Près d’un an après la suspension de l’audience, les parents des victimes sont toujours dans l’attente d’un procès équitable et transparent.
Débuté le 30 novembre 2016, le procès du capitaine-général putschiste Amadou Haya Sanogo et de 17 autres hauts responsables de la junte de Kati pour l’exécution sommaire de 21 militaires a été suspendu par la Cour d’assise en transport à Sikasso le 8 décembre et renvoyé à la 1re session d’assises de 2017, qui n’a pas connu de l’affaire.
Même si la FIDH, l’AMDH et les parents des victimes avaient estimé que l’ouverture du procès était en soi était une première avancée, beaucoup attendent impatiemment la reprise de l’audience. Les raisons qui ont motivé le renvoi du procès, notamment l’expertise médicale requise, restent toujours sans réponse.
En effet, le 8 décembre 2016, sur proposition des avocats de Sanogo, les juges ont ordonné une nouvelle expertise médicale. La première n’ayant pas été conduite conformément aux procédures prévues par le droit malien. La Cour a désigné un laboratoire médical, basé à Bamako, qui devait rendre son rapport d’expertise 45 jours après sa saisine.
Cette décision justifiait le renvoi à la 1re session des assises de 2017, la Cour ayant confirmé sa compétence à juger l’affaire et non les juridictions militaires comme demandé par la défense. Elle a aussi écarté la demande de mise en liberté provisoire des accusés. Les juges ont aussi exigé la mise à disposition de la Cour d’appel pour que les prélèvements et les tests ADN puissent être effectués dans les délais impartis.
Le premier trimestre 2017 était bien indiqué pour achever ses opérations. Mais depuis bientôt un an, le département de la Justice est dans l’incapacité de tenir ses engagements en matière de lutte contre l’impunité. Les espoirs des victimes sont chaque jour un plus déçus.
Un obstacle semble toujours se dresser sur le chemin de la vérité et de la justice. Pourtant, ce procès est d’autant plus crucial que la justice malienne doit poursuivre ses efforts dans les autres dossiers judiciaires en cours d’instruction, notamment celui de la mutinerie du 30 septembre 2013, celui contre Abidina Guindo et autres et ceux des crimes commis au nord du pays depuis 2012. La justice est un élément crucial pour une paix durable.
C’est donc dire qu’aucune date n’est fixée pour la reprise du procès Amadou Sanogo, l’ancien chef de la junte militaire qui a re nversé le président Amadou Toumani Touré (ATT) le 22 mars 2012 et qui est poursuivi pour l’implication dans l’assassinat, en 2013, d’une vingtaine de bérets rouges, une unité de l’armée restée fidèle à l’ancien président ATT et donc opposée aux bérets verts du général Sanogo.
Les victimes attendent ce procès depuis plus de 3 ans. Elles ont soif de justice et attendent la vérité.