Plusieurs dizaines de femmes ont manifesté lundi 2 octobre à Kidal pour réclamer le départ de la force française anti-terroriste Barkhane. Ce mouvement de colère fait suite à une opération d'arrestations menée dans des maisons de cette ville du nord du Mali dans la nuit de samedi à dimanche.
Selon plusieurs sources sur place, l'opération aurait été menée vers 4h du matin contre deux maisons appartenant à Mahamadou Ag Rhissa, un commerçant transporteur opérant surtout à la frontière Mali-Algérie. Sept personnes auraient été arrêtées.
« A Kidal, ce monsieur a la réputation de faire des trafics en tous genres, migrants, drogues, armes, affirment ces sources. Ce ne sont donc pas les arrestations elles-mêmes mais la manière dont elles ont été menées qui a choqué les populations. »
Elles reprochent à la force Barkhane d'être intervenue avec explosifs et armes automatiques en pleine ville et d'avoir incendié délibérément des véhicules. Sur les réseaux sociaux, des photos censées être prises sur les lieux laissent effectivement voir au moins deux véhicules brûlés et des traces de sang.
Si Barkhane se refuse pour le moment à tout commentaire, une source au ministère malien de la Défense confirme que l'opération a bien eu lieu, que sept personnes ont été effectivement arrêtées, dont certaines sont blessées mais qu'aucun décès n'est à déplorer. Elle confirme aussi que deux véhicules ont été brûlés, sans préciser comment, et ajoute que des armes et munitions ont été saisies.
Quant à la nature de l'intervention, « il s'agit d'une opération anti-terroriste menée sur la base d'informations très solides reçues par le centre de commandement Barkhane de Ndjamena », affirme cette source au ministère de la Défense.