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Vol des médicaments dans les hôpitaux : De la souffrance à la douleur des malades
Publié le mardi 3 octobre 2017  |  mali24.info
L`atmosphère
© aBamako.com par A S
L`atmosphère dans quelques services publics pendant la grève de l`UNTM
L`atmosphère dans certains services publics durant les deux jours de grève de l`UNTM (21 et 22 Août 2014)
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Dans les hôpitaux maliens, les malades sont victimes de manière récurrente de vols des médicaments. Le phénomène prend de l’ampleur.
La liste des malades victimes de vols des médicaments ne cesse d’augmenter au Mali. Les patients de grands hôpitaux constituent le grand lot de cette pratique qui prend de l’ampleur. La structure hospitalière la plus décriée est sans nul doute le centre hospitalier universitaire Gabriel Touré où il est fréquent de croiser des accompagnateurs de malades en larmes, pas à cause de l’état de santé de leurs proches mais plutôt le vol de leurs médicaments acquis au bout d’énormes sacrifices.
Le mois dernier, notre équipe d’investigation est parvenue à rencontrer quelques personnes victimes de cette pratique dans des hôpitaux de référence nationale. Abdoulaye Sow est un commerçant détaillant, admis à l’hopital Gabriel Touré, à la suite d’un accident, témoigne que ses médicaments ont disparu dans les urgences. « J’ai acheté plus de 20 000 FCFA de médicaments. Quand je dormais sous l’effet des premiers soins, à mon réveil j’ai cherché désespérément mon sachet de médicament en vain », témoigne-t-il. Il est de même pour cette dame d’une quarantaine qui accompagne son mari souffrant de problème de traumatologique. Du nom de Assistan Maiga, elle témoigne que leurs médicaments ont été volés quand elle est partie chercher les résultats d’analyse de son mari. « Avant que je revienne du Laboratoire, j’ai trouvé nos médicaments se sont volatilisés. Nous étions obligés d’appeler les frères de mon mari afin qu’ils viennent à notre secours pour l’achat d’autres médicaments à hauteur de 30 000 FCFA », lance-t-elle avec les larmes aux yeux. Araba Kamissoko, une cinquantaine, révèle que ses médicaments ont mystérieusement disparu pendant qu’elle recevait un coup de fil.
Qui vole donc des médicaments ?
C’est la principale interrogation. Approchés par nos soins, de nombreux agents de santé dégagent leur responsabilité. Mais curieusement, il existe dans presque toutes les structures sanitaires, un circuit de vente de médicaments tenu par les agents de santé, donc différent de la voie normale qui est la Pharmacie. Ils prescrivent les ordonnances et demandent aux accompagnateurs des malades de ne pas se rendre à la pharmacie. Sans perdre du temps, ils amènent le lot de médicaments sorti de nulle part et invitent les parents du patient à la facture qui peut se révéler souvent salée. Les sous prennent la direction des poches de blouses blanches. Ce qui constitue un manque à gagner pour les pharmacies, les seules habilitées à vendre les médicaments. Un patient du nom de Moussa Sissoko a témoigné qu’un agent de santé lui a proposé un médicament à 8000 FCFA alors que l’ordonnance était à 13 000 à la pharmacie.
D’où viennent ces médicaments ? Les médecins ou infirmiers les achètent-ils pour les revendre après ? Ces médicaments ont-ils été volés chez certains patients pour les vendre à d’autres ? Des questions difficiles à répondre. Une chose est sûre, cette pratique n’épargne aucune structure sanitaire de notre pays. Elle existe aussi bien dans les centres de santé communautaires (Cscom) que dans les centres hospitaliers universitaires sans oublier les centres de santé de référence (Csrf).
Dans les services des urgences des grands hôpitaux, la vente des médicaments par le personnel sanitaire traitant a atteint des proportions alarmantes. Le vol des médicaments est attribué aux médecins stagiaires ou internes selon des sources hospitalières. Par contre, de sources syndicales indiquent que les intrus généralement les petits Talibés se mélangent aux accompagnateurs pour dérober les médicaments aux patients.
Si le bureau de la communication d’un hôpital affirme que l’administration n’enregistre aucune plainte officielle, il reconnait que les malades se plaignent de cette pratique qui n’honore pas les établissements sanitaires et leurs personnels.
Morikai
Source: Mali24 avec L'Investigateur
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