Passation de marchés de fourniture d’intrants agricoles sans appel d’offres, livraison d’engrais de piètre qualité aux producteurs agricoles, surfacturations à la pelle…….
Signés sous les précédents présidents-directeurs généraux de la Compagnie Malienne de Développement du Textile (CMDT), ces trois contrats, d’un montant total de 17 milliards CFA, constituent l’un des plus gros scandales financiers de notre pays.
D’un montant de 16 milliards CFA, ramenés à 10 milliards CFA, le premier contrat concerne le complexe coton. Conclu en août 2016 avec une société de la place, dont nous tairons le nom pour l’instant, il ne comporte aucune date. Du moins, si l’on en croit nos sources, généralement, bien informées. Plus grave encore, il a été conclu de gré à gré. Ou presque. En tout cas, sans recourir à la procédure en vigueur : l’appel d’offres.
Pire, ajoutent nos sources, les prix pratiqués sont supérieurs à ceux pratiqués par les appels. Avec des écarts de 20.000 CFA la tonne pour l’urée ; 50.000 CFA pour le complexe-céréale et coton.
Lié à la fourniture de 40.000 tonnes de chaux agricole, dont le besoin n’a, nullement, été exprimé par les producteurs agricoles, le second marché a, aussi, été conclu en août 2016 pour un montant de 7,5 milliards CFA. En clair, 7,5 milliards CFA d’intrants de piètre qualité. A en croire nos sources, les magasins de la CMDT en sont bourrés.
Mais entre-temps, surprise sur ……prise : les prix unitaires de cet intrant auront pris l’ascenseur. Ils sont passés de 76.700 francs CFA à 190.000 francs CFA. Soit une hausse substantielle de 113.300 francs CFA par tonne.
Chauve – qui peut !
Autre marché, autre irrégularité et non des moindres : celui du complexe-céréale. D’un montant de 862 millions CFA, il aurait été, lui aussi, exécuté en violation des procédures en vigueur. Avec, dit-on, des surfacturations qui donnent le vertige.
Pour faire toute la lumière sur cette affaire, le Bureau du Vérificateur général serait, déjà, à pied d’œuvre. Auparavant, d’énormes pressions auraient été exercées sur Pr Baba Berthé, actuel président-directeur général de la CMDT. Afin qu’il fasse disparaître le dossier. Refus catégorique de ce dernier.
Du coup, c’est le « chauve – qui peut ! ». Un ex-ministre, dont nous tairons le nom, serait dans tous ses états. Le fournisseur controversé, aussi.
Pressenti comme candidat à la prochaine élection présidentielle, un ex-PDG de la CMDT serait en proie à la panique. Du moins, depuis que le Bureau du Vérificateur général s’intéresse à ce dossier, considéré comme l’un des plus gros scandales financiers de notre pays.
Nous y reviendrons !