Ayant recueilli 77,32% des suffrages, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta a prêté serment le 04 septembre 2013 au Centre international de conférence de Bamako. Deux semaines après, soit le jeudi 19 septembre, c’est le Stade du 26 Mars qui a abrité les festivités marquant la prise de fonctions du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta.
Une quarantaine de délégations étrangères et une vingtaine de chefs d’État ont pris part à cette fête historique, qui s’est aussi déroulée en présence de milliers de Bamakois. C’est aux de 11 heures que les chefs d’État ont commencé à arriver au Stade du 26 Mars. L’arrivée du président français de l’époque, François Hollande et de son homologue du Tchad, Idriss Deby Itno n’est pas passée inaperçue. En effet, le public a tenu à rendre hommage à ces deux personnalités en lien avec les combats dans les zones septentrionales du Mali où des soldats français et tchadiens, en appui aux forces maliennes, ont affronté au prix de leur vie les groupes terroristes qui occupaient cette partie du territoire national.
C’est à 12h10 mn, sous une forte chaleur, que le nouveau président de la République du Mali est arrivé au Stade. Debout dans son ‘’Command car’’ (véhicule de commandement paré des couleurs nationales), Ibrahim Boubacar Kéïta a reçu l’ovation de l’assistance tandis qu’il passait en revue les troupes qui lui rendaient les honneurs militaires, avant de s’installer à la loge officielle à côté de son épouse. La cérémonie a enregistré cinq interventions, celles des présidents de la France, de la Côte d’Ivoire (président en exercice de la CEDEAO), du Tchad, du Roi Mohamed VI du Maroc (Invité d’honneur) et le discours de l’hôte du jour, le président Ibrahim Boubacar Kéita.
L’adresse du président Kéïta a été précédée d’une prestation des cantatrices du Mandé qui ont chanté la gloire du Mali du temps du plus célèbre de ses empereurs, Soundjata Kéita, dont l’un des descendants, en la personne de Ibrahim Boubacar Kéita, conduit aujourd’hui les destinées du Mali. L’assistance a pu écouter une chanson presque improvisée de l’artiste Fantany Touré, rendant hommage au président IBK pour son « kankélétiguiya » (homme de parole).
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a, dans son intervention, rappelé la grandeur de notre pays, souhaitant que la cérémonie marquant le début de son mandat, ouvre une nouvelle page sur laquelle il faut espérer. Assurant que son slogan «Le Mali d’abord » n’était pas un vain mot, le chef de l’État a jugé que notre pays pouvait rejoindre les pays émergents en s’appuyant sur ses potentialités agricoles et minières. Il a promis d’entreprendre des actions en ce sens tout en mettant l’accent sur la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance. Le président Kéïta a insisté sur les priorités de l’heure : l’instauration de la paix et de la sécurité dans tout le pays en relation avec la réhabilitation de l’armée, l’instauration d’une école pour tous, la création d’opportunités nouvelles contribuant à l’épanouissement de tous les Maliens. En outre, le chef de l’État a évoqué l’instauration d’une justice impartiale au service de tous. « Notre mission est celle de la reconstruction du Mali et de ses institutions, une reconstruction qui se fera sur des valeurs républicaines, avec une justice impartiale, avec la promotion de l’égalité de chances. La lutte contre la corruption sera implacable », a-t-il assuré.
Massa SIDIBE
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SOUTIEN UNANIME ET SANS FAILLE DES AMIS DU MALI
C’est le jeudi 19 septembre 2013 que se sont déroulées au Stade du 26 Mars les festivités marquant le début effectif du quinquennat du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. L’événement a réuni une quarantaine de délégations et une vingtaine de chefs d’État (un record au Mali ?). Ladite cérémonie a été marquée par plusieurs interventions. Premier à prendre la parole, le président français de l’époque, François Hollande, a exprimé sa fierté d’avoir contribué à ce qu’il convient d’appeler la « victoire de la démocratie sur l’obscurantisme ». L’illustre hôte n’a pas oublié l’accueil triomphal qui lui avait été réservé par le peuple malien au cours de sa précédente visite dans notre pays, survenue au lendemain des victoires militaires décisives au Nord du Mali.
« Je me souviens encore de l’immense joie qui m’animait quand je suis arrivé ici à Bamako en février dernier (févier 2013 NDLR). Nous étions au début de notre guerre. Aujourd’hui, la victoire est la nôtre. Cette victoire, elle a commencé quand Konna a été libéré. Elle a commencé quand Gao, Tombouctou et Kidal ont été libérés. La France est fière d’avoir participé à cette victoire », a affirmé François Hollande.
Le chef de l’Etat français s’est dit prêt à travailler en étroite collaboration avec le nouveau président qu’il traite d’ami. Son estime pour Ibrahim Boubacar Keita ne souffre d’aucune ambiguïté. « Le Mali a un bon président. C’est un grand homme que je connais personnellement. Cher Ibrahim, la France et le Mali sont liés par un bel exemple de partenariat et de solidarité aux yeux de la communauté internationale. Quand les libertés sont menacées et les droits sont bafouillés, le monde a le devoir d’intervenir. Voilà désormais le message de Bamako à l’endroit de la communauté internationale », a lancé François Hollande. Pour le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO à l’époque, le peuple malien a prouvé au monde entier sa maturité. Il a ajouté que ce qui s’est passé au Mali aurait ébranlé n’importe quelle nation. Selon le président Ouattara, grâce aux autorités de la Transition et à l’ensemble du peuple malien, le pays entame une sortie heureuse d’une crise qui n’avait que trop duré. « Oui, IBK est l’homme de la situation. Tes qualités d’homme d’Etat et ta carrure sont de notoriété. Oui avec vous, Monsieur le président, le Mali est entre de bonnes mains », a conclu le président ivoirien. A sontour, le président tchadien, longuement ovationné par le public chaque fois que son nom était prononcé, a exprimé sa fierté et sa reconnaissance aux autorités et à l’ensemble du peuple malien. Idriss Déby Itno a réaffirmé tout son attachement au peuple malien et a assuré de sa disponibilité à œuvrer au sein de la communauté internationale pour le retour à la paix définitive au Mali. Au président IBK, Idriss Déby Itno, a exposé le secret de la stabilité sociale au Tchad. « Être à l’écoute de son peuple, savoir faire des compromis dans le respect des textes fondamentaux, voilà ce que le Tchad a toujours fait. Je ne doute pas de vos qualités d’homme d’Etat. Vous avez besoin de ces qualités, car les chantiers sont immenses », a-t-il confié.
Pour sa part, le Roi du Maroc, Mohamed VI, a décliné les axes du nouveau partenariat du royaume chérifien avec notre pays. Selon le souverain chérifien, l’apport du Royaume à la reconstruction du Mali sera porté sur la réhabilitation du patrimoine islamique détruit par les occupants, mais aussi et surtout sur la promotion de la culture islamique. « Aujourd’hui, nos deux gouvernements procéderont à la signature d’un accord pour l’envoi de 500 imams maliens pour se former aux préceptes du courant « malikite » de l’islam. Le rêve d’un Mali unifié est devenu une réalité. Et le devoir du royaume Maroc sera de contribuer à son essor », s’est engagé le Souverain chérifien.