Le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) a tenu, le samedi 06 Avril 2013 dans la salle de presse du centre international de conférence de Bamako (CICB), la conférence de ses cadres. Cette première grande activité des héritiers d’Amadou Toumani (ATT) renversé le 22 mars 2012 a été vécue comme une renaissance du parti. La cérémonie était présidée par Ousmane Bah président par intérim du PDES en présence de nombreux cadres du parti, de responsables de formations amies et du vice président du FDR Ibrahima N’Diaye.
Le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) est, semble-t-il, la troisième force politique du Mali avec sa présence remarquée dans 55 circonscriptions et 45 cercles. Il compte aussi 15 députés à l’Assemblée nationale 856 conseillers municipaux nationaux et 47 maires.
Considéré comme mort pour certains après le putsch du 22 mars 2012 qui a renversé Amadou Toumani Touré, son mentor, ce parti est revenu sur scène ce samedi 06 Avril 2013. Faut-il signaler que cette première grande rencontre des cadres du PDES intervient à trois mois de l’organisation de la présidentielle de 2013. L’occasion était donc bonne pour rappeler un certain nombre de faits.
En effet, lors des événements de mars dernier le parti aurait subi de nombreux dommages notamment le saccage de son siège et l’isolement de ses cadres sur le plan national qui ont pour la plupart été démis de leurs fonctions. «Et cela malgré le grand rôle joué par le parti pour un retour à l’ordre constitutionnel qui a abouti à la signature de l’accord cadre le 06 Avril 2012 et à la prestation de serment du président par intérim le 12 Avril de la même année», a déclaré le Docteur Ousmane Bâ président par intérim du PDES.
«En terme clair, on s’évertue aujourd’hui dans certains milieux et par tous les moyens à faire porter au PDES seul, le chapeau des aspects négatifs des administrations précédentes alors qu’il n’existe pas un seul parti important du pays qui n’a pas participé parfois massivement et durant tous les mandats à cette gestion consensuelle des affaires publiques», a laissé entendre Ousmane Bâ.
Il a souligné que le jeudi 27 mars 2008 son parti a dénoncé à la Une d’un journal de la place la situation au nord en disant clairement : «Ce qui se passe au Nord est inadmissible». Dans ce même journal, ajoute-t-il, «nous affirmions qu’ATT que nous connaissions n’allait jamais briguer un troisième mandat même si l’on ouvrait l’article 30 de la Constitution, car ce n’était ni dans son intérêt ni celui du Mali». Comble du paradoxe, constate le président par intérim du PDES, ces mêmes hommes politiques se désolidarisent aujourd’hui et renient ce qu’ils ont eux-mêmes posé ces dix dernières années comme action gouvernementale ou législative.
Tout en endossant leur part de responsabilité dans la gestion du pays durant la décennie écoulée, Ousmane Bâ, estime qu’il faut définitivement tourner le dos à une pratique qui a consisté pendant vingt ans à acheter mal la paix et à signer de mauvais accords avec des groupes armés mal intentionnés et irresponsables.
D’autre part, conscient du discours de responsabilité et d’humilité que les Maliens attendent de son parti, Ousmane Bâ, a fait savoir que le PDES est l’un des rares à se mobiliser aux côtés des forces armées et de sécurité aux premières heures de la crise sécuritaire. Il aurait organisé un meeting de soutien dans la ville garnison de Koulikoro à l’issue duquel dix millions de CFA ont été collectés pour aider nos soldats.
Il a invité les militants et cadres du PDES à resserrer les rangs pour faire face aux défis de l’heure et à ceux du futur. Il a demandé à ce qu’ils gardent à l’esprit le rôle primordial que le parti se doit de jouer dans l’œuvre de réconciliation nationale que notre pays doit entreprendre pour instaurer le dialogue entre tous les Maliens civils ou militaires.
À noter que le PDES est membre fondateur du Front pour la démocratie et la république (FDR) un regroupement politique qui a lutté depuis les premières heures du coup d’état pour un retour à l’ordre constitutionnel. À ce titre, Ibrahima N’Diaye son vice président a tenu à remercier les militants et cadres du PDES pour leur apport inestimable au sein du regroupement mais aussi pour le retour au calme que connaît aujourd’hui le Mali.
Enfin, cette conférence des cadres du PDES Bamako Kati et Koulikoro permettra de préparer ses structures de base pour faire face aux scrutins présidentiel et législatif devant mettre fin à la transition actuelle.
Le Guide