Avec le taux le plus élevé de fécondité au Mali, la région de Sikasso a abrité, le samedi dernier, les activités du lancement du projet Autonomisation des femmes et dividende démographique appelé SWEDD, à travers sa composante 1. Le projet financé à hauteur de plusieurs milliards de FCFA par la Banque mondiale en collaboration avec Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) vise à renforcer le niveau d’autonomisation économique des femmes et des adolescentes en vue d’accélérer la transition démographique dans notre pays. Il s’agit en somme de faire de notre croissance démographie un atout et non une source de handicap.
En compagnie des membres du gouvernement et du président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA a lancé le projet SWEDD, au Stade de Sikasso. Y étaient également présents le gouverneur de la région, le maire de la commune urbaine de Sikasso, les notabilités, les partenaires du projet SWEDD ainsi qu’une foule en liesse. Soutenu financièrement par la Banque mondiale à hauteur de 207 millions de dollars, soit plus de 100 milliards de FCFA, le projet SWEED est exécuté dans 5 pays du sahel en plus du Mali. Il s’agit du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad et de la Côte d’Ivoire qui ont tous en commun le défi démographique, le problème du chômage, le faible accès de la population aux services de base comme la santé et l’éducation.
Pour sa part, notre pays met en œuvre la sous-composante 1.2 du SWEDD, à travers 3 trois sous projets d’un coût global d’exécution de plus de 5 milliards de FCFA. Il s’agit du projet d’appui à l’apprentissage et à l’autonomisation des jeunes filles et des femmes, du projet de lutte contre l’abandon scolaire des filles dans la région de Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti et enfin du projet de renforcement de la santé sexuelle et de la reproduction des adolescents et des jeunes dans la région de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Mopti.
La représentante résidente du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Mali, Josiane YAGUIBOU, a expliqué que la présente cérémonie matérialisait0 le démarrage d’une vaste campagne médiatique pour un changement de comportement et l’appropriation de meilleure approche en faveur du bien-être des femmes, des enfants et des adolescents. Elle touchera, entre autres, plus de 20 000 adolescents et jeunes, à travers les radios et les réseaux sociaux, plus de 50 000 femmes et jeunes par des activités de proximité, ainsi que de dizaines de milliers de couples des villes et villages. De plus, elle a indiqué que la mise en œuvre du projet sera ponctuée des activités de communication pour fournir des prestations de services, des produits et des conseils en matière de la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, de planification familiale, de la santé maternelle et infantile.
Au terme de ces activités, il s’agit d’amener les populations à un changement de comportement, mais aussi de valoriser notre potentiel humain afin d’éviter que les jeunes filles en majorité ne soient retirées de l’école avant le second cycle, de réduire le taux de la mortalité maternelle, dont les jeunes filles sont les plus touchées. Au regard de ces attentes, le projet SWEDD constitue une opportunité d’accélérer la transition démographique pour faire de la population un véritable levier de développement tout en favorisant l’atteinte rapide du dividende démographique, a indiqué M. Josiane YAGUIBOU.
Partageant les mêmes préoccupations évoquées par la représente résidente de UNFPA, le ministre de l’Aménagement du territoire et de la population, Adama Tièmoko DIARRA, a concédé également que la démographie au Sahel était galopante. À travers le projet SWEDD, il va s’agir, selon le ministre, d’autonomiser nos populations afin qu’elles deviennent des actrices de développement. Toute chose qui favorisera, à son avis, à la transition démographique pour l’atteinte du dividende démographique. Mais naturellement, prévient le ministre Adama Tièmoko DIARRA, ce ne sera pas un combat gagné du jour au lendemain. Par ailleurs, il a expliqué que la région de Sikasso a été choisie pour abriter le lancement du projet SWEDD parce qu’elle a l’un des taux de fécondité plus élevés de notre pays.
Lançant le projet, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA a d’abord adressé ses remerciements au Fonds des Nations Unies pour la Population UNFPA et à la Banque mondiale pour tous leurs appuis qu’ils ne cessent d’apporter à notre pays dans ses efforts d’améliorer les conditions de vie des populations. Lui aussi a relevé que notre pays connaît une croissance démographique rapide. De 3,5 millions d’habitants en 1960, la population malienne est passée à 18,3 millions en 2017, dont 53 % de moins de 18 ans et 51 % de femmes. Ce potentiel de dividende démographique, a déploré le Premier ministre, reste faiblement exploité, à cause de certains facteurs dont la lente transition démographie.
Abdoulaye Idrissa MAIGA s’est également réjoui de cette initiative sous régionale qui exprime la volonté politique des 6 Chefs d’État du Sahel à accélérer la transition démographie dans la région. En parfaite harmonie avec les politiques nationales du Mali de la population, de la santé et de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, le Chef de l’exécutif garde l’espoir que la mise en œuvre du projet SWEDD dans notre pays permettra de capitaliser la démographie malienne dans la perspective d’une croissance économique tirée de la transformation de la structure par âge de la population.
Pour joindre l’utile à l’agréable, la cérémonie a été marquée par la prestation de Mylmo, de Néba Solo et un sketch sur le mariage précoce des jeunes filles.