Le Parti pour le Développement Economique et la solidarité (PDES) a tenu le samedi 6 avril, au centre international de conférence de Bamako sa conférence des cadres. La cérémonie était présidée par le président intérimaire, Dr. Ousmane Bah, en présence de tous les cadres du parti. On notait également la présence de l’épouse du président du parti, Madame Séméga Dominique.
La conférence a débuté par la présentation du parti par Sidi Bocoum. Il dira que le PDES a été créé le 17 juillet 2010. Le parti est implanté dans les 49 cercles du Mali et les 6 communes du District. Il est la troisième force politique derrière l’ADEMA et l’URD avec ses 15 députés, 865 conseillers nationaux et 47 maires. A la suite de Sidi Bocoum, le président Bah fera son allocution à l’attention du public.
Le président, d’entrée de jeu s’est focalisé sur le combat mené par son parti au lendemain du coup d’état du 22 mars 2012. Le PDES s’est battu au sein du regroupement Front uni pour la démocratie et la République (FDR) pour le retour à l’ordre constitutionnel.
A cet effet, le parti avait rencontré toutes les parties prenantes. Ce combat aux dires du Dr. Bah a abouti à la signature de l’accord cadre, la prestation de serment du président par intérim et la nomination d’un premier ministre. Cependant, l’orateur a déploré la relève systématique des cadres du parti de la gestion du pays depuis le coup d’état.
«L’on s’évertue par tous les moyens, à faire porter au PDES seul le chapeau des aspects négatifs des administrations précédentes alors qu’il n’existe pas un seul parti dans ce pays qui n’ait pas participé à cette gestion», a martelé le président Bah.
Il va plus loin en affirmant qu’à travers un article de presse publié dans le républicain, le PDES rassurait les Maliens quant à la bonne foi du président ATT à ne pas briguer un troisième mandat même si l’on ouvrait l’article 30 de la constitution. Il se dit surpris de voir aujourd’hui des hommes qui avaient souhaité que le président reste au pouvoir s’ériger en donneur de leçons.
Le président Bah pense que, malgré ce traitement subi, le parti ne doit ni inciter au découragement, ni faire perdre de vue les ambitions. «Nous assumons sans complexe le bilan de la gestion consensuelle du pays pendant ces dix dernières années. Mais nous avons l’obligation de tirer toutes les leçons en reconnaissant les erreurs commises», déclare l’orateur dans un tonnerre d’applaudissement. Il a, pour terminer, appelé à préparer les structures de base pour faire face aux scrutins présidentiels et législatifs.
Quant à Ibrahim N’Diaye, vice-président de l’ADEMA parlant au nom du FDR, il dira que son regroupement assume le bilan des 20 dernières années en mal et en bien. Parlant de la conférence, il dira que sa tenue est la preuve que le parti a décidé de ne pas raser les murs.
F. SISSOKO
Moulaye HaidaraIls ont dit :
M. Eli Poudiougou, Coordinateur du PDES de Koro : «Cette rencontre a permis de restituer les choses. Elle nous a montré que le PDES est un parti qui vit et qui continue de vivre. Cette forte affluence montre à suffisance que le PDES est un grand parti fort et qui va toujours plus fort. Avec la forte mobilisation des populations, nous espérons que les prochaines élections seront l’occasion pour nous de prouver cette force du PDES.
Je pense que cette conférence est venue à un moment très important, car nous sommes entrain de réfléchir comment au sein du parti, organiser de manière efficace les élections à venir. Nous avions parlé de plateformes et c’est une bonne occasion d’approfondir cette idée même si tous les partis vont devoir se battre seuls lors du premier tour des élections.»
M. Yacouba Garba Maiga , secrétaire national chargé du développement et des ONG du PDES : «Il faut reconnaitre que c’est la toute première activité du parti depuis les évènements de Mars 2012, donc c’est une occasion pour l’ensemble des cadres de partager les informations en vue de préparer les prochaines échéances électorales.
