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Kadiolo : Le secteur minier en ébullition
Publié le jeudi 28 septembre 2017  |  L’Essor
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie d`Inauguration de la mine d`or de Kofi
Bamako, le 24 Avril 2015, a eu lieu la cérémonie d`inauguration de la mine d`or de Kofi
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Les syndicalistes et les travailleurs de certaines sociétés minières projettent d’aller en grève si leurs revendications ne sont pas satisfaites d’ici quelques jours



Les syndicalistes des structures minières, pour divers motifs liés à l’amélioration des conditions de travail et de vie des miniers, ont décidé de se faire entendre. Le 13 septembre dernier, le secrétaire général du comité syndical de la Société des mines de Syama (SOMISY), N’Fa Doumbia et son collègue du Syndicat national des mines et de l’industrie (SECNAMI) Fousseni Touré ont respectivement adressé deux correspondances de préavis de grève aux responsables de la SOMISY et à ceux du Conseil national du patronat du Mali.

Il ressort de la correspondance du Syndicat des mines et de l’industrie que les travailleurs des mines et industries décident d’observer une grève de revendication et de protestation de sept jours du 2 au 9 octobre prochain si leurs doléances ne sont pas satisfaites. Dans une autre correspondance adressée aux responsables de la société des mines d’or de Syama, les travailleurs décident également d’observer une grève qui débutera le 9 octobre et le travail reprendra le 15 octobre à minuit.

Selon le secrétaire général adjoint de la section nationale du Syndicat des mines et des industries, Abdoulaye Kanté joint par téléphone, le mois d’octobre à venir s’annonce comme l’échéance de tous les périls dans le secteur des mines. En effet, les syndicalistes, pour divers motifs liés à l’amélioration des conditions de travail et de vie des miniers, ont décidé de se faire entendre sur toute l’étendue du territoire national.

Kanté soutient que les responsables des compagnies minières font la sourde oreille face aux doléances des travailleurs. Il s’agit notamment de l’arrêt immédiat des licenciements avant la mise en application effective de l’accord de novembre, le respect des engagements consignés dans les différents procès-verbaux signés entre les partenaires. A cela, il faut ajouter la mise en place des commissions nationales de fermeture dans les autres mines, l’ouverture des négociations sans délai pour l’élaboration des accords d’établissements, l’arrêt immédiat de l’emploi abusif du personnel expatrié dans les sociétés minières et industrielles.

Le constat des responsables syndicalistes sur les mines est alarmant. Ils pointent du doigt l’inexistence des commissions de fermeture dans certaines sociétés minières, les licenciements massifs programmés dans le secteur des mines, l’absence d’information sur le projet sulfureux de Sadiola, le manque de concertation sur le cadre organique au ministère du Commerce. Des exigences formellement mises sur la table de négociation, au sujet desquelles la section nationale des mines et des industries souhaite une satisfaction intégrale. Faute de quoi elle entend enclencher, dès le début du mois et ce, jusqu’au dimanche 8 Octobre 2017, une cessation d’activités dans les mines et administrations minières du pays.

Les travailleurs de la mine d’or de Syama sont en colère. Le secrétaire général du comité syndical (UNTM) de la mine d’or de Syama N’Fa Doumbia justifie ainsi cette colère en précisant que la publication du bilan de la mine d’or en date du 24 août 2017 par les responsables de la SOMISY indique, un bénéfice d’environ 166 millions de dollars australiens, soit environ 73 milliards de Fcfa. Malgré cette performance appréciée par les mêmes responsables, les doléances du syndicat introduites depuis mi-2015, restent sans résultats positifs.

Les travailleurs de la mine d’or de Syama, après un récent mouvement de débrayage enclenché du 31 juillet au 4 août 2017 et du 6 Septembre au 10 septembre 2017 passés, sont déterminés à poursuivre leur lutte syndicale, en projetant, dès le 9 octobre prochain, une nouvelle grève de six jours.

Ici aussi, les exigences des travailleurs sont peu nombreux et se rapportent à l’annulation immédiate du licenciement des collègues du bureau de Bamako, le respect de l’accord du 14 novembre 2014 et le procès-verbal de conciliation du 8 juillet 2016 portant sur la mise en place du plan social, le payement intégral de la prime de rendements depuis la reprise de la mine par Resolutes Mining limited. Ils revendiquent aussi l’augmentation des salaires, celle de la prime de risque en conformité du statut des zones, celle des salaires et des prime de risques à 200 % des travailleurs au niveau de la mine souterraine, l’octroi gratuit des futs vides de 1000 litres aux travailleurs de la SOMISY SA et l’arrêt des ventes parallèles des matériels avariés.

Il y a de l’électricité dans l’air. En effet, pendant longtemps, les travailleurs, çà et là, ont dénoncé « les licenciements massifs et abusifs », dont seraient victimes certains agents de la part des compagnies minières. Il est donc impératif, pour les pouvoirs publics et les ONG de bonne volonté de prendre à bras-le-corps ce lourd contentieux pour éviter, à ce secteur stratégique de l’économie nationale, de connaître des moments de tensions et de turbulences, forcément préjudiciables à toute productivité.
Cheickna BATHILY
AMAP-Kadiolo
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