La SONATAM, en collaboration avec les services des douanes, a procédé symboliquement, et en présence des journalistes, à l’incinération de cigarettes frauduleuses saisies sur des contrebandiers et des trafiquants, le 20 mars dernier. La symbolique est certes importante mais la quantité de cigarettes incinérées est loin de représenter le total saisi. L’on se demande quelle direction ont bien pu prendre le reste des cigarettes, puisque seule une vingtaine de cartons ont été mis à feu sur un total de près de 500 cartons saisis.
Bien malin celui qui pourra deviner la destination qu’ont prises les cigarettes frauduleuses saisies officiellement par les services des douanes en partenariat avec la SONATAM. En effet, les responsables de la douane et ceux de la SONATAM ont pris l’habitude d’incinérer les cigarettes frauduleuses saisies sur le marché. C’est ce qu’a d’ailleurs fait le Directeur de ladite structure, Youssouf Traoré, en organisant, il y a quelques mois, dans les locaux de BATEXI-SA, une cérémonie destinée à l’incinération des cigarettes frauduleuses saisies récemment par la douane. Quelques dizaines de cartons ont été ainsi brûlés au vu et au su des hommes de média. La presse avait suffisamment fait écho de cette opération qui devait se poursuivre le même jour, en l’absence des journalistes, car il s’agissait de bruler à peu près 500 cartons. Ce que les journalistes ne pouvaient pas attendre compte tenu du temps que cela pourrait prendre. Cela a peut-être donné une idée aux responsables de la SONATAM. C’est le moins qu’on puisse dire, puisque, selon des sources proches de la SONATAM, depuis que les journalistes ont tourné le dos, le reste des cigarettes n’ont pas été détruites comme prévu. Nos sources révèlent que les cigarettes restantes ont pris une autre direction. Autrement dit, certains responsables en auraient fait leur business. Les ont-ils écoulées sur le marché noir ? Toujours selon nos sources, seules les cigarettes qui sont rares sur le marché malien ont été détruites ce jour-là. Ces cigarettes sont, entre autres de marques Ducal, Bon, American Leg, Supermach, Bluntwap et Empire, soit environ 23 cartons d’une valeur de 3 255 000f CFA. Bruler 23 cartons sur 500 au total, ce n’est pas anodin. En tout cas, plusieurs personnes sont soupçonnées dans cette affaire. A commencer par le premier responsable de la SONATAM mais aussi certains responsables des services des douanes. Nous y reviendrons.