Après l'échec du projet de révision constitutionnelle, le pouvoir IBK mis en difficulté critique, tente de récoller les morceaux dans la perspective des élections présidentielles de 2018.Les 2 grands chefs religieux du haut conseil islamique Mamoud Dicko et Madane chérif Haidara se trouvent au coeur de cette stratégie avec d'importants moyens financiers mis à leur disposition pour les acheter et les exploiter davantage pour les intérêts du pouvoir.
Mamoud Dicko,président du Haut conseil islamique, réputé pour son habilité à jouer discrètement l'homme de l'ombre, est très souvent sollicité par le pouvoir pour des missions de premières importances.C'est ainsi que ( pendant la période de contestation sociale autour du projet de révision constitutionnelle) Dicko était chargé de manoeuvrer à coup de plusieurs millions CFA afin de faire basculer les religieux dans le camp du oui.
Plus récemment en vue de préparer l'installation de l'administration Malienne à Kidal, Mamoud Dicko sur mandant du pouvoir est parti négocier avec les chefs de tribus,les notables et les responsables militaires de la région. Une enveloppe de 100 millions CFA a été donnée à la commission de médiation présidée par Dicko pour tenter d'acheter des adhésions autour du projet de retour du gouverneur et de son administration à Kidal.Le cabinet du ministre des cultes, dépassé par le flux d'argent a d'ailleurs conseillé au ministre de prendre des mesures sur la traçabilité dans la gestion des dépenses .
Devant le rôle de plus en plus grandissant de Mamoud Dicko, une rivalité s'est installée entre Dicko et Haidara, ce dernier se sentant frustré par la montée en puissance de Dicko dans la médiation du nord et de son colossal budget de fonctionement.Alerté par les services de renseignement, le président IBK s'est rendu discrètement chez Haidara la semaine dernière en compagnie de Boubeye Maiga pour ménager le religieux.Au cours de cette visite le président a annoncé en personne la désignation du prêcheur Haidara comme le parrain de l'édition 2017 du mois de la solidarité. Cette nomination a pour but d'équilibrer les rapports entre les deux tendances religieuses au Mali mais elle permet aussi au président de se racheter. La commission du mois de la solidarité sera dotée du plus gros budget de fonctionnement jamais égalé.
Plusieurs événements dans la capitale et à l'intérieur du pays sont au programme, le président et son épouse seront au coeur de ces activités. Le prêcheur Haidara sera traité avec tous les honneurs et certains membres du cabinet présidentiel suggèrent même au chef de l'état d'aller chercher Haidara pour effectuer un déplacement ensemble.La finalité de toutes ces manoeuvres à coup de plusieurs centaines de millions est de maintenir les chefs religieux dans le giron du pouvoir.
Mettre les religieux au centre de la gestion du pouvoir est une stratégie suicidaire pour la démocratie d'autant plus qu'elle assujettit l'exécutif au bon vouloir d'un groupe auquel le peuple n'a pas confié son destin.
Africa-kibaru