lors que la guerre au Nord Mali est en passe d’être gagnée par les forces alliées, certains pays limitrophes qui n’ont pas envoyé de troupes, continuent de souffler le chaud et le froid. Ils entretiennent même une position très ambigüe aux dires de certains, quant au dénouement heureux que ce conflit serait en voie de connaitre après la reprise des principales grandes villes du nord aux mains des groupes armés.
Cependant certains parmi ces derniers, qui étaient littéralement éliminés de la carte du Mali, tels que le MNLA ou le MIA, après l’offensive des islamistes, sont entrain de renaître de leurs cendres grâce notamment au soutien de certains pays. Ainsi, après les allers et retours incessants de certains dirigeants du MNLA qui avaient élu domicile en Mauritanie, où plusieurs rencontres de ses séparatistes ont été enregistrés, c’est au tour de certains arabes du septentrion malien, d’organiser des concertations toujours en Mauritanie, afin de sauver les meubles ou tout simplement ne pas nager à contre-courant. Raison pour laquelle, après une réunion tenue à Nouakchott et qui s’est achevée ce lundi 7 avril courant, les arabes issus de cette région du pays, ont créé une nouvelle structure, dénommée » Convergence des mouvements et des associations arabes pour l’unité et le développement de l’Azawad« . Cette structure qui se veut comme le cadre unique qui représente les aspirations des arabes, regroupe quelques chefs du Mouvement arabe de l’Azawad, tels que Ahmed Ould Sidi Mohameda, mais également des anciens parlementaires et diplomates arabes maliens résidant à Bamako dont Baba Ould Sidi Wafi et Sidi Mohamed Ould Oumrani. Dans leur communiqué sanctionnant la fin de leurs travaux, les membres de cette nouvelle coalition ont indiqué leur volonté de participer à la lutte contre le terrorisme en mettant à la disposition des alliés quelques combattants issus de leur rang. Ils entendent aussi hausser le ton contre Bamako, pour que celui-ci ne les ignore pas dans le processus de normalisation en cours dans le pays. Pourtant, cette structure est loin de faire l’unanimité même au sein des arabes du Mali, elle fait déjà l’objet de vives critiques.
En effet, nombreux sont ceux qui la rejettent en raison des figures qui gravitent autour dont certaines sont bien connues dans le milieu des narcotrafiquants et des contrebandiers qui sévissaient au nord du Mali.
Dans le même sillage, on apprend que le mouvement arabe Al Karama, a indiqué la suspension de son Président, Mohamed Ould Oumrani, qui a parrainé la rencontre de Nouakchott. Cependant au-delà de la forme, beaucoup s’interrogent néanmoins du véritable rôle joué par la Mauritanie dont les autorités disent tantôt engagées pour l’intégrité territoriale du Mali et tantôt elles manifestent leur soutien à l’égard de ces groupes armés en leur permettant de tenir des réunions régulièrement dans leur pays. Précisons aussi qu’il y a environ deux mois, plusieurs combattants du MNLA, qui ont signé leur reddition n’ont trouvé comme refuge que la Mauritanie.
Rappelons que cette dernière a été la première à lancer une offensive unilatéralement et sans aucun mandat contre les terroristes au nord du Mali dans le cadre de ce qu’elle avait appelé la » guerre préventive » et son droit de poursuivre ses agresseurs même au-delà de ses frontières. Ne se souciant pas du fait que cette expédition pouvait être interprétée comme une violation d’un territoire souverain, l’armée mauritanienne avait même bénéficié du soutien de leurs frères d’arme maliens, alors que ceux-ci n’étaient même pas agressés directement.
Pourtant tout porte à croire que c’est grâce aux attaques de l’armée mauritanienne, que les djihadistes se sont mués contre le Mali. Une chose est sure le terrorisme est une menace qui se déplace, même s’ils ont été mis en déroute au Mali, nul ne sait Ou et Quand ils vont encore réagir ? C’est pour cette raison que la collaboration de tous les pays, notamment ceux du champ, est plus qu’une nécessité pour venir à bout de ce fléau.
Abriter une réunion de ces groupuscules, qui ont plongé le Mali dans une crise sécuritaire et institutionnelle sans précédent, est loin d’être une façon d’aider efficacement à lutter contre le terrorisme.