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Reconnaissance des semences paysannes et des droits des paysans: Les organisations paysannes expriment leur détermination
Publié le mardi 19 septembre 2017  |  Le Tjikan
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Des paysans venus de l’extérieur et de l’intérieur du pays étaient en conclave du 11 au 13 septembre dernier au Centre de Formation Pratique Forestier Jean Djigui Keita à travers un atelier de dialogue et de concertation pour la reconnaissance des droits des paysans et leurs droits sur les semences. Le thème de la rencontre était « semences normes paysannes : pour la renaissance des semences paysannes et des droits des paysans ». La cérémonie d’ouverture était présidée par le représentant du ministre de l’Agriculture, Seydou Keita. Il avait à ses côtés, Assetou Kanouté, représentant du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Mamadou B. Camara et Mamadou Goita de la CNOP.
Dans son intervention, le représentant du ministre de l’Agriculture a indiqué que les semences paysannes constituent un socle essentiel pour atteindre la souveraineté alimentaire. Avant d’ajouter que le système malien reconnaît le système semencier paysan. Il a donné l’assurance que la reconnaissance officielle du système semencier malien dans un cadre juridique est une des priorités du gouvernement du Mali tout en respectant les règlements de la sous-région. Pour lui, cette officialisation est importante car s’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre des conventions signées et ratifiées par le Mali notamment celle relative à la diversité biologique et ses protocoles connexes, le traité international sur les ressources phytogenitiques pour l’alimentation et l’agriculture.
« Après l’étape de la ratification, une autre étape, non moins importante devrait être le soutien aux efforts des agriculteurs, des communautés locales dans la sélection et la valorisation de la biodiversité pour l’agriculture et l’alimentation et reconnaitre les droits des agriculteurs de conserver, d’utiliser, d’échanger et de vendre les semences issues des variétés produites dans leurs champs »,a-t-il indiqué.
Selon lui, le processus de révision de la politique semencière au Mali est une bonne occasion pour prendre en compte cette dimension de la reconnaissance, de la promotion des semences paysannes et les droits des paysans sur leurs semences. Il s’est dit convaincu que les résultats de l’atelier contribueront à faciliter la prise en compte des semences paysannes dans le dispositif institutionnel, législatif et règlementaire du secteur semencier national.
Le représentant de la FAO, Mady Coulibaly a rassuré les paysans de l’accompagnement de sa structure.
« Nous devons préserver notre biodiversité. Aucun illusionniste ne doit venir nous distraire de cette voie et nous avons la chance d’avoir certains partenaires comme BEDE avec nous et qui nous soutiennent dans ce combat », a ajouté Ibrahima Coulibaly, président de la CNOP.
A sa suite, Anne Berson Dena, responsable de l’Association BEDE (Biodiversité Echanges et Diffusion d’Expériences) de la Zone Afrique de l’Ouest a souligné que cet atelier est la suite d’un long processus et sera suivi d’autres activités comme l’atelier régional également sur les semences en collaboration avec la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique (COPAGEN), l’anniversaire des 10 ans du Centre Nyeleni de Selingué, la réunion du CIP pour discuter du droit des paysans aux discussions officielles du Traité International sur les Ressources Phytogeniques et la 4ème conférence internationale sur l’Agriculture Ecologique et Biologique prévue en décembre 2017 à Bamako.
Les trois jours de l’atelier ont été riches en partage d’expériences et de débats sur les différentes présentations. Parmi ces présentations, celle de Pr Amadou K. Coulibaly, enseignant-chercheur à l’IPR-IFRA de Katibougou, celle de Mohamed Coulibaly, juriste environnementaliste, d’Alima Traoré, présidente de la COFERSA-Sikasso, d’Abdramane Z. Traoré, promoteur de la Ferme Agroécologique de Benkadibougou, d’Ali Ongoïba ou encore celle sur le Guide pour la formulation d’une politique semencière nationale.
Chaque présentation traitait d’un thème spécifique. Celle du Pr Amadou K Coulibaly, point focal du projet Agriculture Biologique et Ecologique (AEB) à l’IPR-IFRA de Katibougou portait sur : agroécologie paysanne et biodiversité pour l’agriculture et l’alimentation au Mali.
Dans sa présentation, il a donné plusieurs définitions de l’agroécologie. Selon lui, c’est une stratégie de production acceptable écologiquement, économiquement et socialement.
L’expérience malienne saluée par les participants venus de l’extérieur
Lors de cet atelier, les participants venus de l’exterieur (Afrique du Sud, Sénégal, Niger, Burkina Faso, Côte D’ivoire, Benin, France, etc..) ont salué le degré d’implication du Mali dans le combat de reconnaissance des semences paysannes et des droits des paysans. Ils ont promis de se servir de l’experience malienne dans leurs pays respectifs.
Après les trois jours d’atelier à Tabacoro, les participants se sont rendus à Segou du 14 au 16 septembre pour un autre atelier de reflexionsur la protection des semences paysannes et les droits des agriculteurs. Un atelier organisé par la COPAGEN (Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique)dans le cadre du Programme d’Appui aux Initiatives Economiques contribuant à une transformation écologique et sociale des territoires ruraux (PAIES-SAHEL) . C’était à l’hotel Hambé de Segou et la cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence de du Point Focal de la COPAGEN, Mme Kadidja Koné. Elle avait à ses côtés, Mme Cissé Fatoumata Boré, Coordinatrice du PAIES-région Sahel.
Il s’agit d’un atelier qui visaiit à renforcer les capacités des membres de la COPAGEN et des organisations alliées sur les intruments juridiques et les cadres politiques relatifs aux semences en Afrique de l’Ouest. Le but était aussi de renforcer les capacités d’action des membres de la COPAGEN pour l’élaboration d’un argumentaire sur la problématique des semences à des fins de plaidoyer, pour partager et échanger des expériences dans la perspective de la construction d’un système semencier alternatif adapté au contexte et aux besoins des paysanset producteurs agrioles d’Afrique de l’Ouest. Mais aussi, de proposer des pistes d’actions en vue d’évoluer vers le cadre de structuration du système semencier alternatif souhaité, de traiter les enjeux et les défis de la certification sociale des semences en Afrique de l’Ouest, de renforcer et d’harmoniser les cadres de lutte existant dans les pays et au niveau de l’Afrique de l’Ouest.
Selon Mme Cissé Fatoumata Boré, l’un des enjeux majeurs de son programme est la mise en place d’une dynamique autour de l’agroécologie en multipliant de telles rencontres et en mutualisant les compétences et expériences des acteurs.
M.Dolo
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