des ordres au sein du MUJAO sont connus et ils sont libres à Gao. Il s’agit de Yoro ould Daha. Il a raison de dire « qu’il est jugé aujourd’hui parce qu’il n’est pas touareg ». C’est ça, l’injustice ! Mais M. Aliou Mahamar Touré doit reconnaître aussi que le MUJAO est surtout composé de plus d’arabes que de touaregs. Il doit reconnaître qu’il est à la barre parce qu’il est noir. Il est à la barre parce qu’il est « misérable » car le misérable n’a pas de parrain(s) ni de couverture (s) pour le mettre à l’abri.
Pour l’honneur et la dignité du Mali, les cadres maliens doivent bien gérer leurs ressources internes et aller à la bonne gouvernance. Un pays qui est mal gouverné sera toujours à la traine des autres. Notre situation actuelle est la conséquence de nos propres actes que nous avons posés de nos propres mains. La révision constitutionnelle fait partie du processus de l’accord d’Alger de 2015.Si le nord n’était pas tombé, aucune condition ne sera imposée aux Maliens.
En 2018, pour l’honneur et la dignité de notre pays, les élections doivent être organisées sans appartenance politiques, sans prendre de l’argent avec les politiques mais avec conviction pour sortir le pays de l’impasse. L’Occident organise ses élections sans l’Afrique et ses délégués. Nous subissons les humiliations de l’occident par nos propres comportements négatifs.
Pour l’honneur et la dignité du peuple malien, le gouvernement du Mali doit organiser des concertations nationales entre tous les fils du Mali afin d’écarter toute idée de guerre. Si le G5 Sahel était une idée propre aux seuls Etats du Sahel, c’est une bonne chose. Mais nous voyons que la France est derrière ça et qu’elle cherche toujours à garder ses pieds sur le continent . Il faut que l’Afrique conçoive ses propres plans de développement, de sécurité et il faut que les africains soient bien solidaires. En restant soudés, nous pourront faire face à tout défi.
Pour ma proposition, à la place de G5 Sahel, il serait mieux de mettre G5 justice pour le Sahel.Il faut la justice dans tout l’espace Sahel pour toutes les populations qui y vivent sans distinction d’ethnies ou de religions. Le jour où le citoyen qui a été victime de vol a été mis dans ses droits par ceux-là mêmes (policiers, gendarmes, administrateurs, juges, etc.) qui ont le devoir de le faire, ce jour-là, le Sahel sera heureux et il sera un grand espace de sécurité. Le plus grand facteur d’insécurité pour le Sahel est l’injustice. Quand les fonctionnaires maliens collaborent avec les voleurs pour dépouiller les vrais propriétaires de leurs biens, ces derniers tomberont dans les mains d’Amadou Koufa et ils ont raison car ce dernier rend bien la justice. Amadou Koufa n’a pas besoin de prendre une horde d’avocats pour rendre la justice. S’il y’a la justice, nous n’avons pas besoin de mobiliser autant de troupes armées. Aujourd’hui, plusieurs paysans n’ont pas pu travailler leurs champs dans le centre du Mali à cause de l’insécurité où les paysans et les peulhs ont vu leurs animaux volés (troupeaux, bœufs de labours) et les tueries intercommunautaires qui ont amené l’inquiétude quotidienne où chacun se méfie de l’autre. Le Mali et les maliens n’ont pas besoin de ça. Et il faut que le gouvernement pense à indemniser les populations sinistrées au niveau de toutes les communautés : peulhs, bambaras. Cela peut amener la paix et la concorde au niveau de l’espace G5 Sahel. C’est mieux que la mobilisation de troupes armées. Le G5 Sahel surtout lutter contre les voleurs et les grands bandits qui sont entrain de dépouiller et violer les populations sur les grands axes routiers. Ces voleurs et grands bandits sont nés sous l’aile de la rébellion et du terrorisme.
Au lieu d’aller à New York pour quémander le financement du G5 Sahel, la solution se trouve dans les propres mains des dirigeants du G5 Sahel. Ces dirigeants doivent utiliser toutes leurs énergies dans la lutte contre la corruption, dans la lutte contre la délinquance financière, dans la lutte contre les inégalités sociales. Il faut que les ressources du G5 Sahel soient bien réparties entre ses populations. Il faut que les dirigeants du G5 Sahel agissent eux-mêmes dans le droit fil de la justice en combattant avec la dernière énergie les mauvais comportements des agents de ces Etats. L’argent pour lequel ils se déplacent pour New York, ils doivent l’investir dans le développement du G5 Sahel en construisant des points d’eau pour les animaux et les personnes, des routes, des centres de santé, de barrages de retenue d’eau pour des aménagements agricoles, des écoles, etc. C’est ça la meilleure sécurité du G5 Sahel.
Yacouba Aliou
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