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Présidentielle de 2018 : Les inquiétudes de l’Opposition malienne
Publié le mercredi 4 octobre 2017  |  info soir
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali
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Utilisation de la biométrie – Audit du fichier électoral
Création d’une Autorité unique et indépendante de gestion des élections



Prise en compte des nouveaux majeurs sur la liste électorale – Mise à disposition des cartes NINA

L’année 2018 est très attendue au Mali. Elle marque la fin du quinquennat du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et ouvre une nouvelle compétition à la magistrature suprême. Annoncé comme candidat à sa propre succession par certains de ses proches, le président IBK (qui lie son avenir politique à la volonté de Dieu chaque fois qu’on lui en parle) sera face à des prétendants au fauteuil présidentiel tout aussi optimistes sur leurs chances. Les enjeux du rendez-vous de 2018 sont donc énormes et annoncent des lendemains agités pour le Mali. Déjà, des inquiétudes fusent de partout sur la crédibilité des futures échéances électorales. Des partis politiques, prêts à se lancer dans les marches de Koulouba, ne lâchent plus d’une semelle le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly. Pour eux, la promesse du président IBK de garantir la transparente des élections doit être honorée en 2018. Le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly saura-t-il relever le défi de la transparence promise par le Chef de l’Etat? Avant le bilan, l’Opposition républicaine s’inquiète et énumère des doléances ; la Majorité présidentielle la rejoint sur un point.

Au fur et à mesure que la Présidentielle de 2018 s’approche, la pression monte autour du ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly, en charge de l’organisation du scrutin et de l’ensemble des échéances électorales à venir. Le temps presse. Mais, les tâches sont nombreuses pour relever le défi d’une élection transparente dont les résultats seront acceptés par tous. Pour preuve : aujourd’hui, certains partis politiques commencent déjà à faire du bruit en invitant Tiéman à précipiter les pas pour être à l’heure.

Ainsi, lors de la réunion du cadre de concertation Ministère de l’administration territoriale-Partis politiques tenue, le mardi 19 septembre dernier, l’Opposition républicaine interpellait le ministre Tiéman Hubert Coulibaly sur un certain nombre de points indispensables à tous points de vue pour assurer la transparence des élections. Il s’agit notamment de l’utilisation de la biométrie pour garantir la transparence des élections, l’audit du fichier électoral, la création d’une Autorité unique et indépendante de gestion des élections, la prise en compte des nouveaux majeurs sur la liste électorale, la mise à disposition des cartes NINA et bien d’autres. Telles sont les mesures chères à l’Opposition pour éviter au Mali toute crise postélectorale en 2018.

Le ministre Coulibaly rassure quant à la prise en compte des nouveaux majeurs dans le fichier électoral à travers une opération d’enrôlement qui a été lancée, le 1er octobre. Mais, l’Opposition républicaine est loin d’être satisfaite sur ses autres inquiétudes.

Ce qui semble pousser le parti Alliance démocratique pour la paix (ADP-Mali) à revenir à la charge dans une correspondance adressée au Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, le mercredi 20 septembre 2017 pour exiger l’audit du fichier électoral. Est-ce que le ministre Tiéman n’inspire plus confiance ? En tout cas, « il n’a jamais jusque-là été précisé si les personnes, ayant atteint l’âge, seront automatiquement inscrites sur les listes électorales ou si elles doivent s’inscrire d’elles-mêmes », s’inquiète le parti de l’Honorable Amadou Thiam.

