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Perspective 2018 : Utilisation des moyens de l’Etat a des fins politiciennes
Publié le jeudi 5 octobre 2017  |  L’aube
Passation
© aBamako.com par A S
Passation de pouvoirs entre le PM sortant Modibo Keita et le PM entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga
Bamako, le 10 Avril 2017. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Modibo Keitaet le Premier ministre entrant, Abdoulaye Idrissa Maïga a eu lieu ce lundi à la Primature
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Lors de la récente sortie du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga dans les régions de Ségou et Sikasso, les populations ont surtout retenu l’image de son cortège qui alignait une bonne dizaine de véhicules appartenant au parc automobile de l’Etat. Comment pouvait-il en être autrement dans la mesure où des ministres se sont invités à cette tournée qui sentait une odeur de campagne électorale ?



Du coup, il était difficile pour les populations de croire qu’il s’agissait d’un simple lancement de forum ou encore de campagne de sensibilisation, tant ce déplacement du PM avait une coloration politique. Messes de remerciements et autres rencontres avec des notabilités, le Premier ministre et surtout ses accompagnateurs (ministres et députés) ont fait feu de tout bois pour séduire. Aussi, à Ségou et à Sikasso, les militants des partis membres de la majorité présidentielle, bien qu’ils ne soient plus nombreux, rivalisaient d’ardeur « pour se faire apercevoir». Cette sortie du PM a été entourée d’actions qui ne peuvent se dissocier d’une campagne politique, surtout au moment où est plus qu’à deux (petits) pas de la prochaine élection présidentielle.
En clair, c’est déjà la veillée d’armes dans les états-majors politiques de la mouvance présidentielle. Et cette coalition fait un usage abusif de moyens de l’Etat au profit du candidat du parti au pouvoir. D’ailleurs, beaucoup de ministres abusent des moyens de l’Etat. Ils se déplacent dans des véhicules de commandement, pour mieux réussir le trafic d’influence, avec garde de corps et souvent avec tous les membres de leur Cabinet. Et, dans tous ces cas, c’est la Direction des finances et du matériel (DFM) du département qui payent la facture. Ces pratiques qui, il faut le rappeler, ont pignon sur rue dans notre pays depuis bien longtemps, ne sont pas de nature à assainir ou à moraliser la vie politique.

Au-delà du Mali, c’est la règle générale en Afrique où les partis au pouvoir usent des moyens financiers, humains et matériels de l’Etat pour battre campagne. C’est un mal africain dont on n’est pas encore guéri, après avoir basculé dans la démocratie il y a de cela plus de 20 ans. Certes, certains pays ont pu légiférer sur le financement des campagnes électorales, en interdisant par exemple l’achat des consciences. Le plus gros de la troupe ne veut pas en entendre parler si fait qu’au Mali, plus l’on a accès aux moyens de l’Etat, plus l’on peut mener campagne tambour battant.

Cette position privilégiée étant celle des partis au pouvoir, ces derniers écrasent tout sur leur passage. Tant pis si le jeu démocratique est faussé, si la corruption électorale se développe ! Il faudra pourtant guérir de ce mal pour donner une égalité de chances à tout le monde dans les compétitions électorales. Tous les candidats doivent se battre à la régulière et à armes égales.
On ne sert pas la démocratie avec des achats de conscience et la corruption électorale. Chaque électeur doit voter sur la base des programmes des candidats et non au regard de l’argent, des tee-shirts ou des sacs de riz reçus. Il faut donc introduire dans les codes électoraux des pays africains des dispositions claires réglementant le financement des campagnes électorales, interdisant l’usage des moyens de l’Etat, les gadgets pour acheter les consciences, la corruption des électeurs, etc.

Ce doit être le cheval de bataille de tous ceux qui sont épris de démocratie. Mais les partis d’opposition ont aussi la responsabilité de travailler à conscientiser les électeurs, sur le caractère souverain et sacré de leur vote. De ce point de vue, on attend toujours de voir à l’oeuvre les partis d’opposition, eux qui sont toujours prêts à crier à la fraude.
Correspondance particulière
Ousmane Sidibé
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