Dans un rapport publié le 28 septembre 2017, sur le processus de paix au Mali le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres dresse un tableau peu reluisant du processus. Selon le rapport, plus de 600 000 personnes sont en insécurité alimentaire. « En raison de l’insécurité, le redéploiement de l’administration civile dans le nord et le centre du Mali n’a pas pu progresser » déplore le patron de l’ONU. Un rapport qui appui l’opposition, qui s’est fait remarquer dans ses prises de positions dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
La mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger préoccupe le Mali et ses partenaires. Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterresa, dans un rapport de 28 pages, décortiqué sans complaisance la situation sécuritaire, humanitaire, politique et juridique qui prévaut au Mali. Selon lui, aucun progrès n’a été fait dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. « Alors que le pays entre dans une période électorale intense, qui aura pour point d’orgue la présidentielle de 2018, le soutien et l’attachement sans faille des parties signataires au processus de paix sont indispensables pour éviter de tomber dans un cercle vicieux de violence et de chaos mettant en péril l’avenir du Mali et ses chances de connaître une paix durable. Si on ne consolide pas les acquis du processus de paix, ceux-ci pourraient se voir très facilement anéantis. L’absence de progrès dans la mise en place d’autorités intérimaires et la création de mécanismes opérationnels de coordination à Kidal et Tombouctou envoient un message erroné », a-t-il signalé.
« La reprise des hostilités a exacerbé les menaces sur la sécurité dans le nord du Mali. Si je me félicite de la signature d’une trêve, les groupes armés doivent désormais prouver qu’ils sont véritablement acquis au processus de paix et au rétablissement de l’autorité et des services de l’État. Je prie instamment ces groupes non seulement de respecter la cessation définitive des hostilités mais aussi de participer activement à l’application des dernières dispositions de l’Accord, notamment en proposant leurs listes définitives de candidats pour les processus de cantonnement et de désarmement, démobilisation et réintégration, afin de mettre en route ces processus une fois pour toutes. À défaut, la stabilisation et la consolidation de la paix dans le nord du Mali resteront hors de portée, et les populations les plus vulnérables continueront de pâtir de l’absence de dividendes de la paix, pourtant attendues depuis longtemps », a-t-il indiqué.
« Je suis vivement préoccupé par l’augmentation des atteintes à la sécurité du fait d’éléments armés et de groupes armés extrémistes dans le centre du Mali, en particulier dans les régions de Mopti et de Ségou, où l’apparition de groupes d’autodéfense pour parer aux risques résiduels en matière de sécurité, en particulier dans les zones reculées, est aussi inquiétante. Cette situation pourrait bien alimenter la violence et exacerber les clivages intercommunautaires…».
Face à ses défis, il a invité le gouvernement à renforcer la présence de l’administration civile et des forces de défense et de sécurité dans ces secteurs et à lutter contre l’insécurité naissante, tout en respectant ses obligations internationales relatives aux droits de l’homme.
Pour régler efficacement les problèmes complexes de ces régions et y apporter la sécurité, la stabilité et le développement, une stratégie multidimensionnelle est nécessaire, englobant la justice, le développement, la sécurité, l’éducation et la création d’emplois, notamment pour les jeunes et en particulier ceux d’entre eux qui sont marginalisés. «Je suis troublé par la dimension transfrontalière de l’insécurité au Mali et par la menace croissante que représentent les groupes terroristes pour les pays voisins, notamment le Burkina Faso et le Niger. Je me félicite de ce que les pays de la région se soient davantage investis dans les initiatives en faveur de la paix et la sécurité, notamment en vue du déploiement de la Force conjointe du G5 Sahel. Le succès de cette force conjointe, à l’instar de celui de la MINUSMA, est lié en soi à l’avancée du processus de paix au Mali. Je demande à la communauté internationale d’appuyer cette entreprise régionale, au moyen d’un soutien financier et logistique prévisible…».
« L’insécurité qui sévit affaiblit l’état de droit et la fourniture des services de base, en particulier dans le nord et certaines parties du centre. Je suis extrêmement inquiet de la fermeture d’un grand nombre d’écoles et de l’insécurité alimentaire qui va croissant dans les régions touchées par la crise. Je demande à tous les partenaires internationaux de participer généreusement au Plan d’intervention humanitaire de 2017, pour lequel les ressources financières manquent considérablement, afin de pouvoir répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables », a ajouté Antonio Guterres.
«Dans le cadre du plan d’intervention national dirigé par le Gouvernement pour remédier à l’insécurité alimentaire pendant la période de soudure, l’Organisation des Nations Unies s’est associée à des partenaires pour apporter une aide alimentaire à 267 500 des 601 000 personnes se trouvant en situation d’insécurité alimentaire grave dans les zones en crise. Depuis le rapport précédent, le nombre total d’écoles fermées s’est maintenu à 500, privant 150 000 enfants de leur scolarité dans les régions de Gao, Kidal, Ménaka, Mopti, Ségou et Tombouctou. Les fermetures étaient dues principalement à l’insécurité et aux menaces pesant sur le personnel éducatif… ».
Ce rapport appui l’opposition et les organismes de droits humains, qui se sont fait remarquer dans ses prises de positions dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Amnesty international Mali, human right watch, l’opposition ont plusieurs fois attiré l’attention des autorités sur l’insécurité grandissante et la situation alarmante des droits humains au Mali. Mieux, l’autopsie de l’école aussi a été faite. Ils ont fait savoir que plus de 150 000 enfants ne peuvent pas aller à l’école en raison du manque de sécurité dans le nord et le centre du Mali, en prévision de l’examen de la situation des droits humains dans ce pays par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Selon le récent rapport d’Amnesty des dizaines de milliers d’enfants paient le prix fort dans un contexte où la violence et l’insécurité persistent dans le nord et s’étendent à présent au centre du Mali. La privation de leur droit à l’éducation a atteint un seuil critique.