Les attentes sont nombreuses, mais les plus importantes c’est de dire aux cadres de ne pas se décourager, c’est de préparer de manière très sérieuse par ce qu’elles seront très dure et ce qui est sûr ce que ceux qui se lèveront tôt pourront gagner ces échéances en mobilisant les électeurs depuis la base. Le seul regret que nous avons aujourd’hui, c’est la situation actuelle du pays.
La situation est très difficile partout et à tous les niveaux, mais il faut être optimiste et nous pensons que les choses vont évoluer de manière positive dans les jours à venir.»
Moulaye Haidara, Président des jeunes du PDES : «C’est un réel plaisir et un honneur de se retrouver aujourd’hui entre cadres du parti après les évènements douloureux de Mars 2012. Ce n’est pas un meeting populaire, mais une conférence des cadres du parti, c’est-à-dire, les cadres du parti se retrouvent aujourd’hui pour discuter de la vie du parti, des grandes questions d’actualités de notre pays, de l’avenir du parti. Vous voyez comme moi, la mobilisation est totale.
Dans cette salle vous avez des hauts cadres des anciens responsables du parti qui sont venus, parce qu’ils aiment ce parti, parce qu’ils veulent faire de ce parti, donc, je suis vraiment fier de ce que je vois aujourd’hui. Les atteintes aujourd’hui, c’est de pouvoir dégager des perspectives, c’est de pouvoir dégager des stratégies, des orientations claires par rapport à l’avenir de la vie politique de notre pays.
On voit la situation actuelle de notre pays on ne qu’avoir du regret. Une situation des plus désastreuses sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan politique, les rancœurs, les effritements, le tissu social qui est décousu, et nous pensons que tout ceci pouvait se gérer autrement.»
Discours du président intérimaire, Dr. Ousmane Bah
Chers invités,
Mesdames et messieurs les participants,
C’est pour moi à la fois un honneur et un plaisir de vous recevoir ce matin et de vous souhaiter la bienvenue au nom du Président du Parti empêché.
La conférence de cadres d’aujourd’hui est notre première rencontre importante depuis les évènements de mars 2012.
En effet, notre pays vit pour la première fois et simultanément une crise sécuritaire et institutionnelle.
Notre parti, le PDES s’est battu pour le retour à l’ordre dans son intégralité et ce, dès le lendemain du coup d’Etat, tant dans ses actions particulières menées au niveau de l’Assemblée nationale qu’au sein des regroupements politiques.
Sur ces différents fronts de notre combat, nous avons rencontré toutes les parties prenantes et nous avons abouti aux résultats ci – après :
La signature de l’Accord – Cadre le six avril 2012 ;
La prestation de serment du Président par intérim, le 12 avril 2012 ;
La nomination d’un Premier Ministre et d’un Gouvernement de Transition ;
L’adoption diligente par l’Assemblée Nationale des lois d’accompagnement prévues par l’Accord – Cadre
Ces progrès importants auraient certainement été impossibles à réaliser sans l’engagement total et solidaire de la CEDEAO et de tous nos partenaires internationaux.
C’est le lieu pour moi de saisir l’opportunité de notre rencontre pour saluer le rôle irremplaçable joué par l’Assemblée nationale qui, à l’instar de la CEDEAO, n’a ménagé aucun effort pour contribuer efficacement à la résolution de la crise.
Bien qu’elle soit composée de neuf groupes parlementaires et de non – inscrits, l’Assemblée Nationale a su toujours parler d’une seule voie tout au long de la difficile période que notre pays vient de vivre. Cette unité d’action s’est traduite par l’adoption des lois d’accompagnement, par celle de la feuille de route et tout dernièrement par l’approbation de la feuille de route de la Transition soumise à la représentation nationale par le Gouvernement.
S’il y a eu une situation que nous avons eu à subir et à déplorer, c’est surtout la relève systématique de nos cadres de la gestion du pays depuis le coup d’Etat.
