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Mali: dans le Nord, le Premier ministre malien exhorte la France à rester
Publié le jeudi 11 avril 2013  |  AFP


© aBamako.com par A S
Conseil du cabinet de la primature.
Bamako, le 28 février 2013. Le premier ministre Diango Cissoko a réuni des ministres pour discuter des sujets de la sécurité au nord et des élections à venir.


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GAO (Mali), Le Premier ministre malien par intérim
Diango Cissoko a exhorté jeudi à Gao (nord) l'armée française à rester au
Mali, trois mois après le début de son intervention contre les islamistes
armés et un début de retrait amorcé cette semaine.
La visite de M. Cissoko à Gao est la première d'un Premier ministre malien
depuis le déclenchement de la crise il y a plus d'un an dans cette région
occupée et meurtrie par les islamistes liés à Al-Qaïda pendant presque toute
l'année 2012, en partie chassés par l'intervention française.
Accueilli par plusieurs personnalités civiles et militaires, parmi
lesquelles des officiers français, M. Cissoko a rendu hommage à l'intervention
de la France au Mali pour en chasser les islamistes armés. "La Nation malienne
vous en sera éternellement reconnaissante", a-t-il dit.
Il a exhorté la France à "continuer dans cette voie", c'est-à-dire à rester
au Mali, quelques jours après un début de retrait - une centaine d'hommes -
des quelque 4.000 soldats français déployés dans le pays depuis janvier pour
stopper une avancée des islamistes armés vers le Sud et la capitale Bamako.
Cela fait trois mois jour pour jour que l'intervention française a débuté
au Mali, le 11 janvier.
Paris a annoncé un retrait progressif d'ici la fin de l'année, pour arriver
à 2.000 soldats à l'été et à un millier en décembre qui auront vocation à
rester aux côtés d'une force de l'ONU de quelque 11.000 hommes en préparation.
Alliés à l'armée malienne et d'autres armées africaines, les soldats
français ont à ce jour réussi à chasser en partie les jihadistes du nord du
pays, mais des poches de résistance demeurent, en particulier dans la région
de Gao, la plus grande ville de la région, située à près de 1.200 km de Bamako.
Au lendemain de vives critiques américaines contre les troupes africaines
jugées "incapables", la France leur a rendu hommage jeudi en soulignant
qu'elles "ont pris une part active aux opérations contre les groupes
terroristes présents dans le nord du Mali".
Un millier de soldats français mènent depuis dimanche une opération dans
une vallée au nord de Gao, considérée comme la principale base d'un des
groupes islamistes armés ayant occupé le Nord, le Mouvement pour l'unicité et
le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).

Réconciliation et élections

En février, les jihadistes avaient réussi à s'infilter dans Gao où ils
avaient commis les premiers attentats-suicides de l'histoire du Mali. De
violents combats les avaient opposés aux soldats français et maliens dans le
centre-ville.
Parallèlement à la poursuite des opérations militaires dans le Nord, le
processus de réconciliation entre les différentes communautés du Mali et de
préparation d'élections prévues en juillet se poursuit.
Un décret du président par intérim Dioncounda Traoré rendu public mercredi
soir désigne les trente membres de la Commission dialogue et réconciliation
(CDR), parmi lesquels trois touareg et cinq arabes, représentants de
communautés souvent assimilées aux islamistes.
En mars, le gouvernement avait annoncé la création de cette commission et
nommé à sa tête Mohamed Salia Sokona, ex-ministre et ex-ambassadeur à la
retraite.
Les signes d'une volonté de réconciliation sont une exigence de la
communauté internationale avant la tenue d'élections générales - dont une
présidentielle - que les autorités de transition à Bamako se sont engagées à
organiser en juillet, à une date qui n'a pas encore été fixée.
Le principal parti politique malien, l'Alliance pour la démocratie au Mali
(Adéma), a désigné son candidat à la présidentielle, en la personne de Dramane
Dembélé, un ingénieur des mines de 46 ans, considéré comme un proche du
président Dioncounda Traoré dont il fut étudiant.
De nombreuses interrogations demeurent sur la possibilité de tenir des
élections dans un délai aussi serré, en raison de l'instabilité persistante
dans le Nord où quelque 400.000 déplacés et réfugiés ayant fui la guerre ne
sont toujours pas retournés.
Et les accusations d'exactions contre les minorités du pays se poursuivent:
deux Touareg, soupçonnés d'avoir soutenu les jihadistes, arrêtés dans le Nord
par l'armée en février, sont morts en détention à Bamako après avoir été
"torturés", selon l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights
Watch (HRW).

bur-stb/sba

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