Nations unies (Etats-Unis) - Le Conseil de sécurité de l’ONU, dans un "message ferme", souhaite des avancées "significatives" des parties maliennes dans l’application de l’accord de paix de 2015, a déclaré jeudi son président en exercice, après l’évocation par Bamako de "progrès remarquables".
Il y a un "consensus" au Conseil de sécurité sur "la nécessité d’adresser un message ferme aux parties maliennes quant à l’importance de mettre à profit les mois qui viennent pour progresser de manière significative dans la mise en oeuvre de l’accord de paix", a déclaré l’ambassadeur français François Delattre, après une réunion sur le Mali.
La France détient la présidence du Conseil de sécurité en octobre et compte mettre l’accent tout au long du mois sur la situation au Sahel et la nécessité de soutenir la lutte antiterroriste.
Dans un rapport sur le Mali rendu public mardi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’était dit "profondément préoccupé" par la "reprise de violents affrontements entre les groupes armés signataires de l’accord". "Malheureusement, presque aucun progrès n’a été réalisé dans l’application de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali", avait-il ajouté.
Ces déclarations ont donné "l’impression d’un immobilisme généralisé dans la mise en oeuvre de l’Accord de paix, malgré les efforts du Gouvernement du Mali et de la Communauté internationale", a déploré jeudi le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, lors d’une liaison vidéo publique avec le Conseil de sécurité.
"Le gouvernement du Mali reconnaît, certes, les difficultés qui ont jalonné le processus de paix, mais estime que des progrès remarquables ont été enregistrés dans la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger", a-t-il ajouté.
Le ministre a notamment cité la tenue d’une Conférence d’entente nationale et la mise sur pieds de commissions dans les domaines de l’intégration et de la démobilisation de membres de groupes armés.
"Le gouvernement du Mali reste déterminé à diligenter l’application de cet Accord, car nous sommes convaincus qu’il n’y a pas d’alternative crédible à cette voie pacifique de règlement durable de notre crise", a fait valoir Abdoulaye Diop.
"Je comprends ici l’impatience du Secrétaire général, des membres du Conseil, de nos autres partenaires pour les retards pris dans la mise en oeuvre de l’Accord", a-t-il toutefois précisé, en soulignant qu’ils étaient, selon Bamako, notamment dus à la détérioration de la situation sécuritaire au Mali.
Si plusieurs groupes jihadistes ont été chassés du nord du Mali par le lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale toujours en cours, des zones entières du pays continuent d’échapper au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Lancée en juillet 2013, l’opération de paix de l’ONU (Minusma) est la mission de l’Organisation la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie (1993-1995), avec plus de 80 Casques bleus tués en opération. La Minusma compte quelque 13.000 hommes au Mali.