En termes clairs amis, l’on s’évertue aujourd’hui dans certains milieux, et par tous les moyens, à faire porter au PDES seul le chapeau des aspects négatifs des administrations précédentes alors qu’il n’existe pas un seul parti important dans ce pays qui n’ait pas participé, parfois massivement et durant tous les mandats, à cette gestion consensuelle des affaires publiques.
A cet égard, qu’il me soit permis de rappeler que le jeudi 27 mars 2008 nous dénoncions à la Une du Républicain n° 2592, sous l’interview d’Ibrahima Fall, la situation au Nord en disant clairement ceci : « ce qui se passe au Nord est inadmissible ».
C’est dans ce même journal que nous affirmions que l’homme que nous connaissions n’allait jamais briguer un troisième mandat même si l’on ouvrait l’article 30 de la Constitution car ce n’était ni dans son intérêt ni dans celui du Mali.
Il s’est trouvé à l’époque des hommes politiques très en vue pour nous dissuader d’écrire à l’avenir de tels articles.
Comble du paradoxe : ces mêmes hommes sont aujourd’hui pour se désolidariser et renier les actions qu’ils ont eux-mêmes posées ces dix dernières années, que ce soit leurs actions gouvernementales ou législatives.
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Les parutions et les déclarations auxquelles je fais ici référence sont disponibles. Malgré tout, ce sont les laudateurs et les amis inconditionnels d’hier qui s’érigent en donneurs de leçon en tentant de désigner le PDES comme le seul parti comptable du bilan des dix dernières années.
Ce rappel succinct de notre action depuis le coup d’Etat et du traitement tout particulier auquel nous sommes soumis ne doit ni nous inciter au découragement, ni nous faire perdre de vue les nobles ambitions que nous avons pour le Mali. Nous assumons sans complexe le bilan de la gestion consensuelle du pays pendant ces dix dernières années. Mais nous avons également l’impérieuse obligation de tirer toutes les leçons de cette gestion en reconnaissant les erreurs commises, erreurs souvent communes à la classe politique tout entière, tout comme nous devons convenir des faiblesses et les insuffisances constatées.
C’est dans le même ordre d’idées que nous estimons qu’il faut définitivement tourner le dos à une pratique qui a consisté pendant vingt ans à acheter mal la paix et à signer des mauvais accords avec des groupes armés mal intentionnés et irresponsables.
Chers amis,
C’est ce discours de responsabilité et d’humilité que les Maliens attendent de notre parti qui, faut- il le rappeler, a été l’un des rares à se mobiliser aux côtés de nos vaillantes Forces Armées et de Sécurité aux premières heures de la crise sécuritaire, en organisant un meeting de soutien dans la ville garnison de Koulikoro, à l’issue duquel dix millions de F CFA ont été collectés pour aider nos soldats.
En ayant à l’esprit le rôle primordial qui revient à notre parti dans l’œuvre de réconciliation nationale que notre pays doit entreprendre, pour renouer le fil du dialogue entre tous les Maliens, qu’ils soient civils ou militaires, du Nord ou du sud, les militants et cadres du PDES doivent resserrer les rangs pour faire face aux défis de l’heure et à ceux du futur. Soutenir les efforts entrepris par nos forces armées et de sécurité pour recouvrer l’intégralité de notre territoire, et préparer nos structures de base pour faire victorieusement face aux scrutins présidentiel et législatifs devant mettre fin à la Transition actuelle, tels sont les principaux défis que nous devons relever.
S’agissant particulièrement de la participation de notre parti aux différents scrutins, je voudrais tout simplement vous réaffirmer la détermination du Comité Directeur National à faire en sorte qu’à l’issue de ces compétitions électorales, notre parti figure parmi les forces politiques qui compteront dans les cinq, voire dix années à venir.
J’espère, pour conclure, que la Conférence des Cadres d’aujourd’hui, qui regroupe les responsables de nos coordinations et la direction nationale de notre parti, fera des suggestions pour l’atteinte des objectifs ainsi rappelés et pour la résolution de l’ensemble des problèmes soulevés.