« Monsieur le Premier Ministre, j’ai l’honneur de vous adresser cette correspondance afin de porter à votre connaissance certaines préoccupations qui poussent notre parti, l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba), à demander des éclaircissements à votre gouvernement et à solliciter la réalisation d’un audit indépendant du fichier électoral. En effet, en vertu de la loi électorale de la République du Mali, l’administration malienne est tenue d’opérer la révision annuelle des listes électorales en vue d’y inscrire ceux en âge de voter et d’en retirer ceux frappés de l’impossibilité d’exercer leur droit de vote (décès, condamnations). Ces opérations sont initialement prévues pour commencer le 1er Octobre 2017. Dans le cadre de la consolidation de notre démocratie, de l’augmentation recherchée par tous du taux de participation mais aussi en vue de contribuer à la réconciliation nationale, notre parti estime qu’une vaste action d’information gouvernementale était indispensable pour que chacun soit rassuré de la mise en œuvre effective de ces dispositions pertinentes de la loi électorale », lit-on dans la correspondance adressée au Premier ministre.

Au-delà, le député regrette le fait qu’à la date d’aujourd’hui, personne ne connaît les dispositions prises par le gouvernement pour assurer l’inscription des refugiés maliens sur les listes électorales. Pourtant, poursuit-il, il n’y a pas de calendrier connu pour le retour de nos compatriotes dans leurs localités d’origine.



Risque de non-participation de certains Maliens de l’extérieur

Selon le président de l’ADP-Maliba, obtenir une carte NINA est, aujourd’hui, un parcours de combattant pour les Maliens de l’étranger dont certains risquent d’être privés de leur droit de vote. « Hors du Mali, la situation est chaotique. Les Maliens de l’extérieur sont confrontés à une difficulté quasi-insurmontable de faire leur inscription sur les fichiers ainsi que la délivrance des cartes NINA. Au-delà de l’aspect électoral, ces problèmes causent des torts souvent irréparables à nos compatriotes. Vous n’avez, jusqu’à présent, donné aucune information sur les efforts que vous fournirez durant cette période de révision pour assurer leur inscription sur les listes. Finalement, à l’issue de la période de révision des listes électorales, nous ne comprenons toujours pas le mécanisme et le calendrier selon lesquels les autorités compétentes procèderont à la consolidation du fichier final et à la remise des cartes d’électeurs. D’ailleurs, notre surprise fut grande lorsque, sur ce dernier sujet, de sources médiatiques, nous avons appris que les cartes d’électeurs seraient payantes sans qu’à aucun moment une source officielle n’ait clarifié cet aspect », souligne la correspondance.

Ainsi, pour faire la lumière sur ces zones d’ombre qui planent sur la transparence des élections, le député demande au gouvernement de recourir à un audit. « Nous souhaitons qu’un audit indépendant soit réalisé afin que l’ensemble des acteurs intéressés par le sujet soient rassurés sur l’exactitude et la fiabilité du fichier électoral. Comprenez, Monsieur le Premier Ministre, que des doutes et des interrogations sur des sujets aussi sensibles que l’enrôlement, l’inscription et l’obtention de cartes NINA ne servent pas à apaiser le climat social et à maintenir la confiance entre l’Etat, d’une part, et les acteurs politiques et la société civile, d’autre part. C’est pourquoi, nous vous adressons cette demande pour la réalisation d’un audit indépendant », explique le premier responsable du parti ADP-Maliba.



La majorité présidentielle dans la même logique

Lors de sa conférence d’information, le samedi 23 septembre 2017, à la Maison de la presse, les membres de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP), ont rejoint le parti ADP-Mali dans son combat. Selon eux, la brillante victoire qu’ils préparent pour le président IBK en 2018 ne devrait souffrir d’aucune ambiguïté.

Ainsi, interrogé sur le rôle de la CMP dans l’élaboration de fichiers électoraux, le Doyen Younouss Hameye Dicko indique que son rôle sera d’exiger la justice et la transparence. « Nous voulons que les travaux se passent dans la transparence afin que notre victoire en 2018, il s’agit de la réélection d’IBK, ne soit contestée par qui que ce soit », a-t-il dit avec conviction. Et d’ajouter qu’ils n’auront rien à cacher. « Toute la transparence de ces élections sera recommandée par le président IBK, lui-même », rassure le PCA de la SOMAGEP.

Youssouf Z Kéïta
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