Le collectif des régions non opérationnelles (Crnop) a marché dimanche 17 septembre 2017 dans la nouvelle région de Bandiagara pour dénoncer le mépris du chef de l’Etat et de son gouvernement depuis son élection en septembre 2013. Il dénonce la violation de la loi N°2012-017 du 2 mars 2012 portant création de onze nouvelles en république du Mali dans son article 4. Le Crnop a ainsi donc décidé de ne pas participer aux élections locales et régionales tant que leurs régions respectives ne seront pas opérationnelles. L’un des slogans de cette grande mobilisation était « nos régions abritent déjà les services régionaux indispensables aux fonctionnements réel d’une région ».
Avant la marche, les délégués venues de toutes les régions concernées ont été salué l’implication de notabilités de Bandiagara et demandé leurs bénédictions pour les nouvelles régions qui attendent toujours d’être opérationnelle depuis leur création le 2 mars 2012. La marche a enregistré la présence du président du conseil de cercle de Bandiagara, des 21 maires ou leurs représentants du cercle Bandiagara. La marche a commencé à partir du rond-point Dagabanou à la préfecture de Bandiagara où la déclaration du Crnop a été lue et remise au préfet du cercle. Le préfet adjoint Karifa Koné après réception de la déclaration du Crnop, « nous avons suivi la lecture et nous prenons l’engagement que le document aura le retentissement que vous souhaitez car nous allons le transmettre aux autorité compétentes pour les dispositions à prendre» a-t-il promis le préfet adjoint au Crnop.
Après la remise de la déclaration aux autorités à la préfecture, les marcheurs se sont dirigés vers le stade Nianga Timbély. Un grand meeting a eu ainsi lieu avec l’ensemble des élus locaux des communes de Bandiagara, de Bankass et ceux de Koro et les différentes délégations venues des huit autres régions et la population de Bandiagara fortement mobilisée. Le maire de la commune urbaine de Bandiagara Housseyni Saye dans son discours de bienvenu a renouvelé sa reconnaissance aux président ATT pour avoir ériger ces cercles en régions. « Notre population est reconnaissance. C’est pourquoi aujourd’hui, en revendiquant la mise en œuvre du projet, nous célébrons aussi le visionnaire, Son Excellence Amadou Toumani Touré (ATT) ancien président qui est à la base de cette décision courageuse et salutaire dont on n’a plus le courage de poursuivre. Mais on le poursuivra Inchallah » a martelé le maire de Bandiagara.
Ce qui suit est la déclaration lue par le président du collectif des régions non opérationnelles Mamba Coulibaly de la nouvelle région de Bougouni dont copie a été remise au préfet adjoint et au maire de Bandiagara.
Déclaration à la suite de la marche du Crnop à Bandiagara
L’Assemblée Nationale de la République du Mali a de bonne foi délibéré et adopté en sa séance du 31 janvier 2012, la loi N° 2012-017 du 2 mars 2012 promulguée par le président de la République. Cette loi en son article 1er dispose « le territoire de la république du Mali comprend le District de Bamako et les dix neufs (19) régions suivantes : Région de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit, Ménaka, Nioro, Kita, Dioïla, Nara, Bougouni, Koutiala, San, Douentza, et Bandiagara.
En son article 2, elle dispose : les cercles et les arrondissements composant chaque région seront déterminés par la loi. Conformément à cet article de la loi de création, les cercles et les arrondissements de Ménaka et de Taoudénit ont été déterminés par la loi N°2012-018 du 2 mars 2012. Les neuf autres régions à savoir les régions de Nioro, de Kita, de Dioïla, de Nara, de Bougouni, de Koutiala, de San, de Douentza et de Bandiagara ont été royalement ignorées malgré la teneur de l’article 4 de la même loi N°2012-017 du 2 mars 2012 qui dispose « la présente loi abroge au fur et à mesure de sa mise en œuvre échelonnée sur cinq ans à compter de sa promulgation toutes dispositions contraires… ».
Les neuf régions attendent désespérément leur tour de découpage et mieux d’opérationnalisation totale. Toutes leurs sollicitations y affairantes, notamment : les déclarations de Bougouni et de Dioïla ; la lettre ouverte à Kita adressé au président de la république ; l’appel de Nioro ; la marche pacifique et les recommandations de Koutiala, toutes ses sollicitations disons-nous sont restées vaines. C’est avec amertumes que nous avons noté un désintérêt frisant une indélicatesse avérée des autorités réservées à notre courtoisie revendicative.
Dans un contexte de libre administration préconisée par les textes administratifs de la république et à l’orée des élections locales et régionales qui se dessinent, nous exigeons le découpage et la nomination des gouverneurs de nos régions avant les élections locales et régionales. L’argument du coût de l’opérationnalisation avancé par le ministre de l’administration territoriale ne résiste à aucune analyse objective car chaque région concernée est aujourd’hui en mesure d’abriter les services régionaux indispensables au fonctionnement réel d’une région.
A cet effet le collectif réaffirme sa détermination à ne pas participer aux prochaines élections locales et régionales sans l’opérationnalisation des dites régions.